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Faire revivre un villageUn four à pain rassemble les habitants et revitalise un village après la fermeture de sa boulangerie
Dans cette petite commune de 700 habitants du nord de la Loire-Atlantique, l'association Les fours de Massérac préserve, rénove et reconstruit les fours à pain. La boulangerie ayant fermé en 2023, elle y cuit aussi des pains un dimanche par mois dans le four communal, faisant revivre le centre-bourg lors d'un événement festif.
Le four à pain principal de Massérac (Loire-Atlantique), rénové par les bénévoles de l'association.
Photo: Facebook/Les fours de Massérac
« Autrefois, les fours à pain des communes et des villages étaient utilisés souvent, parce qu’il n’y avait pas de cuisines toutes équipées à l’époque, ni de fours dans chaque maison. Une fois que le gaz et l’électricité sont arrivés dans les maisons, les fours traditionnels ont commencé à tomber en ruine », raconte à Les Infos Thierry Perrin, président de l’association Les fours de Massérac.
Les bénévoles passionnés ont déjà rénové 25 fours à pain dans la commune et dans ses villages. Cet hiver, elle va au-delà de cette mission en faisant une fournée de pain tous les premiers dimanches du mois, jusqu’en avril. La fournée du 2 novembre a permis de cuire 50 pains de campagne, tous partis très vite.
« Cela fait revenir de la convivialité dans le village »
Le fournil communal, inauguré il y a trois ans, devient ainsi un espace où se crée le lien social.
« Cela fait revenir de la convivialité dans le village. Et puis c’est une dynamique vertueuse, le commerce attire le commerce », s’enthousiasme le maire de Massérac, Fabrice Sanchez, dans une entrevue auprès de nos confrères du Figaro.
En effet, des commerçants ambulants profitent de l’activité pour se joindre au mouvement, en s’installant dans la petite halle à côté du four à pain.
« Ça fait du bien de voir cette action. La vente du pain est la base du commerce de proximité », se réjouit une habitante de Massérac, selon Ouest-France.
Les bénévoles de l’association sont bien conscients que leur initiative ne remplacera jamais la boulangerie du village. « On a juste cherché une alternative. C’est aussi pour le plaisir d’attirer du monde », remarque Nathalie Perrin, la compagne du président de l’association, qui prévoit déjà deux fournées au lieu d’une pour le prochain événement du 7 décembre prochain, afin de cuire une centaine de pains.
Un pari entre copains
Tout a commencé lors d’une discussion entre copains il y a plusieurs années. « Au bout d’un moment, Thierry a fini par dire aux autres : qui veut me suivre sur ce projet de rénovation ? Et ça a démarré comme ça », se souvient Anthony Boutet, un des bénévoles de l’association.
Ensemble, ils ont tout appris sur le terrain grâce à la participation d’artisans. Le chantier du four à pain de la place de la mairie a duré trois ans. Ils l’ont construit de A à Z avec beaucoup de récupération, pour un budget de 10.000 euros.
Le four a ensuite été béni par le prêtre de Guémené, selon la tradition. « C’était la première fois qu’il faisait ça !», raconte Thierry Perrin. C’est un ancien du village qui leur avait parlé de cette tradition qu’ils ont décidé de suivre.
Toutes les rénovations ou constructions réalisées par l’association ont été effectuées à l’ancienne, avec des techniques et des matériaux d’antan.
Pour les fours privés, les propriétaires paient les matériaux et un repas. « Et en échange des travaux de rénovation et de la remise en route du four, on fait un contrat de 5 ans qui nous donne la possibilité d’utiliser le four privé au moins une fois par an, à l’occasion d’une kermesse ou d’une fête de village », explique le président de l’association.
Une autre occasion de recréer du lien social dans la petite commune.
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