Le constat alarmant derrière la crise sanitaire liée au vapotage chez les jeunes américains est que la grande majorité des cigarettes électroniques jetables aromatisées présentes dans les poches des adolescents proviennent de Chine.
De plus, l’afflux de ces produits non autorisés et attrayants pour les enfants, dont les ventes ont atteint jusqu’à
2,4 milliards de dollars en 2024, s’avère difficile à enrayer pour les régulateurs américains.
Le Parti communiste chinois (PCC) chercherait-il à cibler nos enfants avec ces produits hautement toxiques ?
L’historique chinois des exportations dangereuses ou défectueuses
En réalité, l’exportation par la Chine de produits toxiques vers les États-Unis n’est pas nouvelle. Depuis au moins deux décennies, des
importations toxiques provenant de Chine – jouets peints au plomb, compléments alimentaires contaminés – suscitent la vigilance des consommateurs et des autorités. Les rappels visant des jouets, des médicaments et des
fournitures médicales fabriqués en Chine restent fréquents et récurrents.
Il convient d’ajouter que de nombreux dispositifs de vapotage jetables, très prisés des jeunes, sont peu coûteux à produire et faciles à modifier (forme, arôme, emballage) pour contourner les contrôles à l’importation.
Pire encore, les vagues passées d’exportations massives ont permis de constituer des réseaux logistiques et d’approvisionnement, capables de faciliter l’acheminement de ces dispositifs et liquides de vapotage vers le marché américain.
Des fabricants et intermédiaires en Chine et à Hong Kong alimentent d’énormes volumes à destination de grossistes mondiaux ; nombre de petits détaillants américains achètent ces marchandises via des routes d’expédition complexes, ce qui complique et ralentit la répression.
Les récents signalements concernant des cigarettes électroniques chinoises illégales
entrant aux États-Unis et les importantes saisies à la frontière ne constituent que la partie émergée de l’iceberg.
Que contiennent réellement ces vapes – et pourquoi sont-elles si toxiques ?
Les e-liquides et aérosols issus des cigarettes électroniques renferment souvent de la nicotine, des composés organiques volatils, des aldéhydes (tel le formaldéhyde), des métaux lourds (notamment le nickel, le plomb, l’étain) ainsi que des arômes comme le diacétyle – un composé associé à des maladies pulmonaires graves.
De plus, certains produits illicites contiennent du THC, principe actif du cannabis, ou de l’acétate de vitamine E, lequel fut une cause principale de l’épidémie d’EVALI (lésion pulmonaire associée à l’usage de produits de vapotage) en 2019.
Le
mythe selon lequel le vapotage serait moins nocif que la cigarette n’est que cela – un mythe, un mensonge. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’aérosol inhalé par les jeunes n’est pas une simple vapeur d’eau, mais un cocktail de substances dangereuses.
Les effets du vapotage sur les poumons et cerveaux des jeunes
Chez les adolescents et jeunes adultes, le cerveau est encore en développement ; l’exposition à la nicotine peut nuire à l’attention, à l’apprentissage et au contrôle des impulsions, selon le CDC. L’inhalation de particules ultra-fines et de substances chimiques issues de la vape peut enflammer et endommager les tissus pulmonaires, entraver le développement pulmonaire et accroître la vulnérabilité aux maladies respiratoires.
Combien de décès et d’hospitalisations liés au vapotage ?
L’épidémie d’EVALI de 2019–2020 a entraîné environ 2807 hospitalisations recensées et 68 décès confirmés aux États-Unis, principalement liés à des produits au THC illicites contenant de l’acétate de vitamine E. Si les cas d’EVALI ont fortement diminué après 2019 grâce aux mesures de santé publique, les hospitalisations et lésions pulmonaires graves causées par le vapotage persistent et continuent d’inquiéter.
L’ampleur du marché américain du vapotage (et la part des jeunes)
Concernant la taille du marché américain, les estimations varient selon les canaux. Toutefois, selon les observateurs du secteur, le chiffre d’affaires total des cigarettes électroniques aux États-Unis dépasse largement le milliard de dollars. Par exemple, Circana, autorité de référence, a évalué ce marché à environ 6,8 milliards de dollars en 2024, en comptant les produits autorisés et les vapes non jetables vendues en supérettes.
Les jeunes constituent une proportion significative des utilisateurs. Selon le Centre national des statistiques sanitaires et le CDC, l’usage des e-cigarettes atteint ses sommets chez les 18–24 ans (taux à deux chiffres ces dernières années), et d’autres enquêtes révèlent qu’environ un jeune Américain sur cinq âgé de 18 à 29 ans déclare vapoter – preuve d’un marché fortement concentré en dessous de 28 ans.
Pourquoi ces produits restent-ils en vente aux États-Unis ?
Plusieurs facteurs l’expliquent :
• Complexité réglementaire : la FDA (Food and drug administration : Administration des aliments et des médicaments) impose une autorisation préalable pour la mise sur le marché des e-cigarettes, mais ce processus est lent et les moyens alloués restreints ; entretemps, des produits non autorisés (surtout jetables) parviennent à s’écouler via des chaînes d’approvisionnement internationales et les ventes en ligne.
• Chaînes d’approvisionnement illicites : de nombreux modèles aromatisés ou contrefaits sont fabriqués à l’étranger, puis expédiés par des intermédiaires brouillant la traçabilité pour les douanes. Les récents saisies et task forces fédérales témoignent de l’ampleur du problème.
• Résistance du secteur et facteurs politiques : l’industrie de la cigarette électronique et du tabac fait pression contre des interdictions générales ou des restrictions rapides, arguant vouloir offrir des alternatives aux adultes fumeurs, et mettant en garde contre le développement de marchés parallèles ; au niveau local ou des États, les interdictions se heurtent à des hésitations et divisions.
Quelles mesures pour enrayer le phénomène et protéger les jeunes ?
Des élus comme le représentant Raja Krishnamoorthi (démocrate, Illinois) se sont distingués comme opposants déterminés au vapotage des jeunes, organisant des auditions et proposant des lois pour limiter les arômes et la teneur en nicotine.
Ces dernières années, les agences fédérales ont renforcé leur action. La FDA et le Service des douanes et de la protection des frontières américaines ont
saisi des millions de pièces illicites. Le Département de la Justice, la FDA et le Département de la Santé ont créé des cellules ad hoc pour cibler importateurs et distributeurs clandestins. Le Congrès examine un encadrement plus strict, pendant que des campagnes de santé publique s’efforcent de réduire la consommation juvénile. Si la répression s’intensifie, le marché s’adapte rapidement.
En résumé
Des vapes jetables bon marché et aromatisées – produits, emballés ou acheminés via la Chine – ont nourri la forte hausse du vapotage chez les jeunes et continuent de mettre en danger la santé publique. La toxicité de ces produits est avérée : le vapotage expose les poumons et cerveau en développement à des substances nocives. La répression et la réglementation gagnent en vigueur, mais la circulation de produits non autorisés et les dynamiques autour de la nicotine rendent la lutte complexe.
Si la protection des jeunes est l’objectif, la feuille de route doit concilier trois leviers : une répression douanière renforcée, une action accélérée de la FDA contre les produits non autorisés, et des lois ou réglementations locales permettant de tarir simultanément l’offre et la demande visant la jeunesse.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.