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Prix Nobel de la paix

Prix Nobel de la paix : « J’espère que Maria Corina pourra venir », confie sa mère à Oslo

À Oslo, où se prépare la prestigieuse cérémonie du prix Nobel de la paix, une mère vit des heures d'incertitude teintées d'espérance. Corina Parisca de Machado, venue assister à la remise du Nobel décerné à sa fille Maria Corina Machado, a confié lundi à l'AFP son inquiétude mêlée de foi. L'opposante vénézuélienne, contrainte de vivre dans la clandestinité depuis août 2024, pourrait-elle rejoindre la capitale norvégienne pour recevoir cette distinction internationale ?

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La leader de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado reçoit la bénédiction d'un prêtre lors d'une manifestation organisée par l'opposition à la veille de l'investiture présidentielle à Caracas, le 9 janvier 2025.

Photo: FEDERICO PARRA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Rencontrée à son arrivée à l’aéroport d’Oslo, l’octogénaire a livré un témoignage poignant. « Tous les jours, je prie le rosaire, je demande à Dieu le Père, à la Vierge, aux deux ensemble, pour que nous ayons Maria Corina demain », a-t-elle déclaré à une journaliste de l’AFP.
Cette mère, qui affirme ne pas avoir revu sa fille depuis douze mois, accepte néanmoins l’éventualité d’une absence : « Et si nous ne l’avons pas (parmi nous) demain, c’est que telle est la volonté de Dieu ».

Un régime qui menace sa lauréate

La situation de Maria Corina Machado illustre la répression politique qui sévit au Venezuela sous la présidence de Nicolas Maduro, installé au pouvoir depuis 2013. L’opposante de 58 ans, empêchée de participer à l’élection présidentielle de juillet 2024, survit depuis lors dans la clandestinité. Le régime vénézuélien, déjà sanctionné par Washington et Bruxelles pour sa dérive autoritaire, n’hésite pas à brandir la menace judiciaire.
Le procureur général Tarek William Saab a prévenu le mois dernier qu’elle serait considérée comme fugitive si elle osait quitter le territoire national. « En étant hors du Venezuela et faisant l’objet de nombreuses enquêtes pénales, elle est considérée comme fugitive », a-t-il affirmé à l’AFP, précisant que l’opposante était poursuivie pour « actes de conspiration, d’incitation à la haine et de terrorisme ».

Un Nobel pour la démocratie vénézuélienne

C’est pour son combat inlassable en faveur d’une transition démocratique que Maria Corina Machado a reçu le prix Nobel de la paix le 10 octobre dernier. Selon Kristian Berg Harpviken, directeur de l’Institut Nobel, l’opposante devrait recevoir personnellement sa récompense mercredi lors d’une cérémonie organisée à l’Hôtel de ville d’Oslo.
L’événement s’annonce d’envergure avec la présence annoncée de plusieurs dirigeants latino-américains, notamment le président argentin Javier Milei, qui partage avec la lauréate une proximité idéologique avec Donald Trump. Une conférence de presse est également programmée mardi à 13h00 à l’Institut Nobel.

Un mystère sous haute protection

Le suspense demeure entier quant à la présence effective de Maria Corina Machado. Des mesures de sécurité exceptionnelles entourent cette visite potentielle, et personne ne sait encore si la lauréate a pu quitter clandestinement le Venezuela pour fouler le sol norvégien. Entre espoir maternel et réalité géopolitique, l’issue de ce périple demeure incertaine jusqu’au dernier moment.
Avec AFP