« On est devenu un pays d’inspecteurs et de contrôleurs… ce pays est mort » : Jean-Louis Borloo dénonce la bureaucratie française
Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Emploi et figure politique française, a récemment lancé une alerte qui résonne comme un constat d’échec de la société française : « On était un pays de producteurs, d'agriculteurs, d'ingénieurs et on est devenu un pays d'inspecteurs et de contrôleurs... ce pays est mort. » Ce cri du cœur traduit son inquiétude profonde face à l’évolution du modèle administratif et économique national.

Jean-Louis Borloo.
Photo: LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images
Dans un climat où la méfiance s’installe jusque dans les rouages les plus quotidiens de la société, la parole de Jean-Louis Borloo fait l’effet d’une déflagration. En lançant que la France est « devenue un pays d’inspecteurs et de contrôleurs » dans une interview sur LCI, l’ancien ministre s’attaque à l’un des tabous de la République : la bureaucratie française, la prolifération de normes, de soupçons et de procédures qui, selon lui, étouffent l’initiative et paralysent le pays. Interpellation choc ou simple constat d’un malaise national ? Derrière cette alerte, c’est tout un modèle d’organisation et de gouvernance qui est remis en cause.
Une société engluée dans le contrôle
Pour Jean-Louis Borloo, la France est désormais dominée par une logique de vérification permanente et de suspicion, au détriment de la confiance et de l’esprit d’initiative.
Selon lui, le pays s’est transformé, passant d’une nation de « producteurs, d’ingénieurs, d’agriculteurs, de médecins, de créateurs » à un système « kafkaïen » composé de « contrôleurs, coordinateurs, inspecteurs, comités de suivi et de pilotage ». Il fait même remarquer à son interviewer que « l’Arcom (suivait) les médias à la minute près ».
Cette prolifération de structures de contrôle asphyxie la prise de risque et la capacité d’action, engendrant une inertie généralisée. « Ce pays est mort », assène-t-il.
Un pays où « rien ne fonctionne »
La verticalité des décisions, la multiplication des niveaux administratifs et la gestion déconnectée des réalités de terrain conduisent, selon l’ancien ministre de l’Emploi et de l’Écologie, à un « mille-feuille invraisemblable ».
Il pointe du doigt Bercy et les grandes administrations nationales, accusés d’entretenir une atmosphère de méfiance institutionnelle. Le résultat, pour l’ancien président de l’UDI : une crise profonde de la confiance, facteur clé du blocage actuel dans un pays où, selon lui, « rien ne fonctionne », a-t-il déclaré sur BFMTV.
De la créativité à l’immobilisme
Cette mutation a selon lui réorienté la France : autrefois reconnue pour sa créativité et sa capacité industrielle, elle s’est muée en une nation dominée par la suspicion, où l’action publique se réduit trop souvent à des commentaires ou à de l’influence, sans réelle transformation.
Jean-Louis Borloo regrette que les décideurs politiques soient désormais davantage des gestionnaires que des visionnaires, incapables de porter de véritables réformes.
Vers une refondation nécessaire ?
Jean-Louis Borloo propose une refondation basée sur la confiance et la formation : il plaide pour « ramener la jeunesse de France au meilleur niveau » et réorganiser l’ensemble du système éducatif et administratif afin de relancer la dynamique nationale.
Il critique la logique consistant à « faire du petit ajustement en permanence » car « plus compliqué » qu’une « vraie proposition ». Il insiste sur l’urgence de rompre avec la logique du contrôle permanent pour retrouver efficacité et innovation.
Pourquoi ce message fait écho
Dans un contexte marqué par la défiance grandissante envers l’État et ses institutions, le discours de l’ex-maire de Valenciennes touche de nombreux observateurs et citoyens. Les réseaux sociaux relaient massivement cet appel à une prise de conscience, soulignant que la remise en question du modèle français est désormais partagée au-delà des cercles politiques.
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