Le Département de la Justice américain publie les entretiens avec Ghislaine Maxwell, l’associée de Jeffrey Epstein

La procureure fédérale par intérim du district sud de New York, Audrey Strauss, annonce les charges retenues contre Ghislaine Maxwell lors d'une conférence de presse tenue le 2 juillet 2020 à New York.
Photo: JOHANNES EISELE/AFP via Getty Images
Le Département de la Justice (DOJ) a publié vendredi les transcriptions des entretiens que le procureur général adjoint Todd Blanche a menés avec Ghislaine Maxwell le mois dernier en relation avec les affaires de trafic sexuel portées contre elle et son complice décédé Jeffrey Epstein.
« Dans un souci de transparence, @TheJusticeDept publie la transcription complète et l’enregistrement audio de ma déposition concernant Mme Maxwell », a déclaré M. Blanche dans un message publié sur X. « La transcription et l’enregistrement audio sont disponibles via les liens ci-dessous. »
Mme Maxwell, une mondaine influente qui a été condamnée en 2021 pour avoir aidé à attirer des adolescentes dans le but de les faire exploiter sexuellement par M. Epstein, a été interrogée pendant deux jours le mois dernier par M. Blanche dans un tribunal de Floride. Elle purge actuellement une peine de 20 ans dans une prison fédérale. Jeffrey Epstein a été retrouvé mort en août 2019 dans une cellule de prison à Manhattan, à New York, après avoir été inculpé d’une nouvelle série de chefs d’accusation pour trafic sexuel.
Lors du premier entretien, le Département de la Justice a indiqué que Mme Maxwell avait obtenu une immunité limitée pour discuter de son affaire pénale, mais ne lui aurait promis aucun autre avantage en échange de son témoignage.
« Le plus important dans cet accord, c’est qu’il ne s’agit pas d’un accord de coopération, autrement dit, le fait que vous nous rencontriez aujourd’hui ne constitue rien de plus qu’une simple rencontre », a déclaré M. Blanche à Mme Maxwell, selon la transcription de l’entretien. « Je ne promets rien. »
Cependant, il a précisé qu’elle risquait des poursuites supplémentaires si elle mentait à propos de quoi que ce soit lors de leur entretien.
Dans l’une des interviews, il lui a posé des questions sur les quelque 30 millions de dollars que les procureurs affirment qu’elle a gagnés auprès de M. Epstein pour avoir localisé et recruté des jeunes femmes.
Il lui a demandé si l’idée que 30 millions de dollars lui auraient été versés entre 1999 et 2007 en récompense pour avoir « recruté des jeunes femmes » était « catégoriquement et complètement fausse ».
« C’est catégoriquement faux, c’est exact », a-t-elle répondu à un moment donné, ajoutant que Jeffrey Epstein « [lui] avait prêté tout l’argent nécessaire pour [lui] permettre de faire ça, et ensuite [elle a] récolté les bénéfices, dont [elle] ne [s]e souviens plus maintenant, parce qu'[ils] variai[en]t selon les transactions qu'[ils] faisai[en]t, [elle] lui donnai[t] 50 % ou 25 % ».
Guislaine Maxwell a également déclaré qu’elle ne croyait pas qu’Epstein se soit suicidé. Le FBI et le Département de la justice ont maintenu qu’il s’était suicidé par pendaison en prison.
« En prison, là où je suis […] ils te tueraient pour 25 dollars de provisions », a-t-elle affirmé en réponse à une question sur les raisons qui auraient pu pousser quelqu’un à vouloir le tuer. « C’est à peu près le prix pratiqué aujourd’hui pour frapper quelqu’un avec un cadenas. »
À un moment donné, Mme Maxwell a suggéré que le président Donald Trump n’aurait pas commis d’actes répréhensibles en lien avec M. Epstein, affirmant qu’elle n’avait « jamais vu le président dans une situation inappropriée d’aucune manière ». Elle a précisé que M. Trump et M. Epstein étaient restés « aimables l’un envers l’autre, comme le sont souvent les gens dans un contexte social ».
« Je ne pense pas qu’ils étaient des amis proches […] Je ne me souviens pas de l’avoir jamais vu chez lui, par exemple », a déclaré Mme Maxwell.
Guislaine Maxwell a également déclaré au procureur général adjoint qu’elle avait vu M. Trump pour la dernière fois « vers le milieu des années 2000 peut-être » et que c’était « dans un contexte social ».
Elle a également déclaré à M. Blanche qu’elle ne soupçonnait pas l’ancien président Bill Clinton d’avoir jamais reçu un massage d’une victime du trafic sexuel de Jeffrey Epstein, ajoutant qu’elle « n’avait jamais, jamais vu un homme se comporter de manière inappropriée avec une femme, quel que soit son âge ». Mme Maxwell a également précisé que M. Clinton « était son ami » et non celui de M. Epstein.
Dans un communiqué publié vendredi sur X, l’avocat de Mme Maxwell, David Oscar Markus, a remercié le Département de la Justice pour la publication de la transcription de l’entretien avant de déclarer que sa cliente « est innocente et n’aurait jamais dû être jugée, et encore moins condamnée, dans cette affaire ».

Jack Phillips est journaliste à The Epoch Times, basé à New York.
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