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Violences policières

Le passage à tabac de Michel Zecler par quatre policiers : la Défenseure des droits exige des sanctions

En novembre 2020, Michel Zecler, producteur de musique, subit un passage à tabac d'une violence inouïe. Dans son propre studio parisien, quatre policiers lui infligent 29 coups en seulement quatre minutes. Le bilan médical est lourd : 45 jours d'incapacité totale de travail. Ces images, captées par vidéosurveillance et devenues virales, avaient provoqué une onde de choc nationale.

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Vidéo de l'AFP datant du 27 novembre 2020 montrant des images de vidéosurveillance, largement diffusées sur les réseaux sociaux, sur lesquelles on voit le producteur Michel Zecler se faire passer à tabac par des policiers à l'entrée d'un studio de musique dans le 17e arrondissement de Paris, le 21 novembre 2020.

Photo: /Michel Zecler/GS GROUP/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Quatre ans après les faits, la Défenseure des droits Claire Hédon publie un rapport cinglant. L’autorité administrative indépendante dénonce sans ambiguïté « un usage disproportionné de la force » et « un acharnement injustifié ». L’enquête établit également la tenue de propos racistes par les agents, une circonstance aggravante que les juges d’instruction n’ont pourtant pas retenue lors de leur renvoi devant une cour criminelle en juin dernier.

Une impunité disciplinaire inadmissible

Le scandale ne s’arrête pas à la violence physique. L’IGPN (Inspection générale de la police nationale) avait conclu dès juillet 2021 à des manquements déontologiques graves et recommandé la comparution des quatre policiers devant un conseil de discipline. Pourtant, sous la préfecture de Didier Lallement, aucune procédure disciplinaire n’a été engagée.
Cette inaction administrative indigne la Défenseure des droits, qui saisit désormais directement le ministre de l’Intérieur. Elle exige l’ouverture « sans délai » d’une procédure disciplinaire, soulignant « la gravité et la multitude des manquements constatés ».

Un contexte explosif qui avait secoué la République

L’interpellation de Michel Zecler intervient le 21 novembre 2020, en pleine pandémie de Covid-19. Le motif ? Un simple non-port du masque et une suspicion de consommation de cannabis. Ce qui aurait dû rester un contrôle routinier se transforme en cauchemar lorsque les policiers franchissent le seuil de son studio.
La révélation des images provoque l’indignation jusqu’au sommet de l’État. Emmanuel Macron dénonce alors « une agression inacceptable » et « des images qui nous font honte ». Cette affaire catalyse la création, en février 2021, de la plateforme antidiscriminations.fr, confiée au Défenseur des droits.

Quatre policiers dans l’attente de leur procès

Suspendus dès le 26 novembre 2020, deux des agents ont été incarcérés un mois après leur mise en examen. Aujourd’hui, trois demeurent suspendus tandis que le quatrième exerce toujours, mais sans activité sur la voie publique, selon la préfecture de police.
L’affaire Michel Zecler illustre douloureusement les failles du système disciplinaire policier et pose la question cruciale de la responsabilité institutionnelle face aux violences policières et aux discriminations raciales.
Avec AFP