Opinion
Les puces électroniques et Taïwan au service de la paix et de la prospérité dans le monde

Lin Chia-lung, ministre des Affaires étrangères de Taïwan.
Photo: crédit photo Bureau de représentation de Taipei en France
TRIBUNE – Malgré ses contributions essentielles à la paix, à la stabilité et à l’innovation mondiale, Taïwan demeure écarté du système onusien sous la pression de Pékin, rappelle Lin Chia-lung. Pour le ministre des Affaires étrangères de la République de Taïwan, à l’heure où l’ONU célèbre ses 80 ans, une telle contradiction n’est plus soutenable avec son objectif de « ne laisser personne de côté ».
Aujourd’hui, le monde fait face à une montée des incertitudes et des défis à relever : des conflits armés qui se prolongent, un recul de la démocratie, des contraintes économiques, des campagnes de désinformation… Des régimes autoritaires utilisent de plus en plus des tactiques de « zone grise » pour nuire à l’ordre international reposant sur des règles établies. Dans cet environnement global fragilisé, la paix n’est pas garantie, et les démocraties doivent s’unir pour renforcer leur résilience et sauvegarder les valeurs auxquelles nous sommes attachés ainsi que notre mode de vie.
Taïwan est un acteur-clé et un partenaire indispensable dans la région indopacifique. Taïwan travaille dans le sens d’une paix globale, de la stabilité et de la prospérité. Il se trouve en première ligne parmi la première chaîne d’îles de l’Indopacifique et défend la démocratie et la liberté face à l’expansionnisme des régimes autoritaires. Taïwan contribue également, de manière significative, à la stabilité et à la prospérité grâce à sa solide économie et à son écosystème des semi-conducteurs.
Vingt-et-unième économie mondiale, Taïwan est à la pointe dans les domaines de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs, produisant plus de 60 % des puces électroniques du monde et même 90 % des puces les plus sophistiquées. Cette force économique alimente la croissance mondiale et fait de Taïwan un partenaire indispensable du développement global sur bien des plans.
Taïwan est déterminé à défendre les valeurs démocratiques, que ce soit au niveau national ou à l’étranger. Le Président Lai Ching-te a lancé l’an dernier les quatre piliers de son Plan d’action pour la paix, qui vise à augmenter les dépenses de Taïwan pour sa défense et améliorer la résilience de la société dans sa globalité. Taïwan ne recherche pas le conflit avec la Chine et ne le provoquera pas. En vérité, Taïwan demande à Pékin de reprendre le dialogue selon des principes d’égalité et de respect mutuel.
De plus, le ministère des Affaires étrangères a fait sienne une « diplomatie intégrée » en utilisant comme leviers les forces économique, technologique, diplomatique et de défense de Taïwan. Grâce à cette approche qui fait appel à la puissance intelligente, Taïwan gère des relations internationales complexes, augmente sa présence internationale et apporte sa contribution à un monde plus stable et plus prospère.
À travers la chaîne mondiale des valeurs démocratiques, Taïwan renforce ses partenariats avec les démocraties confrontées à des incertitudes géopolitiques pour résister à l’influence des régimes autoritaires en promouvant les droits humains et une gouvernance numérique avancée, tout en soutenant un ordre international basé sur des règles établies. La résilience taïwanaise face aux menaces de l’autoritarisme démontre bien que la démocratie peut résister et même prospérer sous la pression.
Avec son économie florissante, Taïwan est à la pointe de la production de semi-conducteurs et de technologies avancées. Cette force économique irrigue l’innovation et la croissance dans les secteurs de l’intelligence artificielle, de la numérisation et des soins. Pour consolider encore sa position, Taïwan a mis au point une stratégie de diplomatie économique qui met l’accent sur les chaînes d’approvisionnement non-rouges pour créer des réseaux de confiance et transparents qui mettront les industries critiques à l’abri des interférences autoritaires.
Taïwan fait aussi avancer son Projet de prospérité pour les alliés diplomatiques, qui conjugue des collaborations public-privé pour renforcer les ressources gouvernementales et la force industrielle de Taïwan avec en ligne de mire un développement mutuellement bénéfique. À l’actif de ce projet, on compte différentes initiatives comme le développement d’un système intégré d’informations médicales au Paraguay pour améliorer la gestion des informations de soins au niveau national ; un partenariat avec l’Eswatini sur des installations de réserves pétrolières pour renforcer la sécurité énergétique du pays et stimuler l’industrie locale ; une assistance pour faire de Palau un État insulaire intelligent et durable… Voilà des exemples de l’engagement de Taïwan pour une coopération internationale inscrite dans la durée.
Il est regrettable que, malgré ses importantes contributions au niveau mondial, Taïwan demeure largement ignoré de la communauté internationale et ne puisse pas faire partie du système onusien. L’exclusion injustifiée de Taïwan provient de la déformation délibérée, par la Chine, de l’interprétation de la résolution 2758 de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Cette résolution est reliée à tort au prétendu principe d’une seule Chine et continue d’être brandie pour bloquer toute participation de Taïwan à l’ONU.
Et pourtant, ladite résolution ne mentionne nullement Taïwan, elle concerne uniquement la représentation de la Chine aux Nations Unies. Elle ne dit pas que Taïwan fait partie de la République populaire de Chine, et n’accorde en aucun cas à cette dernière le droit de représenter Taïwan à l’ONU. Néanmoins, les Nations Unies cèdent à la pression politique de la Chine en faisant de cette résolution un prétexte pour exclure Taïwan de la communauté internationale.
En réponse, Taïwan dénonce cette injustice et recueille toujours plus de soutien. En même temps qu’augmente le soutien international à Taïwan, les pays sont toujours plus nombreux à souligner l’importance de la stabilité et de la paix dans le détroit de Taïwan lors de réunions bilatérales ou multilatérales comme au sommet du G7. Les branches exécutive ou législative de nombreux gouvernements ont déclaré publiquement que la résolution 2758 de l’Assemblée Générale des Nations Unies ne déterminait pas le statut de Taïwan et n’excluait pas sa participation dans les instances internationales, y compris l’ONU.
Alors que les Nations Unies célèbrent leur 80e anniversaire, et à cinq ans à peine des Objectifs de développement durable, il est temps que l’ONU réalise son objectif de « ne laisser personne de côté » et de devenir « meilleurs ensemble » en incluant Taïwan.
Taïwan invite le monde à lui accorder la place qu’il mérite sur la scène internationale en considérant les contributions et les valeurs qu’il apporte. C’est seulement en travaillant ensemble que nous pourrons créer un futur meilleur et encore plus prometteur pour la région indo-pacifique et pour le monde.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Lin Chia-lung est un homme d'État taïwanais.
Depuis 2024, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères.
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