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Tensions sino-japonaises

Tensions sino-japonaises : un drone chinois déclenche l’alerte militaire des autorités japonaises

Les autorités japonaises ont annoncé mardi avoir mobilisé des appareils militaires suite à la détection d'un drone présumé chinois dans une zone stratégique. L'appareil non identifié a évolué lundi dans l'espace aérien séparant Yonaguni, l'île japonaise la plus occidentale, du territoire taïwanais, selon les informations communiquées par le ministère nippon de la Défense via le réseau social X.

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Aéroport de Yonaguni, au Japon. Île habitée la plus occidentale du Japon, située à seulement 111 kilomètres de Taïwan et à proximité des îles Senkaku, objet d'un différend territorial, Yonaguni a vu sa présence militaire renforcée, le gouvernement japonais cherchant à contrer les activités chinoises dans les territoires voisins revendiqués par les deux pays.

Photo: Carl Court/Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Face à cette incursion, Tokyo a immédiatement réagi en déployant des chasseurs dans la région, illustrant la vigilance accrue des forces aériennes japonaises dans ce secteur névralgique de l’Asie-Pacifique.

Pékin dénonce le déploiement de missiles japonais

Cette détection intervient dans un contexte de fortes frictions diplomatiques entre les deux puissances asiatiques. La veille, Pékin avait vigoureusement protesté contre les déclarations du ministre japonais de la Défense, Shinjiro Koizumi, qui avait annoncé lors d’une visite à Yonaguni que l’installation de missiles sol-air à moyenne portée sur l’île progressait favorablement.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, n’a pas mâché ses mots lors de sa conférence de presse habituelle. Elle a accusé le Japon de chercher délibérément à déstabiliser la région en positionnant des armements offensifs sur ces îles du sud-ouest, situées à proximité immédiate de Taïwan.

Tokyo rejette les accusations d’escalade militaire

Le ministre Koizumi a rejeté mardi ces critiques devant les médias, affirmant avec fermeté que ces systèmes défensifs ne visaient aucunement à mener des opérations offensives contre des nations étrangères. Il a catégoriquement nié que ce déploiement puisse contribuer à exacerber les tensions dans la zone.

La question taïwanaise au cœur du différend

Le bras de fer diplomatique entre Tokyo et Pékin s’est intensifié depuis la déclaration retentissante de la Première ministre japonaise Sanae Takaichi, le 7 novembre dernier. Cette dernière avait évoqué la possibilité pour le Japon d’intervenir militairement si Taïwan faisait l’objet d’une agression armée.
Ces propos ont provoqué l’ire de la Chine, qui considère l’île de Taïwan comme une province sécessionniste devant être réunifiée avec le continent, par la force si nécessaire. Pékin interprète les déclarations japonaises comme une ingérence inacceptable et une provocation manifeste.

Yonaguni, avant-poste stratégique contesté

L’île de Yonaguni occupe une position géographique capitale, située à seulement 110 kilomètres des côtes taïwanaises. Depuis 2016, elle héberge une installation des Forces d’autodéfense japonaises, malgré l’opposition initiale exprimée par une partie de la population locale.
Le gouvernement nippon a confirmé son projet d’y stationner des missiles sol-air à moyenne portée, un dispositif destiné selon Tokyo à protéger l’île contre d’éventuelles attaques aériennes ou balistiques. Ce renforcement militaire témoigne de l’importance stratégique croissante de cette région dans l’équilibre géopolitique régional.
Avec AFP