Le PDG de TotalEnergies met en garde contre la surtaxe sur les bénéfices des entreprises
Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a mis en garde mercredi sur LCI contre un risque de délocalisation des investissements des grandes entreprises en cas de prolongation de la surtaxe sur leurs bénéfices, prévue dans le projet de budget pour la deuxième année consécutive.

Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies.
Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images
« Si je paye 25% (d’impôts, ndlr) dans d’autres pays et que j’en paye 35% en France, où est ce que je vais aller mettre mes investissements? Les grands patrons français sont citoyens, patriotes. Mais il y a un moment où aussi on doit réfléchir à savoir si on veut investir dans notre pays ou si on va se mettre dans un pays qui sera plus accueillant d’un point de vue fiscal », a-t-il déclaré, lors d’une interview fleuve sur la chaîne d’information.
Alerte sur la surtaxe prolongée
Selon le dirigeant, la surtaxe exceptionnelle peut être acceptée si elle reste strictement temporaire, mais sa reconduction nourrit la crainte d’un dispositif appelé à s’installer dans la durée.
« Aujourd’hui, on demande un effort, un an, très bien, l’année passe à deux et puis on voit bien ce qui va se passer : ça va durer plus longtemps, à un moment ça va influencer les choix », a-t-il poursuivi, estimant que la fiscalité finit par peser directement sur les décisions d’implantation et de développement des groupes.
Un effort fiscal « assumé »
Sur le plan personnel, Patrick Pouyanné a affirmé qu’il payait « déjà beaucoup d’impôt » (« la tranche la plus haute », soit 45% des revenus dépassant environ 180.000 euros, selon le barème actuel), tout en se disant prêt à contribuer davantage si la collectivité l’exige.
Mais, précise-t-il, « si la collectivité demande d’en payer plus » il n’a « pas de souci », renvoyant ainsi à la responsabilité individuelle des hauts revenus, tout en soulignant en creux la nécessité de préserver l’attractivité fiscale du pays.
Un « double sentiment d’injustice »
Évoquant un double « sentiment d’injustice », « vers le bas, un assistanat entre guillemets trop développé » et « vers le haut les plus riches qui donne lieu à de la démagogie », le patron de TotalEnergies a détaillé le niveau de ses revenus.
Il a indiqué percevoir quatre millions d’euros de rémunération numéraire et 1,5 million d’euros de dividendes liés aux actions qu’il détient, auxquels s’ajoute une rémunération en actions TotalEnergies portant le montant annuel à « une dizaine de millions ».

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