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Propos polémiques de Nathalie Saint-Cricq« Les déclarations de Nathalie Saint-Cricq sont extrêmement graves » : le recteur de la Grande Mosquée de Paris saisit l’Arcom
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a annoncé la saisine de l’Arcom après des propos jugés « extrêmement graves » de Nathalie Saint-Cricq lors d’une émission sur France Info.

La journaliste Nathalie Saint-Cricq.
Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images
Mercredi dernier, Alexis Corbière, ancien député LFI, a été interrogé par Nathalie Saint-Cricq sur les accusations d’antisémitisme régulièrement adressées à La France insoumise.
« L’antisémitisme est chose sérieuse »
À la question de la journaliste, l’ex-élu de Seine-Saint-Denis a d’abord répondu que « l’antisémitisme est chose sérieuse ». « Il existe dans le pays », a-t-il ajouté, demandant non sans reproche à Nathalie Saint-Cricq pourquoi elle faisait un tel lien. « Pourquoi quand je parle d’antisémitisme, vous faites un lien avec la quête du vote musulman ? Quel est le rapport ? Pensez-vous qu’il y a des gens qui sont antisémites pour aller chercher le vote musulman ? »
Nathalie Saint-Cricq a répondu par l’affirmative, mentionnant « des études », avant d’être interrompue par le cofondateur du mouvement L’Après. « Moi je trouve ça intolérable. Les musulmans n’ont pas besoin qu’on leur tienne des propos antisémites pour qu’ils votent pour quelqu’un », a rétorqué Alexis Corbière.
Après quoi, la journaliste a tenu à clarifier sa pensée, précisant qu’elle ne visait pas les musulmans mais uniquement « ceux qui croient […] qu’en leur disant des propos antisémites on va pouvoir les rallier ». « Ce n’est pas du tout pareil », a-t-elle plaidé.
Face à cette séquence, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a réagi sur X ce dimanche. « Les déclarations de Nathalie Saint-Cricq sont extrêmement graves. Je vais signaler à l’Arcom qui je l’espère prendra au sérieux notre demande. Comment peut-on tenir de tels propos ! »
Des réactions politiques immédiates
Plusieurs élus de La France insoumise se sont également indignés. Ce lundi 8 décembre, Paul Vannier, député LFI du Val-d’Oise, a écrit sur X : « Cet amalgame raciste de Nathalie Saint-Cricq, associant les musulmans à l’antisémitisme, est abject et inacceptable. » Le député Insoumis a ajouté : « La déclaration est d’autant plus choquante qu’elle émane de la directrice des rédactions nationales de France Télévision. Elle appelle une condamnation unanime, d’abord des professionnels de l’information, et exige des sanctions exemplaires. »
Le même jour, Antoine Léaument, journaliste et chroniqueur, a lui aussi dénoncé la gravité de tels propos sur X, mentionnant que Nathalie Saint-Cricq devait être « sanctionnée par la chaîne et présenter ses excuses ». De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a dénoncé un « amalgame islamophobe » qui n’a pour lui « n’a rien à faire à la télévision ». « Pour Nathalie Saint-Cricq, pour conquérir le vote musulman (expression qui n’a aucun sens quand on se dit républicain), il faudrait être antisémite », s’est-il agacé.
Olivier Faure, patron du PS, a quant à lui salué « la réponse immédiate et claire » d’Alexis Corbière. Affirmant qu’il n’y a « aucun lien mécanique à faire entre musulmans et antisémites », il a nuancé : « Il en existe comme il existe des chrétiens, des athées, des électeurs de droite comme de gauche qui le sont aussi et qui doivent être combattus. En revanche lier islam et antisémitisme est clairement islamophobe. »
Une pétition appelant au licenciement de la journaliste
Pour l’heure, l’Arcom n’a pas communiqué sur cette saisine déposée par la Grande Mosquée de Paris, précise Le Parisien. Parallèlement, une pétition a été lancée sur Change.org par le collectif Égalités, réclamant « le licenciement immédiat de Nathalie Saint-Cricq de son poste de direction ».
Le lanceur de la pétition demande également la mise en place d’une procédure d’évaluation éthique des propos publics des responsables de l’information de France Télévisions, ainsi qu’une garantie de transparence sur les engagements pris pour assurer le respect de la diversité, de la neutralité et de la dignité de toutes les communautés.
Selon le texte, cette initiative doit envoyer « un signal clair adressé aux rédactions et aux médias publics : la stigmatisation ou la mise en cause d’une communauté (religieuse, ethnique, raciale) n’est pas acceptable, encore moins depuis un poste de pouvoir éditorial ». La pétition a recueilli plus de 4000 signatures à ce jour. Cependant, aucune réponse officielle de l’intéressée n’a pour le moment été annoncée.

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