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L’ambassadeur des États-Unis en Chine affirme que Washington ne cédera pas à Pékin sur la politique taïwanaise

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David Perdue, ambassadeur des États-Unis, écoute lors d’une conférence de presse avec des membres d’une délégation du Congrès à l’ambassade américaine, le 23 septembre 2025 à Pékin, en Chine.

Photo: Kevin Frayer/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

L’ambassadeur des États-Unis en Chine, David Perdue, a réaffirmé lors d’une intervention médiatique le 1er octobre que la politique américaine sur Taïwan n’avait pas changé, après des informations selon lesquelles le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, aurait incité le président américain Donald Trump à rejeter l’indépendance de Taïwan.
« Nous avons clairement indiqué que nous ne modifierions pas la politique d’une seule Chine », a déclaré M. Perdue sur CNBC Squawk Box. « Nous allons respecter la loi sur les relations avec Taïwan, les trois communiqués et les six garanties qui ont été établis sous la présidence de Ronald Reagan. Le monde a beaucoup bénéficié de cette politique. Nous ne voulons aucune coercition. Nous voulons que cette question soit résolue pacifiquement. »
La politique d’« une seule Chine » signifie que les États-Unis reconnaissent le PCC comme organe dirigeant de la Chine et ont, en 1979, retiré leur reconnaissance au gouvernement de la République de Chine, réfugié à Taïwan. Le PCC utilise la même expression pour affirmer qu’il est l’unique pouvoir légitime en Chine et que Taïwan est son territoire, une position qu’il cherche depuis longtemps à imposer aux autres nations.
L’approche américaine vis-à-vis de Taïwan repose sur une « ambiguïté stratégique », qui consiste à ne ni reconnaître la souveraineté revendiquée par le régime chinois sur Taïwan, ni couper les liens avec cette île démocratique autogouvernée.
Le Wall Street Journal a rapporté le 27 septembre que Pékin avait récemment sollicité un infléchissement rhétorique de Washington sur Taïwan — demandant aux États-Unis d’affirmer qu’ils « s’opposeraient » à l’indépendance taïwanaise. Le département d’État a indiqué que la politique américaine n’avait pas changé, une ligne reprise par M. Perdue quelques jours plus tard.
Xi a clairement affiché son objectif de s’emparer de Taïwan par la force si nécessaire, ordonnant à l’armée chinoise d’être en mesure de le faire d’ici 2027.
Cette requête devrait revenir sur la table lors des prochaines négociations commerciales sino-américaines, qui se déroulent au plus haut niveau.
Donald Trump a déclaré à deux reprises qu’il rencontrerait Xi lors du prochain sommet de l’APEC, annonçant d’abord cette rencontre après un long entretien téléphonique à l’issue duquel la Chine a accepté de vendre TikTok aux États-Unis.
Le 1er octobre, Trump a indiqué sur les réseaux sociaux qu’il mettrait sur la table la question de la chute des achats chinois de soja américain lors de la réunion de l’APEC.
La Chine est le premier acheteur de soja américain, et les agriculteurs des États-Unis annoncent une récolte record cette année. Mais, en pleine guerre commerciale, la Chine n’a pas passé une seule commande aux États-Unis, achetant à la place des volumes record au Brésil et désormais en Argentine.
Pékin avait adopté une stratégie similaire lors de la guerre commerciale de 2018, en coupant ses achats de soja américain. Si les achats avaient repris après cette année-là, ils ne sont jamais revenus à leurs niveaux record antérieurs, la Chine cherchant à diversifier ses approvisionnements.
En août, un représentant chinois a rencontré des acteurs de la filière soja américaine mais, au lieu de promettre des achats, a exhorté les producteurs à s’engager dans un lobbying en faveur de la fin de la guerre commerciale.
En 2018, la première administration Trump avait subventionné les producteurs de soja pour compenser les pertes liées à la Chine, et Trump a laissé entendre qu’il le ferait à nouveau, en utilisant les recettes records des droits de douane perçus par les États-Unis. Le secrétaire américain au Commerce, Scott Bessent, a déclaré que le président pourrait agir le 7 octobre.
M. Perdue a déclaré le 1er octobre que Trump avait été « très efficace » face à la Chine, citant l’accord sur TikTok et des avancées concernant un contrat avec Boeing.
« C’est le seul président de mon vivant qui a la capacité de lui donner un coup en pleine figure et, dans la foulée, de passer un bras autour de ses épaules pour engager la négociation », a lancé M. Perdue.
S’agissant du mécontentement de Pékin à l’égard de la politique américaine, « je dis tout le temps aux Chinois que c’est leur faute », a-t-il ajouté.
« Ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils ont trop poussé l’Amérique, et les Américains réagissent. Ils n’aiment pas voir des industries vidées de leur substance. Ils n’aiment pas que [la Chine] soit dans notre réseau électrique. Ils n’aiment pas qu’elle soit dans nos ports », a poursuivi M. Perdue.
Il a souligné l’intensification des échanges entre Washington et Pékin, mentionnant des réunions et des communications entre plusieurs membres du Cabinet et des responsables chinois, ainsi que la récente visite en Chine d’une délégation de la Chambre des représentants.
« Si la Chine veut réellement être partenaire pour façonner l’avenir de l’ordre mondial, nous aimerions la voir se montrer plus responsable », a conclu M. Perdue.