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Maire LR de Tarbes

Prise illégale d’intérêt : le maire LR de Tarbes jugé en correctionnelle à Pau ce lundi

Le maire de Tarbes, Gérard Trémège (LR), 81 ans, comparaît à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Pau, aux côtés de huit autres prévenus.

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Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Il est poursuivi pour prise illégale d’intérêt et atteinte à la législation sur les marchés publics, dans une affaire vieille de plus d’une décennie.

Premier magistrat de la préfecture des Hautes-Pyrénées (45.000 habitants) depuis 2001, l’élu a d’ores et déjà annoncé qu’il ne se présenterait pas à sa succession lors du scrutin municipal prévu en 2026.

Enquête sur des marchés publics controversés

Mis en examen en avril 2015 dans le cadre d’une enquête portant sur l’attribution potentiellement frauduleuse de marchés publics et la cession, jugée douteuse, de terrains et bâtiments municipaux, Gérard Trémège doit répondre de dossiers qui suscitent la controverse depuis plus de dix ans.

La justice s’est notamment penchée sur la vente, en 2005, d’une maison à un prix dérisoire – 15.000 euros – ensuite revendue pour 450.000 euros sept ans plus tard. À l’époque, lors d’une conférence de presse, M. Trémège avait présenté cette habitation comme « une ruine, insalubre », justifiant ainsi la cession à bas prix à une société civile immobilière dont Isabelle Bonis, sa compagne et directrice de la Société d’économie mixte de construction de la ville, était actionnaire. Mme Bonis – architecte de profession – a rénové le bien, investissant selon lui « plus de 200.000 euros de travaux ». Si elle a été mise en examen, elle n’a finalement pas été renvoyée devant le tribunal correctionnel.

Un procès à la dimension politique

Aux côtés du maire, qui dénonce depuis l’origine des investigations un « complot politicien », comparaîtront notamment l’ancien directeur général des services de la ville et plusieurs responsables de services municipaux – voirie, architecture, urbanisme, espaces verts – ainsi qu’un architecte impliqué dans certains chantiers.

La justice s’est attardée sur le processus d’attribution des marchés publics au sein de ces différents services, notamment lors de la rénovation de plusieurs bâtiments de la commune. À l’époque des premières mises en cause, Gérard Trémège avait reconnu, par la voix de son avocat Me Didier Seban, de possibles « erreurs dans la passation de marchés publics », tout en récusant la notion de « système Trémège ».

Attente d’un jugement, mobilisation des parties

Contactés vendredi, ni le maire ni son conseil n’ont donné suite aux sollicitations de l’AFP. Le syndicat CGT, représenté par Gilles Haurie, s’est porté partie civile, attendant « un moment de vérité parce qu’on croit en la justice ». Selon son secrétaire, « c’est un moment important à la fois pour les salariés que nous sommes et pour le citoyen tarbais, qui doit savoir si les faits reprochés à Gérard Trémège sont avérés ou non ».

La mairie de Tarbes se joint également à la procédure civile. Selon l’avocat de la collectivité, Me Thierry Deville, « en l’état des éléments de l’instruction » le dossier révèle « une quantité phénoménale d’erreurs administratives », « des fautes techniques », mais aucune « faute pénale ». Il n’existerait, selon lui, aucun élément mettant en lumière des « préjudices matériels » pour la ville.