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plus-iconNoël, Nouvel An et santé cardiovasculaire

Les crises cardiaques augmentent à Noël et au Nouvel An : ce n’est pas qu’une histoire de froid

La période des fêtes expose à un risque accru que beaucoup n’imaginent pas. Les recherches montrent que vous êtes davantage susceptible de faire une urgence cardiaque grave à cette période festive qu'à n’importe quel autre moment de l’année. En cause : un cocktail de stress, de routines bouleversées et parfois un peu trop d’excès festifs. Les cardiologues expliquent pourquoi et livrent des conseils essentiels pour protéger son cœur pendant les fêtes.

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Photo: Kateryna Kon/Shutterstock

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Durée de lecture: 7 Min.

En 2004, une étude publiée dans la revue Circulation de l’American Heart Association a révélé que le 25 décembre est le jour où l’on enregistre le plus de décès d’origine cardiaque, suivi du 26 décembre et du 1ᵉʳ janvier.
Certaines urgences cardiaques peuvent être liées à des conditions hivernales extrêmes et aux températures glaciales, le froid pouvant rétrécir les vaisseaux sanguins. Cependant, une étude de 2016 – menée en Nouvelle-Zélande, où décembre et janvier sont des mois chauds – montre une tendance similaire, reliant clairement les événements cardiaques aux fêtes.
D’autres données suggèrent que cette hausse notable des accidents cardiaques est avant tout liée aux grandes périodes de célébration.
Une étude observationnelle ayant analysé plus de 283.000 cas d’infarctus du myocarde en Suède, entre 1998 et 2013, a documenté l’heure d’apparition des symptômes. Elle a montré que Noël et les fêtes de la Saint-Jean présentaient un risque plus élevé, particulièrement le soir du réveillon de Noël. Aucun risque accru n’a été observé pour Pâques ou lors d’événements sportifs majeurs, comme une Coupe du monde de football ou des Jeux olympiques d’hiver. Une tendance non significative a été notée chez les hommes pendant les Jeux olympiques d’été.
Le risque augmentait aussi le matin tôt ainsi que le lundi, et il était plus prononcé chez les personnes de plus de 75 ans souffrant de diabète ou ayant des antécédents de maladie coronarienne.
La hausse des crises cardiaques pendant Midsummer, une fête suédoise très populaire célébrant le solstice d’été, semble toucher davantage les hommes, a expliqué le Dr Ahmad Alkhalil, cardiologue interventionnel et directeur des interventions mitrales et tricuspides percutanées aux États-Unis.
« Les femmes sont moins concernées », précise-t-il, suggérant que cela pourrait être lié aux barbecues et à la consommation d’alcool, activités auxquelles les hommes participent davantage. « Pour Noël et le Nouvel An, en revanche, c’est beaucoup plus égal, il n’y a pas de différence entre les sexes. Hommes et femmes participent tout autant. »

‘Le syndrome du cœur brisé’ en cause dans certains cas

Bien que de nombreuses études observationnelles associent les fêtes aux crises cardiaques, leur méthodologie ne permet pas de prouver une relation de cause à effet, rappelle le Dr Alkhalil. « Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il existe une association », souligne-t-il.
Ces épisodes ressemblent à un trouble appelé cardiomyopathie induite par le stress, ou « syndrome du cœur brisé ». Il s’agit d’une affection temporaire caractérisée par un affaiblissement soudain du muscle cardiaque.
Aussi appelée cardiomyopathie de Takotsubo, elle semble liée à un stress intense, même si ses mécanismes restent mal compris, précise le Dr Alkhalil. L’élément clé est un facteur déclenchant identifiable provoquant une baisse brutale de la fonction cardiaque. Contrairement à la maladie coronarienne obstructive, il n’y a pas de blocage dans les artères.
Il est fréquent que des patients arrivent en urgence pour ce qui ressemble à un infarctus, mais sans obstruction artérielle, explique-t-il. « On les traite uniquement avec des médicaments, et le cœur récupère progressivement. »

Fêtes joyeuses ou fêtes à risque ?

Les fêtes engendrent souvent des sources de stress : déplacements, réunions familiales, changements de rythme… et cela perturbe les habitudes saines, explique le Dr Supreeti Behuria, directrice de la cardiologie nucléaire à New York.
« Certaines personnes oublient leurs médicaments, abandonnent leur routine d’exercice quotidienne et ne suivent plus une alimentation protectrice pour le cœur », observe-t-elle.
Elle souligne que la combinaison de ces facteurs durant les fêtes peut augmenter le risque d’événement cardiaque ou d’infarctus.
Réunis, ces éléments majorent le risque, surtout chez les personnes souffrant d’hypertension, d’hypercholestérolémie ou de diabète.
Un autre danger est le “holiday heart syndrome”, une arythmie provoquée par une consommation excessive d’alcool, pouvant entraîner une insuffisance cardiaque ou un AVC si elle n’est pas traitée.
« Pour réduire ce risque, mieux vaut manger et boire avec modération, limiter la caféine et rester bien hydraté », recommande le Dr Behuria. « Pas plus d’un verre par jour pour les femmes et deux pour les hommes. »

Comment ménager son cœur

Au-delà du stress et des excès festifs, le froid intense représente lui aussi un danger pour la santé cardiovasculaire. Mais quelques pratiques simples peuvent réduire le risque cardiaque tout au long de l’année.
Le Dr Mohammed Elamir propose cinq conseils clés pour diminuer ces risques. Il les appelle ses « cinq piliers de la bonne santé ».
1. Mangez selon vos besoins : « Nous ne devons pas tous suivre le même régime », précise-t-il. Il recommande de consulter un diététicien pour adapter son alimentation à son profil.
2. Faites suffisamment d’exercice : nous n’avons pas tous vocation à devenir marathoniens, rappelle-t-il. L’avis d’un professionnel du sport peut aider à déterminer un niveau d’activité sûr et adapté.
3. Dormez bien : « Un sommeil de qualité est essentiel », insiste-t-il. Si vous ne vous sentez pas reposé au réveil, parlez-en à votre médecin.
4. Stimulez votre cerveau : même si cela n’est pas directement lié au cœur, entretenir ses capacités cognitives réduit les risques cardiaques associés à certaines formes de démence. Apprendre de nouvelles compétences permet de préserver ses fonctions cognitives, ajoute-t-il.
5. Apprenez à gérer votre stress : le stress est lié à de nombreux problèmes de santé, dont les maladies cardiovasculaires. Le Dr Elamir recommande d’explorer la spiritualité, de renforcer les liens amicaux et de multiplier les interactions sociales pour préserver sa santé tout au long de l’année.