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Nucléaire : la signature du contrat de filière acte la construction de six nouveaux réacteurs EPR2

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Centrale nucléaire de Penly sur le littoral de la Manche (réacteurs refroidis à l'eau de mer), site retenu pour l'installation de nouveaux réacteurs nucléaires EPR à partir de 2024 (projet EPR2 d'EDF - Électricité de France) à Petit-Caux, France, le 27 octobre 2024.

Photo: AMAURY CORNU/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le gouvernement a signé mardi le contrat de filière nucléaire pour la période 2025-2028 qui acte la relance de l’atome en France et le programme EPR2 de construction de six nouveaux réacteurs de grande puissance à horizon 2038.
Il y a une ambition « de se projeter dans les prochaines décennies », a déclaré Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, lors de la signature du contrat en marge des « Journées Perspectives » de la filière à Massy (Essonne).
Et « il y a l’enjeu de la performance industrielle », a-t-il ajouté, évoquant la nécessité de « maîtriser les coûts » de la filière nucléaire en en « maîtrisant les délais ».
« Un élément de compétitivité de notre industrie »
Le ministre de l’Économie Éric Lombard, également présent, a pour sa part souligné l’importance du nucléaire « pour la transformation écologique » et la « compétitivité » de la France. « C’est un élément de compétitivité de notre industrie pour (…) les décennies qui viennent », a-t-il dit.

Éric Lombard. (LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images)

Ce contrat de filière 2025-2028 répond à l’ambition exprimée par le président de la République, Emmanuel Macron, qui avait annoncé en février 2022 lors du discours de Belfort un programme de construction de 6 nouveaux réacteurs nucléaires et une option pour 8 autres.
Le calendrier repoussé à 2038
Le programme EPR2 prévoit la construction de six nouveaux dont une première paire à Penly (Seine-Maritime), puis à Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain). Initialement, il visait une entrée en service en 2035 pour le premier réacteur, mais le calendrier a été repoussé à 2038.
Le contrat signé mardi n’aborde pas le financement du programme, pour lequel l’État s’est engagé jusque-là sur un prêt à taux préférentiel couvrant 50% au moins du devis.
EDF est en train de travailler sur le chiffrage et doit boucler le cadrage du programme d’ici la fin de cette année pour une décision d’investissement fin 2026.
Aux conditions de 2020, le coût du programme estimé à 51,7 milliards d’euros en 2022 s’élève désormais à 67,4 milliards, ce qui revient à 79,9 milliards aux conditions plus récentes de 2023, selon un rapport de la Cour des comptes de janvier sur la base d’un chiffrage d’EDF fin 2023.
En France, le financement du programme serait assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’État de 100 euros maximum du mégawattheure, c’est-à-dire que si l’électricité d’EDF est vendue sur les marchés au-delà, EDF doit verser des recettes à l’État; en-dessous, c’est l’Etat qui compense EDF.
Des mini-réacteurs en service au début de la décennie 2030
Le contrat de filière porte également sur les projets de mini-réacteurs (SMR ou small modular reactors), avec de premières mises en service au début de la décennie 2030, selon Bercy, ainsi que sur l’exploitation des réacteurs actuels et le respect des exigences applicables en matière de sûreté nucléaire.
La relance du nucléaire, qui devra être inscrite dans la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), consacre la rupture avec la précédente adoptée en 2020, qui prévoyait notamment la fermeture de 14 réacteurs, dont les deux de Fessenheim.
Les contrats de filière sont des engagements réciproques de la filière et de l’État. Ils sont aussi signés par les organisations syndicales et les représentants de la filière.
La filière aura besoin de 100.000 recrutements en 10 ans
Le contrat signé mardi est orienté autour de 4 axes : l’exigence opérationnelle, c’est-à-dire la maîtrise des coûts et des délais, l’emploi et les compétences alors que la filière aura besoin de 100.000 recrutements en 10 ans, la recherche et développement et enfin autour de la transition écologique, la gestion des déchets ou encore l’adaptation au changement climatique.

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La filière veut notamment améliorer son taux de féminisation qui, avec 24% de femmes, est en-deçà de celui de l’industrie en général (30%), a souligné Hélène Badia, la présidente de l’Université des métiers du nucléaire (UMN). « Il y a encore énormément de travail sur le sujet de la féminisation », a-t-elle déclaré.