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Sébastien Lecornu gèle la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle

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Le Premier ministre sortant, Sébastien Lecornu, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 6 octobre 2025.

Photo: STEPHANE MAHE/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a fait une annonce majeure mardi devant les députés de l’Assemblée nationale concernant l’avenir de la réforme des retraites adoptée en 2023.
Cette déclaration marque un tournant significatif dans un dossier qui a profondément divisé la société française ces dernières années.
Le gel jusqu’en 2027
Lors de son intervention, le chef du gouvernement a indiqué sa volonté de proposer au Parlement, dès la session parlementaire d’automne, une suspension complète de la réforme des retraites. Cette mise entre parenthèses s’étendrait jusqu’à l’élection présidentielle prévue en 2027, permettant ainsi au futur président de la République de se prononcer sur cette question sensible.
Âge et cotisations figés
Cette décision concerne deux aspects essentiels de la réforme contestée : l’âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation requise. Concrètement, aucune augmentation de l’âge de départ ne sera appliquée durant cette période de suspension. Le gel s’étendra jusqu’en janvier 2028, soit après l’investiture du prochain président élu.
Parallèlement, la durée d’assurance nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein demeurera fixée à 170 trimestres, soit 42 ans et demi de cotisation. Ce seuil ne subira aucune modification jusqu’en janvier 2028, conformément aux dispositions annoncées par le Premier ministre.
Le PS et la CFDT obtiennent gain de cause
Cette annonce répond directement aux revendications formulées par la Confédération française démocratique du travail, l’un des principaux syndicats français. La CFDT avait effectivement demandé un tel moratoire, estimant nécessaire de suspendre l’application de cette réforme dans l’attente d’une nouvelle consultation démocratique.
le PS, opposé à la réforme depuis le début, voit également ses revendications prises en compte par cette décision de suspension.
Une réforme sous haute tension
Le contexte politique dans lequel intervient cette décision est particulièrement tendu. La réforme des retraites de 2023 avait suscité une vive opposition, donnant lieu à de nombreuses manifestations dans tout le pays et à un débat parlementaire houleux. Son adoption par le recours à l’article 49.3 de la Constitution avait alimenté les critiques.
Le rendez-vous présidentiel
En proposant cette suspension, le gouvernement semble vouloir apaiser les tensions sociales et reporter la question des retraites au débat présidentiel de 2027. Cette décision pourrait permettre aux citoyens de se prononcer indirectement sur cette réforme à travers le choix de leur futur président, qui aura alors la responsabilité de définir la politique des retraites pour les années à venir.
L’examen parlementaire de cette proposition de suspension débutera donc dès l’automne prochain.
Avec AFP