Robert Francis Prevost : le premier pape américain de l’histoire

Le collège des cardinaux a choisi le Cardinal Robert Francis Prevost, dans la soirée du 8 mai, lors du troisième tour de scrutin du conclave.

M. Prevost a choisi de prendre le nom de Pape Léon XIV.

Une fumée blanche s’est élevée de la cheminée de la chapelle Sixtine et des cloches ont retenti dans la basilique Saint-Pierre jeudi soir. Le vote secret des 133 cardinaux électeurs – représentant des dizaines de nations du monde entier – a atteint la majorité des deux tiers nécessaire et l’homme choisi a accepté le poste.

Plus d’une heure plus tard, des acclamations ont éclaté parmi les centaines de milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre du Vatican qui ont entendu la déclaration latine tant attendue du protodiacre, « Habemus Papam ! » ce qui signifie « Nous avons un pape », confirmant au monde que l’Église catholique romaine a un nouveau chef. L’Église était en période de sede vacante, ce qui signifie « le siège est vacant », depuis la mort du pape François le 21 avril.

Le pape Léon XIV, 69 ans, est originaire de Chicago mais a passé une partie importante de son ministère en Amérique latine, arrivant au conclave en tant qu’archevêque-évêque émérite de Chiclayo, au Pérou.

Il a été nommé préfet du Dicastère pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine par le pape François le 30 janvier 2023.

Entre les deux événements, des dizaines de milliers de fidèles du monde entier ont rempli la place Saint-Pierre et la Via Della Conciliazione au-delà des frontières de la ville, agitant des drapeaux, chantant Salve Regina et scandant des phrases telles que « Viva el Papa » — « Vive le Pape ».

Derrière les murs du Vatican, un processus spécifique était en cours. Le vote a été confirmé, le nouveau pape s’est vu offrir formellement le trône de saint-Pierre, puis on lui a demandé quel nom de saint il souhaitait prendre comme nom pontifical.

L’acceptation de l’élection par le nouveau pape a marqué la fin immédiate du conclave « à moins qu’il n’en décide autrement », selon le Vatican.

C’est à ce moment-là que toutes les personnes extérieures qui avaient besoin de discuter de questions immédiates, tels que le secrétaire d’État par intérim et le secrétaire pour les Relations avec les États, ont pu entrer dans la Chapelle Sixtine.

Le nouveau pape a été conduit dans une petite pièce à côté de la Chapelle Sixtine, la « Chambre des Larmes », pour revêtir les vêtements papaux blancs pour la première fois. On l’appelle la « Chambre des Larmes » parce que le nouveau pontife est souvent submergé par l’émotion.

Il est ensuite retourné à la chapelle Sixtine afin de prendre place pour une brève cérémonie, au cours de laquelle le cardinal prêtre principal a lu un passage de l’Évangile.

Le protodiacre a offert une prière pour le nouveau pape élu et chacun des cardinaux présents a prêté serment d’allégeance au nouveau souverain pontife.

Le nouveau pape a ensuite chanté un hymne appelé le Te Deum, et s’est rendu à la « Loggia », le balcon du deuxième étage situé au-dessus des portes de la Basilique saint-Pierre, s’arrêtant à la chapelle Pauline pour prier avant l’Eucharistie.

Le pape Léon XIV succède au pape Léon XIII, qui régna de 1878 à 1903 et fut considéré comme un grand réformateur, diplomate et intellectuel.

La tradition reflète le changement de nom de Saint-Pierre par le Christ, dont le nom d’origine était Simon. C’est une pratique courante depuis l’élection du pape Jean XII en 955. La coutume a été adoptée par 130 des 267 pontifes jusqu’à ce jour, certains choisissant le nom qu’ils avaient pris lorsqu’ils ont rejoint leurs ordres religieux.

Selon le Vatican, les papes adoptent un nouveau nom pour plusieurs raisons. Dans l’Église primitive, beaucoup le faisaient parce que leur nom d’origine était d’origine païenne. D’autres prenaient les noms de leurs prédécesseurs immédiats ou récents en signe d’admiration et de désir de suivre leurs traces.

Le pape Saint Jean-Paul II, par exemple, a pris le nom de son prédécesseur immédiat, le pape Jean-Paul Ier, qui avait choisi de combiner les noms de ses deux derniers prédécesseurs, les papes Paul VI et Jean XXIII, pour souligner la continuité de leur œuvre, qui comprenait les réformes instituées lors du concile Vatican II.

Le pape Benoît XVI a choisi son nom pour établir un lien avec le pape Benoît XV, qui a dirigé l’Église pendant la Première Guerre mondiale, ainsi qu’avec Saint Benoît de Nursie.

François a été le premier pape de l’histoire à prendre François comme nom. Bien qu’il ait été le premier pape jésuite, il n’a pas pris son nom en hommage au missionnaire jésuite des débuts, Saint François Xavier, mais plutôt à Saint François d’Assise, connu comme un homme de paix et un défenseur des pauvres.

Les noms de saints importants encore non réclamés par aucun pape incluent André, Joseph, Jacques et Luc.

Par respect, aucun pape n’a choisi le nom de Pierre.