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Pensions de retraite et minimas sociaux

Sébastien Lecornu se dit favorable à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux

Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé vendredi être prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, l'une des mesures les plus contestées de la séquence budgétaire.

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Photo: DANIEL PERRON/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Une coalition d’oppositions, réunie en commission, a voté en ce sens, marquant une première étape décisive dans les débats sur le projet de loi.
« Le gouvernement est favorable à regarder l’ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite de notre pays (et des) minimas sociaux », a déclaré le chef du gouvernement lors de l’examen du budget de l’État, s’adressant solennellement à l’hémicycle.
Un front commun contre le gel
Le Premier ministre a également assuré qu’il ne comptait pas se « défiler » sur la question sensible des recettes sociales, évoquant notamment la hausse de la CSG sur le patrimoine, adoptée à l’initiative de la gauche en commission du budget de la Sécurité sociale. Parallèlement, une coalition plurielle, des bancs de la gauche au Rassemblement national, a voté en commission des Affaires sociales la suppression du gel des prestations sociales pour 2026, introduit par le gouvernement. Ce texte clé doit être examiné mardi prochain dans l’hémicycle.
Des mesures d’économies controversées
À ce stade, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit notamment un « gel de l’ensemble des retraites de base » en 2026 ainsi qu’une suspension des prestations sociales, comme les allocations familiales, le RSA ou encore les APL, habituellement indexées sur l’inflation.
Au-delà, le dispositif prévoit une sous-indexation des pensions, amputées de 0,9 point en 2027, puis de 0,4 point chaque année jusqu’en 2030, des ajustements destinés à restaurer l’équilibre budgétaire mais jugés sévères par de nombreux observateurs.
Une « année blanche » sous le feu des critiques
Le gouvernement justifie la mesure la plus marquante pour 2027, qualifiée de « coup de rabot plus important », par la suspension de la réforme des retraites, ajoutée au texte afin de favoriser un compromis avec le Parti socialiste et d’éviter la censure. Cette « année blanche » a été vivement critiquée en commission, les oppositions prévoyant de mener le combat dans l’hémicycle, où les députés devront se prononcer à nouveau sur le texte initial.
Les voix dissonantes se sont faites entendre : « C’est vraiment le Mozart de l’austérité (…) la mesure d’économie la plus régressive que vous auriez pu imaginer », a dénoncé la députée PS Sandrine Runel. De son côté, Thomas Ménagé (RN) a exhorté l’exécutif à ménager le « porte-monnaie des Français qui ont eu des accidents de la vie ou sur nos retraités. »
Tandis que le rapporteur général Thibault Bazin (LR), s’il n’a pas soutenu la mesure, a appelé à la responsabilité, à l’heure où le gouvernement vise une réduction du déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards en 2026, contre 23 milliards attendus en 2025.