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Nicolas Sarkozy en prison

« C’est dur, c’est très dur » : Nicolas Sarkozy se livre pour la première sur son incarcération

Le séjour en prison est "très dur", "éreintant", "un cauchemar", a déclaré Nicolas Sarkozy lundi lors de l'examen devant la cour d'appel de Paris de sa demande de mise en liberté, incarcéré depuis près de trois semaines à la prison de la Santé.

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L'ancien président Nicolas Sarkozy avant son incarcération à la prison de La Santé

Photo: BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans le cadre du procès libyen, l’ex-chef de l’État est apparu éprouvé lors d’une audience qui a mis en évidence l’extrême dureté de son séjour derrière les barreaux.
« C’est dur, c’est très dur, ça l’est certainement pour tout détenu, je dirais même que c’est éreintant », a dit l’ancien président, invité à s’exprimer à la fin de l’audience qui a duré un peu moins d’une heure.
« Je veux rendre hommage au personnel pénitentiaire qui a été d’une humanité exceptionnelle et qui a rendu ce cauchemar, parce que c’est un cauchemar, supportable », a-t-il poursuivi, le visage fermé, apparaissant en visioconférence depuis la prison de la Santé à Paris.

« Un cauchemar » derrière les barreaux

Connecté en visioconférence depuis sa cellule, Nicolas Sarkozy s’est livré à un témoignage rare, décrivant la prison comme “un cauchemar” qui n’aurait jamais dû être son quotidien à 70 ans.

S’exprimant à la fin de l’audience, Nicolas Sarkozy ne cache ni sa fatigue ni sa détresse. « C’est dur, c’est très dur, ça l’est certainement pour tout détenu, je dirais même que c’est éreintant », confie-t-il à la cour, le visage fermé. Il ajoute : « Je veux rendre hommage au personnel pénitentiaire qui a été d’une humanité exceptionnelle et qui a rendu ce cauchemar, parce que c’est un cauchemar, supportable
Condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, Nicolas Sarkozy a admis ne pas avoir « imaginé attendre 70 ans pour connaître la prison ».
Le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

« Je me bats pour que la vérité triomphe »

Lundi, l’ancien président a une nouvelle fois clamé son innocence. « Je souhaite que la cour soit convaincue d’une chose: je n’ai jamais eu l’idée folle de demander à M. Kadhafi quelque financement que ce soit », a-t-il assuré. « Jamais je n’avouerai quelque chose que je n’ai pas fait », a-t-il dit. « Je me bats pour que la vérité triomphe », a-t-il encore ajouté.
Pour « le président, même s’il est un homme fort, robuste et courageux, cette détention a été pour lui une grande souffrance et une grande douleur », a souligné avant lui un de ses avocats, Me Jean-Michel Darrois, qui s’exprimait à ses côtés en visioconférence.

Les avocats mobilisés contre l’incarcération

Pour la défense, la détention du président est injustifiée et cause à Nicolas Sarkozy « une grande souffrance et une grande douleur ». Me Jean-Michel Darrois, intervenant à ses côtés en visioconférence, rappelle à la cour qu’ « il doit être exclu » de l’esprit des magistrats que son client puisse “réitérer l’infraction” ou exercer des « pressions sur les témoins ».

Me Christophe Ingrain, autre conseil de la défense, insiste : « C’est la détention qui constitue une menace pour Nicolas Sarkozy, pas le contraire ». Il souligne la situation d’isolement du détenu et la protection permanente assurée par deux agents pour raisons de sécurité. Les avocats s’appuient sur les critères de l’article 144 du code de procédure pénale, rappelés par le parquet, pour exclure le maintien en prison si celui-ci n’est pas le dernier recours.

Le parquet exige un contrôle judiciaire strict

Le parquet général requiert la remise en liberté immédiate de Nicolas Sarkozy, sous condition d’un contrôle judiciaire rigoureux incluant l’interdiction d’’entrer en contact avec les autres prévenus et témoins du dossier libyen. Cette posture, inhabituelle, confirme la tension extrême qui entoure ce dossier sensible et la volonté de la justice d’écarter tout risque de concertation frauduleuse.

La décision finale de la cour d’appel, attendue à 13h30, pourrait offrir à Nicolas Sarkozy la possibilité de quitter la prison de la Santé dès la soirée, sous la surveillance étroite de la justice, en attendant son procès en appel. Les conséquences politiques et judiciaires de cette affaire continuent de fasciner et de diviser l’opinion publique.