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Opinion

L’empire fantôme chinois : leader mondial de la traite des êtres humains

Dans les profondeurs de la deuxième économie mondiale se tapit une réalité aussi sombre que désespérée.

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Des cartes à jouer révélant des informations sur des enfants portés disparus exposées à Pékin, le 31 mars 2007. (China Photos/Getty Images)

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Durée de lecture: 9 Min.

En plus de ses avancées en intelligence artificielle, en robotique et dans d’autres domaines technologiques, la Chine s’impose dans l’un des plus anciens trafics de l’humanité : la traite des êtres humains.
Selon le rapport 2024 sur la traite des personnes du Département d’État américain, la Chine demeure au niveau 3 — le rang le plus bas — pour son incapacité à satisfaire aux normes minimales dans la lutte contre ce fléau, avec la complicité des autorités dans des abus massifs.
Il ne s’agit pas seulement d’une criminalité cruelle : c’est une terreur, une maltraitance et des mutilations orchestrées par l’État. Le Parti communiste chinois (PCC) occupe une place centrale dans ce commerce sordide, utilisant le contrôle totalitaire sur sa vaste population pour alimenter une industrie de plusieurs milliards de dollars faite de travail forcé, d’esclavage sexuel et de prélèvements d’organes. Le régime cible les groupes vulnérables non seulement pour étouffer la dissidence et semer la peur, mais aussi pour engranger des profits illégaux.

Le réseau chinois de la traite

L’implication du PCC dans la traite humaine n’a rien de nouveau au regard de l’Histoire : d’autres empires ont pratiqué ces exactions pendant des siècles, voire des millénaires. Mais sous le PCC, la traite n’a rien de marginal.
Les entreprises de traite étatiques génèrent des milliards chaque année, nourries par la technologie de surveillance la plus avancée et l’influence financière de Pékin. Les tentacules du réseau s’étendent bien au-delà des frontières nationales, véhiculant réfugiés et dissidents. Des enlèvements d’enfants ruraux à la vente systématique d’organes prélevés sur des prisonniers de conscience, jusqu’à l’esclavage sexuel à l’international, aucune victime ni schéma de traite ne semble hors d’atteinte pour le PCC.

Trafic d’enfants pour le travail forcé et l’adoption

La crise interne de la migration en Chine alimente la traite. Avec des dizaines de millions de migrants ruraux, des enfants sont « laissés derrière » pendant que leurs parents cherchent du travail en ville. Selon certaines estimations, des millions d’entre eux sont enlevés ou vendus chaque année dans des briqueteries, usines ou à des familles adoptantes frauduleuses. Il s’agit là d’une forme d’esclavage moderne, distincte du trafic d’organes.
Selon le Global Slavery Index (GSI) 2023, 5,8 millions de personnes étaient en situation d’esclavage en Chine en 2021, soit près de 4 pour 1000 habitants.

Femmes victimes de traite : exploitation sexuelle et mariage forcé

Au-delà de l’appât du gain, d’autres dynamiques amplifient la traite. En raison de la politique de l’enfant unique, il existe en Chine entre 30 et 40 millions d’hommes de plus que de femmes, générant une pénurie de femmes en âge de se marier. Pour pallier cette crise démographique, les autorités ferment les yeux sur l’importation frauduleuse d’épouses par tromperie ou coercition.
Des femmes venues de Birmanie (Myanmar), du Vietnam, de la Corée du Nord ou du Pakistan sont attirées par de fausses promesses d’emploi, avant d’être revendues entre 3000 et 13.000 dollars pour des mariages forcés, la prostitution ou comme concubines. Le rapport 2024 sur la traite note que les passeurs emploient des intermédiaires douteux, exposant ces victimes à des viols, grossesses forcées et à l’esclavage domestique. Les réfugiées nord-coréennes sont particulièrement vulnérables du fait du risque d’expulsion. Human Rights Watch estime que ce « commerce des épouses » se chiffre en milliards de dollars, les femmes issues des minorités ethniques subissant une double discrimination.
Le sort de Xiao Huamei en 2022, enchaînée pendant 24 ans après de multiples ventes, a mis en lumière les dysfonctionnements systémiques de la lutte contre la traite, mais les autorités chinoises ont minimisé l’affaire.

