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Poupées sexuelles

Suède : dépôt de plainte contre Amazon pour vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine

L'association suédoise ChildX, reconnue pour son combat en faveur des droits de l'enfance, a franchi une étape décisive ce lundi en déposant une plainte formelle contre le géant américain Amazon ainsi que deux autres sites de vente en ligne. Le motif ? La commercialisation de poupées sexuelles à l'apparence d'enfants sur leurs plateformes respectives.

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Le logo Amazon Prime sur un camion, le jeudi 30 octobre 2025.

Photo: JONAS ROOSENS/BELGA MAG/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible, quelques jours seulement après que les autorités françaises ont brandi la menace d’une suspension contre Shein, l’empire du fast-fashion d’origine chinoise. Les enquêteurs avaient en effet déniché sur cette plateforme non seulement ces mêmes poupées controversées, mais également des armes classées en catégorie A.

Le silence stratégique de ChildX face aux petits acteurs

Dans un souci de ne pas générer involontairement de la publicité pour ces commerces, l’organisation a choisi de garder sous silence l’identité des deux plateformes plus modestes visées par la plainte. L’AFP a toutefois obtenu confirmation que l’une opère depuis le territoire suédois, tandis que l’autre est établie en Chine.

Un arsenal juridique encore incomplet ?

La législation suédoise actuelle prohibe formellement toute représentation sexualisée impliquant des mineurs. Forte de ce cadre légal, ChildX affirme que la mise en vente de ces objets constitue potentiellement une violation des dispositions relatives à l’exploitation sexuelle des enfants.
Cependant, un paradoxe juridique subsiste : si la détention de telles poupées tombe sous le coup de la loi, tout comme la diffusion ou la possession d’images pédopornographiques, leur commercialisation n’a encore jamais été testée devant une juridiction suédoise. Une faille que l’organisation entend bien combler.

L’effet domino de la normalisation

Pour ChildX, les enjeux dépassent largement le cadre juridique. L’ONG met en garde contre un phénomène de banalisation insidieux : autoriser la vente de ces produits sur des plateformes mondiales reviendrait à normaliser progressivement les violences sexuelles envers les mineurs. Cette tolérance commerciale pourrait, selon elle, stimuler la demande pour des contenus exploitant réellement des enfants.
« Nous refusons catégoriquement que ces sites puissent exercer librement leurs activités en Suède. Ils contribuent à banaliser les agressions sur mineurs, ce qui risque d’entraîner une multiplication des violences concrètes », a martelé Ida Östensson, secrétaire générale de l’association, dans ses déclarations à l’AFP.

Des propositions ambitieuses pour muscler la prévention

L’organisation ne se contente pas de dénoncer : elle formule des recommandations concrètes auprès des pouvoirs publics suédois. Sa principale requête ? Élargir substantiellement le périmètre de la liste noire gouvernementale, actuellement centrée sur les sites pédopornographiques, pour y intégrer l’ensemble des plateformes facilitant ou encourageant les abus sur mineurs.
Plus radical encore, ChildX exige que cette liste noire devienne contraignante pour tous les opérateurs de télécommunications, alors qu’elle demeure aujourd’hui facultative. L’association plaide également pour une extension du cadre législatif afin d’y inclure explicitement la commercialisation de tout produit sexualisant les enfants.

Une réalité glaçante derrière les chiffres

Les statistiques brandies par ChildX glacent le sang : sur le territoire suédois, un enfant de moins de quinze ans sur quatre aurait été confronté à des tentatives de sollicitations à caractère sexuel. Plus alarmant encore, près d’une adolescente sur dix aurait subi une exploitation sexuelle à finalité commerciale. Des données qui confèrent à ce combat juridique une urgence absolue.
Avec AFP