Waleed Mouhali
Primaire interne des Écologistes : un adversaire surprise pour Marine Tondelier
La course à l'investiture écologiste pour la présidentielle de 2027 prend une tournure inattendue. Alors que Marine Tondelier semblait seule en lice, un concurrent s'est manifesté au dernier moment : Waleed Mouhali, physicien spécialisé dans les questions énergétiques et peu connu du grand public, a officialisé sa candidature ce lundi, selon les annonces du parti.

Marine Tondelier s'adresse aux journalistes, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 8 octobre 2025.
Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images
Les prétendants à la désignation interne disposaient d’un délai courant jusqu’à dimanche pour déclarer leurs intentions. Les adhérents écologistes seront appelés aux urnes numériques du 5 au 8 décembre prochain pour trancher entre les deux candidatures.
Un rapport de force déséquilibré
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le scientifique de 45 ans a rassemblé 25 signatures de membres titulaires ou suppléants du conseil fédéral du mouvement. Un score honorable, mais qui pâlit face aux 129 parrainages obtenus par la dirigeante nationale du parti, témoignant de l’assise considérable dont elle bénéficie au sein de l’appareil.
Marine Tondelier avait dévoilé ses ambitions présidentielles mercredi dernier dans les colonnes du Nouvel Observateur. La responsable politique, âgée de 39 ans, vise une double victoire : d’abord l’investiture interne début décembre, puis le succès à la primaire de la gauche actuellement en gestation.
« Un acte d’amour pour la France »
Depuis qu’elle a pris les commandes des Écologistes en décembre 2022, la jeune dirigeante n’a cessé de gagner en stature politique. Elle justifie aujourd’hui son engagement dans la course présidentielle par des motivations profondes : « un acte d’amour pour la France », selon ses propres termes.
Face à cette candidature concurrente, Tondelier adopte une posture bienveillante. Reconnaissant connaître Mouhali « de longue date », elle salue publiquement « son engagement » et appelle à un affrontement respectueux. « Nous souhaitons un débat constructif, sain et serein d’ici là. L’écologie politique est plurielle et il est intéressant que cela puisse s’exprimer », déclare-t-elle, affichant ainsi une ouverture démocratique.
Le parcours d’un écologiste des quartiers populaires
Dans sa profession de foi, Waleed Mouhali dévoile un itinéraire singulier. Il évoque ses racines dans « un quartier dit populaire loin de Paris », creuset des différentes vagues migratoires et lieu de vie des personnes aux « faible pouvoir de vivre ». C’est lors de son passage universitaire qu’il dit avoir pris conscience du poids des inégalités, déclenchant sa vocation politique.
Élu municipal à La Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine depuis 2020, le candidat se présente comme un artisan du rassemblement. Sa mission : « construire des ponts entre les forces de gauche, souvent dispersées ». Il se positionne en « facilitateur de l’union des gauches » sur son territoire en vue des municipales de 2026.
Son engagement régional s’est concrétisé en 2023 avec son entrée au Bureau exécutif d’Île-de-France. Là, il affirme défendre « une écologie populaire » tout en œuvrant pour « rendre visibles les minorités dans une région à la fois prospère et inégale ». Un positionnement qui pourrait séduire l’aile gauche du mouvement écologiste.

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