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Musée du Louvre

Le casse du siècle au Louvre : ce que l’on sait, après les cinq nouvelles interpellations

L'enquête sur le spectaculaire braquage du musée du Louvre, survenu le 19 octobre dernier, prend de l'ampleur. Mercredi soir, cinq nouveaux suspects ont été appréhendés à Paris et en banlieue, principalement en Seine-Saint-Denis. Ces arrestations portent désormais à sept le nombre total de personnes impliquées dans cette affaire qui mobilise pas moins d'une centaine d'enquêteurs.

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Des policiers à côté du camion-nacelle utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, à Paris, le 19 octobre 2025.

Photo: DIMITAR DILKOFF/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Parmi ces cinq interpellations, l’une s’avère particulièrement cruciale : des traces ADN retrouvées sur les lieux du crime établissent un lien direct entre ce suspect et le vol. Selon Laure Beccuau, procureure de Paris, cet homme faisait probablement partie du commando de quatre individus qui ont perpétré le cambriolage. Les quatre autres personnes arrêtées pourraient détenir des informations précieuses sur le déroulement des faits.

Deux complices présumés déjà sous les verrous

Dès samedi soir, deux hommes dans la trentaine avaient été interpellés. Mercredi, ils ont été officiellement inculpés pour vols en bande organisée et association de malfaiteurs, des chefs d’accusation passibles respectivement de 15 et 10 ans de réclusion criminelle. Malgré une reconnaissance « minimaliste » de leur participation, les deux suspects ont été placés en détention provisoire.
Ces hommes, déjà fichés par les services de police sans pour autant appartenir aux cercles de la grande criminalité organisée, résidaient tous deux à Aubervilliers. Le premier, âgé de 34 ans et de nationalité algérienne, a été arrêté à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de s’envoler vers l’Algérie sans billet retour. Ancien éboueur et livreur, il était sans emploi au moment des faits. Son ADN a été identifié sur l’un des scooters utilisés pour la fuite.
Le second suspect, chauffeur de taxi clandestin de 39 ans, était déjà sous contrôle judiciaire pour une autre affaire de vol aggravé impliquant une voiture-bélier et un distributeur automatique. Son ADN a été retrouvé à la fois sur une vitrine fracturée et sur des objets abandonnés au musée.

Les bijoux demeurent introuvables

Malgré les perquisitions menées mercredi soir et dans la nuit, les précieux joyaux dérobés n’ont toujours pas été récupérés. La procureure Laure Beccuau lance néanmoins un avertissement sans équivoque : ces bijoux sont désormais « invendables ». Toute personne qui les achèterait se rendrait coupable de recel. « Il est encore temps de les restituer », insiste-t-elle, promettant que la justice tiendra compte de toute coopération dans la réduction des peines.
L’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) ratisse large : marchés légaux d’œuvres d’art, mais surtout circuits parallèles. Plusieurs hypothèses sont à l’étude, notamment celle que ces bijoux puissent servir de monnaie d’échange dans le milieu criminel ou être utilisés pour du blanchiment d’argent.
Seule bonne nouvelle : la couronne de l’impératrice Eugénie, abandonnée par les voleurs lors de leur fuite précipitée, a pu être récupérée. Toutefois, sa restauration s’annonce extrêmement délicate selon la directrice du musée.

Aucune complicité interne détectée

L’enquête n’a pour l’instant révélé aucun élément permettant d’affirmer que les cambrioleurs auraient bénéficié d’une aide de l’intérieur du musée. Les investigations se poursuivent pour identifier l’ensemble des protagonistes de ce coup audacieux.

Un braquage minutieusement orchestré

Le scénario du casse révèle une préparation soignée. Le camion nacelle utilisé pour accéder à la galerie d’Apollon avait été dérobé le 10 octobre à Louvres, dans le Val-d’Oise. Son propriétaire, contacté sous prétexte d’un déménagement, s’est fait subtiliser son engin par les malfaiteurs.
Le jour J, au moins quatre hommes ont agi avec une précision chirurgicale. Deux d’entre eux, vêtus de gilets jaunes pour se faire passer pour des ouvriers, ont été hissés par la nacelle jusqu’à la galerie d’Apollon. En seulement huit minutes chrono, ils ont fracassé les vitrines et se sont emparés des joyaux avant de redescendre.
Les quatre complices ont ensuite pris la fuite sur deux scooters. Dans leur précipitation, ils ont tenté sans succès d’incendier la nacelle pour effacer les preuves. Un échec qui s’est avéré fatal pour leur cavale.
Avec AFP