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Le dirigeant iranien rejette toute négociation sur le nucléaire alors que la date limite pour de nouvelles sanctions de l’ONU approche

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Le 26 juin 2025, le Guide suprême iranien l’Ayatollah Ali Khamenei apparaît parmi ses partisans pour la première fois depuis la guerre Iran-Israël, à Téhéran, Iran.

Photo: Office of the Supreme Leader of Iran via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Le leader iranien Ali Khamenei a de nouveau rejeté, le 23 septembre, toute négociation directe avec les États-Unis sur le programme nucléaire de son pays, lors d’un discours qui coïncidait avec l’allocution du président américain Donald Trump devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Khamenei a estimé que les discussions avec les États-Unis représentaient « une impasse totale ».
« Les États-Unis ont annoncé à l’avance le résultat des discussions », a souligné Khamenei. « Le résultat, c’est l’arrêt des activités nucléaires et de l’enrichissement. Il ne s’agit pas d’une négociation, mais d’un diktat, d’une imposition. »
« Nous ne possédons pas la bombe nucléaire, nous n’en posséderons pas et nous ne prévoyons pas d’utiliser d’arme nucléaire », a insisté le chef iranien âgé de 86 ans.
La résolution 2231 du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité en juillet 2015, appuie l’Accord sur le nucléaire iranien (JCPOA). Elle prévoit un mécanisme de « snapback » qui rétablit toutes les sanctions onusiennes contre l’Iran en cas de non-respect des engagements au titre de cet accord.
Dans son discours retransmis sur la télévision d’État iranienne, Khamenei a clairement fait savoir que le président iranien Massoud Pezeshkian, actuellement à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, disposait d’une marge de manœuvre très limitée, alors que la reprise des sanctions se profile après l’échéance du 27 septembre, suite au déclenchement du mécanisme dit de snapback.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a tenu des réunions séparées à New York avec les diplomates français, allemands et britanniques formant le groupe E3.
Les trois pays européens ont enclenché le mécanisme du snapback le 28 août pour rétablir les sanctions en envoyant une lettre au Conseil de sécurité, affirmant que, « sur la base de preuves factuelles », l’Iran était en « non-respect significatif » de ses obligations au titre du JCPOA.
Le discours prononcé cette semaine par Khamenei reprend une position qu’il avait déjà martelée le mois précédent.
Khamenei avait déclaré lors d’un discours le 24 août qu’il refusait toute négociation directe avec les États-Unis, selon l’agence de presse publique iranienne IRNA.
Le 12 juin, le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution déclarant que l’Iran était non conforme et violait ses obligations au titre du Traité de non-prolifération nucléaire.
Quelques heures à peine après le vote de cette résolution, Israël a commencé à bombarder des sites nucléaires et d’autres cibles en Iran, une opération qui s’est poursuivie pendant douze jours.
L’Iran a annoncé le 20 juin qu’il ne discuterait pas de l’avenir de son programme nucléaire tant que l’offensive israélienne était en cours.
M. Araghchi avait alors estimé qu’il n’était pas possible d’ouvrir des discussions avec les États-Unis « tant que l’agression israélienne se poursuit ».

Avant et après le bombardement américain du site d’enrichissement de Fordow, au nord de Qom, en Iran, le 21 juin. Illustration (Epoch Times, Reuters, Shutterstock)

Téhéran a suspendu toute négociation avec Washington après que des bombardiers furtifs B-2 Spirit de l’US Air Force ont largué des bombes de 13.600 kg sur Fordow, un site nucléaire profondément enterré, dans la nuit du 21 au 22 juin.
Ce site, tout comme l’installation d’enrichissement de Natanz et le centre technologique nucléaire d’Ispahan, a été visé lors d’une série de frappes destinées à détruire ou freiner significativement le programme nucléaire iranien.
Un cessez-le-feu a été conclu le 24 juin, quelques heures après que l’Iran a lancé une frappe symbolique de missile contre une base militaire américaine au Qatar en guise de riposte au bombardement de Fordow.
L’Iran, qui possède parmi les plus grandes réserves mondiales de pétrole et de gaz, a toujours affirmé qu’il ne cherchait qu’à développer l’énergie nucléaire, sans ambition d’armement.
« Plus grand danger »
Dans son discours à l’Assemblée générale, le 23 septembre, Donald Trump a déclaré : « Il n’existe aujourd’hui aucun danger plus grave pour notre planète que les armes les plus puissantes et destructrices jamais inventées par l’homme, dont les États-Unis, comme chacun le sait, possèdent un grand nombre. »
Il a ajouté que « le premier sponsor du terrorisme mondial ne doit jamais pouvoir détenir l’arme la plus dangereuse ».

Le président Donald Trump prononce une allocution à l’Assemblée générale des Nations unies à New York le 23 septembre 2025. (Angela Weiss/AFP via Getty Images)

Le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué diffusé sur X le 23 septembre : « Le groupe E3 et l’UE exhortent l’Iran à prendre, dans les prochains jours, voire les prochaines heures, des mesures tangibles pour répondre aux préoccupations persistantes concernant son programme nucléaire. Cela inclut la reprise de discussions directes avec les États-Unis et l’accès à tous les sites nucléaires iraniens pour l’AIEA, conformément à ses obligations. »
Au nom du E3, le ministère a ajouté dans un autre message : « Nous sommes prêts à mener à terme la procédure de snapback si nécessaire, mais cela ne signera pas la fin de notre engagement. Nous resterons déterminés à trouver une solution diplomatique au dossier nucléaire iranien. »
M. Araghchi a rencontré le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, le 23 septembre. Plus tard, le président français Emmanuel Macron a proposé de rencontrer M. Pezeshkian.
Emmanuel Macron a estimé que la paix ne pourra revenir au Proche-Orient que si le programme nucléaire iranien « est à nouveau strictement contrôlé ».
Avec l’Associated Press