Le trafic transfrontalier nord-coréen : la contrebande et les renvois forcés

La frontière nord, très peu surveillée, entre la Chine et la Corée du Nord, constitue une voie privilégiée de la traite. Les femmes nord-coréennes, en quête de fuite face à la famine et à la répression, sont des proies faciles. Jusqu’à 500.000 Nord-Coréennes seraient piégées dans les provinces de Jilin, Liaoning et Heilongjiang, vendues sur un marché annuel de 105 millions de dollars.
Le trafic sino-coréen est tristement basique. Des courtiers attirent les femmes en leur promettant un emploi puis les forcent à exercer dans le cybersexe, la prostitution ou les contraignent au mariage. Selon la Korea Future Initiative, plus de 4340 cas ont été recensés lors de la dernière décennie. Liberty in North Korea estime que 60 % des défectrices nord-coréennes sont victimes de traite, preuve d’une filière mixtant géopolitique et crime organisé.

Filières du Moyen-Orient et d’Asie du Sud : escroqueries transfrontalières portant sur le mariage

La demande chinoise d’épouses s’étend au Moyen-Orient et à l’Asie du Sud, où les trafiquants profitent d’accords économiques et de frontières poreuses pour importer des femmes du Pakistan, du Bangladesh ou d’ailleurs. Ces réseaux conjuguent la « nouvelle route de la soie » de Pékin avec la traite humaine, exportant la crise démographique jusqu’aux confins orientaux et asiatiques.
Rien de surprenant : le phénomène est documenté depuis des années.

Prélèvements d’organes et persécution politique : dissidents, Falun Gong et chrétiens

Depuis 1999, le Parti communiste chinois persécute les adeptes du Falun Gong, ces derniers devenant à partir de 2000 des cibles principales du trafic d’organes. L’industrie chinoise de la greffe pèserait jusqu’à un milliard de dollars par an, alimentée par les prélèvements forcés sur des prisonniers d’opinion — un procédé qui s’inscrit dans la répression politique et la volonté de faire taire toute contestation. On estime que 60.000 à 100.000 greffes inexpliquées seraient réalisées chaque année à partir de détenus soumis à des tests sanguins.

(De g. à dr.) Robert Destro, ancien secrétaire d’État adjoint aux droits de l’Homme, Cheng Peiming, pratiquant du Falun Gong victime d’un prélèvement d’organe en Chine, Dr. Charles Lee, enquêteur sur le trafic d’organes, lors d’une conférence à Washington, 9 août 2024. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

En 2019, le Tribunal sur la Chine a conclu que des prélèvements massifs avaient eu lieu, causant la mort des victimes. En 2021, des experts de l’ONU déclaraient que de telles pratiques touchaient le Falun Gong, les Ouïghours, les Tibétains et les chrétiens. En juillet dernier, la presse révélait que le régime entend tripler le nombre de cliniques de prélèvement d’organes au Xinjiang, une région à forte population ouïghoure.

Jusqu’à quand ?

Peut-on espérer une fin à ces pratiques odieuses du PCC contre son propre peuple et d’autres nations ?
Un jour, ces exactions cesseront, elles devront cesser. Mais il faudra d’abord que le Parti communiste chinois disparaisse.
En attendant, même si le monde admire les prouesses technologiques réalisées par la Chine communiste, il ne faut jamais oublier qu’il s’agit aussi du plus grand État de surveillance du globe, qui opprime minorités ethniques, dissidents politiques et groupes religieux, tout en permettant à une élite corrompue de prospérer sur une chaîne logistique mondiale de souffrances humaines.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.