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Plate-forme Shein et poupées sexuelles : le gouvernement français refuse de dialoguer avec Donald Tang son président

Le géant de la mode en ligne Shein se heurte à un mur. Vendredi, Serge Papin, ministre du Commerce, a clairement écarté toute possibilité de dialogue avec Donald Tang, président exécutif de la plateforme asiatique. Cette décision intervient après que ce dernier ait sollicité un entretien par courrier, promettant de se conformer à la législation française.

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Le ministre du Commerce, Serge Papin, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 29 octobre 2025.

Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

« Je n’envisage absolument pas de le recevoir actuellement. Il est impératif d’adopter une posture ferme face aux dérives d’une entreprise faisant l’objet d’une procédure de suspension », a déclaré le ministre sur les ondes de RMC. Son message est sans équivoque : « Aucun sujet de négociation n’existe avec M. Tang. À lui de s’aligner sur nos exigences légales. »

Double blocage ministériel

Le refus ne s’arrête pas là. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a également opposé une fin de non-recevoir à la demande d’audience du dirigeant de Shein. Sur Franceinfo, elle a justifié cette position en rappelant le cadre procédural en cours : « Nous sommes engagés dans un processus multiple impliquant la suspension du site, des actions judiciaires et une procédure au niveau européen. Nous agirons dans le strict respect de ces cadres établis. »
Cette double fermeté gouvernementale illustre la gravité de la situation et la détermination des autorités françaises à ne pas céder face aux pressions de l’entreprise.

Scandale des poupées et armes interdites

L’origine de cette crise remonte à des découvertes choquantes sur la plateforme française de Shein. Les services de contrôle ont identifié la vente de poupées sexuelles à l’apparence infantile ainsi que d’armes classées en catégorie A – les plus dangereuses selon la réglementation française. Ces révélations ont immédiatement déclenché une procédure de suspension du site.
Face à la tourmente, le groupe sino-singapourien a réagi en stoppant provisoirement les transactions effectuées par des vendeurs externes sur son interface française. L’entreprise a également gelé la commercialisation de tous ses articles non vestimentaires.

Coup de filet douanier à Roissy

Jeudi, les autorités ont intensifié leur offensive. Lors d’une opération surprise menée à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, les douaniers ont inspecté systématiquement l’ensemble des colis expédiés par Shein. Résultat : la découverte d’articles non conformes et de produits potentiellement liés à des activités illégales, selon Serge Papin.
Le ministre reconnaît néanmoins que « la plateforme actuelle n’a plus rien à voir avec celle de mercredi », saluant indirectement les mesures d’urgence prises par l’entreprise.

Ultimatum gouvernemental : 48 heures pour se conformer

L’horloge tourne pour Shein. La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a lancé mercredi une procédure express donnant 48 heures à la plateforme pour rectifier le tir. Ce délai expirait vendredi soir, plaçant l’entreprise sous pression maximale pour démontrer sa capacité à respecter les standards français et européens.
Ce bras de fer témoigne de la volonté des autorités françaises d’imposer leurs règles aux géants du commerce en ligne, quelle que soit leur envergure internationale.
Avec AFP