Marion Maréchal
Marion Maréchal relaxée lors de son procès pour diffamation envers une école musulmane
Marion Maréchal, fondatrice du parti Identité-Libertés et députée européenne, a été relaxée vendredi par le tribunal correctionnel dans une affaire sensible qui l'opposait à une école musulmane de Valence. La décision judiciaire met fin à une procédure lancée après des déclarations polémiques prononcées sur le plateau de CNews en octobre 2023.

Marion Maréchal, députée européenne du parti Identité-Libertés, à Paris, le 7 novembre 2025.
Photo: DANIEL PERRON/Hans Lucas/AFP via Getty Images
L’avocat de la partie plaignante, Me Jean-Yves Dupriez, représentant l’association Valeurs et Réussite qui administre l’établissement scolaire, a confirmé cette issue à l’AFP. Le tribunal a considéré que les accusations portées ne remplissaient pas les critères juridiques nécessaires à une condamnation pour diffamation.
Des propos jugés trop imprécis pour condamner
La juridiction a fondé sa décision sur un argument technique : les déclarations incriminées ne constituaient pas « un fait précis » au sens pénal du terme. Cette appréciation rejoint celle du procureur Laurent de Caigny qui, lors de l’audience du 16 octobre, n’avait sollicité aucune sanction contre l’eurodéputée.
Selon le magistrat du parquet, les accusations de Marion Maréchal visaient principalement Nicolas Daragon, maire LR de Valence, plutôt que l’école elle-même. « Ce sont des hommes politiques. Ils s’affrontent », avait-il déclaré, minimisant ainsi la portée des propos tenus à l’encontre de l’établissement privé qui compte une cinquantaine d’élèves.
Le contexte explosif des déclarations
Lors de son intervention télévisée du 2 octobre 2023, Marion Maréchal n’avait pas mâché ses mots. Elle avait accusé le premier magistrat de Valence d’avoir « tenté de vendre un terrain à une association des Frères musulmans », désignant ainsi l’école dirigée par Valeurs et Réussite. Plus grave encore, elle avait établi un parallèle entre cette confrérie islamiste et les organisations terroristes, affirmant qu’elle poursuivait « le même objectif qu’Al-Qaïda et Daech ».
Ces propos, immédiatement relayés sur ses comptes de réseaux sociaux, avaient provoqué un tollé. Le président de l’association, Mourad Jabri, avait exprimé sa colère lors de l’audience : « C’est infamant, comme une brûlure au 4e degré en plein visage ». Pour lui et son équipe, ces accusations publiques représentaient une atteinte insupportable à la réputation de leur établissement.
Une polémique qui perdure depuis 2022
Cette affaire s’inscrit dans un climat déjà tendu autour de cette école privée. En 2022, la municipalité valentinoise avait finalement renoncé à céder un terrain à l’association, suite à une controverse déclenchée par un article de Charlie Hebdo. Le magazine satirique avait suggéré des liens entre l’établissement scolaire et la confrérie des Frères musulmans.
Charlie Hebdo avait d’ailleurs été relaxé en appel, la justice ayant jugé que ces allégations relevaient de « la libre expression du débat d’idées ». Cette jurisprudence a sans doute pesé dans l’appréciation du dossier concernant Marion Maréchal, la justice reconnaissant une certaine latitude dans les controverses politico-religieuses.
Cette relaxe soulève néanmoins des questions sur les limites de la liberté d’expression dans le débat public, particulièrement lorsqu’il concerne des institutions éducatives et des communautés religieuses.
Avec AFP

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