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Shein vendait des poupées à caractère pédopornographique, la justice française saisie

Régulièrement critiquée pour promouvoir la mode ultra-éphémère, l’enseigne Shein est aujourd’hui au centre d’une vive polémique. Signalée à la justice française, la marque asiatique se retrouve sous le feu des projecteurs pour avoir commercialisé sur sa plateforme des poupées sexuelles à caractère pédopornographique.

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Une boutique éphémère de la marque de prêt-à-porter chinoise Shein, à Dijon, le 26 juin 2025.

Photo: ARNAUD FINISTRE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

À la veille de l’ouverture attendue de son premier magasin physique pérenne à Paris, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé, samedi, avoir procédé à un signalement judiciaire concernant la vente de « poupées sexuelles d’apparence enfantine », après avoir constaté leur présence sur le site du géant de l’e-commerce.

Un signalement déclenche l’affaire

« Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus », précise la DGCCRF dans un communiqué. Selon le ministère de l’Économie, le dossier a été remis au parquet de Paris, qui, sollicité par l’AFP, n’a pas donné suite dans l’immédiat. Le ministre du Commerce, Serge Papin, a réaffirmé sur le réseau X la détermination de l’État : « L’État ne faiblira pas pour protéger les Françaises et les Français ».

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Le quotidien Le Parisien publie sur son site l’image d’une de ces poupées, mesurant 80 centimètres, qui présente le corps et les traits d’une fillette tenant un ours en peluche, assortie d’un descriptif explicitement sexuel. Alice Vilcot-Dutarte, porte-parole de la DGCCRF, relève : « Il y a même des commentaires des acheteurs ».

Mesures prises et réactions de Shein

La DGCCRF indique qu’un signalement a été transmis à la plateforme, enjoignant la société à mettre en place sans délai des mesures appropriées, incluant notamment le retrait des pages incriminées et de la catégorie de produits concernée. Dans une réponse par voie de communiqué à l’AFP, Shein assure que les articles « ont été immédiatement retirés de la plateforme dès que nous avons eu connaissance de ces problèmes », tout en rappelant sa « politique de tolérance zéro ».

L’entreprise affirme mener une enquête interne visant à comprendre comment ces annonces ont pu échapper à ses dispositifs de contrôle, et annonce une revue complète afin d’identifier et de retirer tout produit similaire susceptible d’être proposé à la vente par d’autres vendeurs tiers.

Des pratiques sous surveillance accrue

La Répression des fraudes mentionne également le manque de « mesures de filtrage » empêchant « efficacement » l’accès des mineurs à de tels contenus, y compris des articles à destination adulte. « Ces signalements concernent un site et une marque pour lesquels des pratiques commerciales trompeuses, des allégations mensongères et diverses non-conformités ont déjà été sanctionnées », rappelle le communiqué.

La diffusion de représentations à caractère pédopornographique expose les auteurs à des peines pouvant aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende, tandis que l’absence de filtrage peut entraîner jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

Entre expansion et controverses

Entreprise sino-américaine leader mondial de la fast-fashion, Shein s’est imposée sur le marché français depuis 2015 et est devenue en 2024 la marque de mode la plus dépensée, selon une étude Joko. Mais elle demeure régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de pratiques sociales contestées. En 2024, l’entreprise a écopé de trois amendes totalisant 191 millions d’euros, pour infractions aux règles sur les cookies, fausses promotions et défauts de déclaration sur la présence de microfibres plastiques dans ses produits.

L’ouverture du premier magasin pérenne au BHV Marais doit s’accompagner de cinq autres implantations dans les Galeries Lafayette de plusieurs villes. Ce partenariat avec la Société des Grands Magasins a déjà poussé plusieurs marques françaises à quitter le mythique BHV.