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Léon XIV maintient la doctrine traditionnelle : pas de changement pour les femmes et les LGBT+

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Le nouveau pape élu Léon XIV, Robert Prevost, apparaît au balcon central de la loggia de la basilique Saint-Pierre pour la première fois après que les cardinaux ont conclu le conclave au Vatican le 8 mai 2025.

Photo: Tiziana Fabi/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Quatre mois après son élection, le pape Léon XIV a livré sa première interview, publiée dans un livre paraissant jeudi au Pérou, pays où il a vécu près de vingt ans et dont il détient la nationalité.

Dans cet entretien de près de trois heures, réalisé en anglais en juillet par la vaticaniste américaine Elise Ann Allen, le souverain pontife américain de 70 ans a abordé les principaux défis de l’Église catholique, en envoyant un signal à une frange bousculée par l’action de son prédécesseur, François.

Femmes et gouvernance

Interrogé sur la possibilité d’ordonner des femmes diacres, Léon XIV a exclu toute évolution rapide : « Je n’ai pas l’intention de modifier l’enseignement de l’Église sur le sujet », a-t-il affirmé. Il a cependant indiqué vouloir « poursuivre sur la voie » de François en nommant des femmes à des postes de direction « à différents niveaux de la vie de l’Église ».

Soutien à « la famille traditionnelle »

Sur la question « très sensible » de l’accueil des fidèles LGBT+, le pape a rappelé la nécessité d’un accueil de « tous, tous, tous », comme son prédécesseur, tout en écartant une reconnaissance du mariage homosexuel. « Je pense que l’enseignement de l’Église restera tel quel », a-t-il tranché. « Tout le monde est invité, mais je n’invite pas une personne en raison de son identité particulière », a-t-il ajouté, soulignant qu’il ne voulait pas « encourager la polarisation au sein de l’Église ».

Il a en outre réaffirmé son soutien à « la famille traditionnelle – le père, la mère et les enfants – dont le rôle, qui a parfois souffert ces dernières décennies, doit être à nouveau reconnu et renforcé ».

Tensions internes

François, décédé en avril à 88 ans, avait été critiqué avec virulence par une partie conservatrice, notamment après avoir restreint le rite en latin, dénoncé les abus de la Curie romaine et autorisé, fin 2023, la bénédiction de couples de même sexe. Des décisions qui avaient provoqué de vives oppositions, particulièrement en Afrique et aux États-Unis.

Léon XIV, sans modifier la doctrine, a déjà rencontré début septembre le prêtre américain James Martin, connu pour son engagement en faveur des catholiques homosexuels. Mais il n’a pas évoqué publiquement le récent pèlerinage à Rome de quelque 1400 fidèles LGBT+ dans le cadre du Jubilé.

Lutte contre les abus sexuels

Abordant la pédocriminalité, le pape a rappelé que l’Église devait continuer à accompagner les victimes avec « une compassion authentique et profonde », tout en estimant que ce sujet « ne peut pas devenir la priorité de l’Église ».

Il a également mis en avant la nécessité de protéger les accusés en cas de dénonciations infondées, évoquant « 10% de fausses accusations ». « Il faut protéger les prêtres, ou l’accusé, et respecter leurs droits », a-t-il déclaré. Plusieurs associations estiment pour leur part que l’Église continue à protéger son institution au détriment des victimes, reprochant aussi à François de ne pas être allé assez loin malgré des mesures fortes comme la levée du secret pontifical ou l’obligation de signalement.

Économie et inégalités

Enfin, le pape a exprimé son inquiétude face aux écarts de richesses. Il a critiqué le fait qu’Elon Musk puisse devenir le premier milliardaire au monde à posséder 1000 milliards de dollars : « Si c’est la seule chose qui a de la valeur désormais, nous sommes en grande difficulté », a-t-il déploré.

Le livre qui contient cet entretien, intitulé « Léon XIV, citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle », sera publié en espagnol au Pérou.

Avec AFP