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L’après - Emmanuel Macron : Édouard Philippe, Gabriel Attal, Gérald Darmanin : trois droites et trois stratégies

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Un policier monte la garde devant le palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 octobre 2025.

Photo: MARTIN LELIEVRE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La bataille pour l’après-Emmanuel Macron : trois stratégies en confrontation. Trois hommes, trois tempéraments, trois façons d’envisager leur avenir : l’un force le destin, l’autre tisse sa toile, le dernier pose ses pions. La bataille pour la succession est lancée.
Édouard Philippe joue la carte du chaos organisé
Le chef de file d’Horizons a créé la stupeur mardi en réclamant publiquement la démission d’Emmanuel Macron. Une demande inédite venant d’un membre du camp présidentiel : organiser une élection anticipée dès qu’un budget 2026 sera voté. Pour Édouard Philippe, seul candidat officiel à l’Élysée dans la majorité, le constat est sans appel : la fragmentation politique issue de la dissolution rend impossible toute action décisive. Seul un scrutin présidentiel pourrait débloquer la situation.
Longtemps considéré comme le mieux placé dans les sondages – seul capable de passer au second tour face au RN – l’ancien Premier ministre voit sa position s’éroder. Récemment, plusieurs enquêtes d’opinion le montrent menacé d’élimination dès le premier tour par des candidats de gauche. « Il ne peut plus traîner, il faut qu’il sorte du bois », analyse une conseillère de l’exécutif.
Cette accélération du calendrier comporte néanmoins des risques majeurs. Même dans son entourage, on admet les dangers : « Ça veut dire qu’un président peut ne pas finir son mandat. Après François Hollande qui n’a pas pu se représenter, vous imaginez la pression de dingue que ça met sur les successeurs. »
Gabriel Attal, l’homme des coulisses et de la rupture
Gabriel Attal partage avec son prédécesseur à Matignon une stratégie : afficher ostensiblement la rupture avec le président. Lundi, il déclarait ne plus comprendre les décisions d’Emmanuel Macron, accusé « d’acharnement à vouloir garder la main ». Mais le président de Renaissance refuse catégoriquement d’appeler à une démission.
Sa différence ? L’activisme en coulisses. Le jeune prétendant à l’Élysée multiplie les initiatives pour sortir de l’impasse, avec un objectif clair : éviter de nouvelles législatives qui seraient un « massacre » pour le camp présidentiel.
Son idée ? Nommer un ou deux médiateurs neutres – il a testé les noms de Laurent Berger et Jean-Louis Borloo – chargés de négocier avec tous les partis une plateforme minimale, notamment pour le budget. Lundi soir, après son passage au 20H de TF1, il a même profité de la présence d’Olivier Faure et Marine Tondelier pour défendre son projet « dans la loge maquillage pendant 45 minutes ».
Le hic ? Gabriel Attal n’a quasiment plus aucun contact avec Emmanuel Macron, son ancien mentor.
Gérald Darmanin, le discret qui rassemble ses troupes
Inhabituelle discrétion pour celui qui occupe habituellement le devant de la scène médiatique. Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de la Justice, s’est fait rare ces derniers temps. « Il ne veut pas ajouter du bordel au bordel ambiant », confie un proche.
Mais l’inaction n’est qu’apparente. Mardi soir, le macroniste qui se revendique d’une droite populaire et nourrit lui aussi des ambitions présidentielles a réuni les députés de son camp. Au programme : organiser l’opposition à une éventuelle nomination d’Olivier Faure comme Premier ministre.
Le message est passé. Dans la foulée, plusieurs députés de l’aile droite de la majorité, dont Maud Bregeon et Sylvain Maillard, ont publiquement annoncé sur X qu’ils « n’accepteraient pas » cette option.
Avec AFP