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L’ambassade des États-Unis à Trinité-et-Tobago met en garde ses ressortissants alors que les tensions avec le Venezuela montent

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Un navire soupçonné de trafic de drogue brûle au lendemain des tirs de l’équipage du Coast Guard Cutter Diligence (WMEC 616) en mer des Caraïbes, le 7 septembre 2025.

Photo: U.S. Coast Guard

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Durée de lecture: 6 Min.

L’ambassade des États-Unis à Trinité-et-Tobago a averti les citoyens américains d’éviter les installations gouvernementales américaines dans l’archipel caribéen, invoquant un « niveau d’alerte accru ».
Dans une alerte de sécurité datée du 18 octobre, la mission diplomatique a exhorté les Américains présents dans le pays à rester vigilants, à être attentifs à leur environnement et à signaler toute activité suspecte aux autorités locales.
Elle a également conseillé aux citoyens américains de suivre des « médias d’information réputés » pour les mises à jour et de s’inscrire au programme Smart Traveler Enrollment Program (STEP) afin de recevoir directement les alertes de sécurité de l’ambassade.
Située au large de la côte nord‑est du Venezuela, Trinité‑et‑Tobago se retrouve prise dans des tensions régionales alors que Washington a accru la pression sur Caracas, notamment via des tarifs visant les pays qui achètent du pétrole vénézuélien et par des opérations militaires ciblant des embarcations de trafiquants de drogue.
Ces dernières semaines, les forces américaines ont mené au moins cinq frappes contre des bateaux soupçonnés de transporter de la drogue à proximité des eaux vénézuéliennes, tuant des dizaines de trafiquants présumés. Le président Donald Trump a confirmé la plus récente frappe lors d’une conférence de presse à la Maison‑Blanche, le 17 octobre, indiquant que les forces américaines avaient frappé un submersible « construit spécifiquement pour le transport de quantités massives de drogues ».
Trump a également confirmé avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela dans le cadre de ce que l’on appelle formellement une « décision présidentielle » (presidential finding). Historiquement, de telles décisions ont ouvert la voie à des frappes de drones, au financement et à l’armement secrets de groupes insurgés, voire à des efforts de grande ampleur visant un changement de régime.
Des responsables vénézuéliens ont condamné ces mesures.
S’exprimant jeudi devant le Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur du Venezuela, Samuel Moncada, a brandi la une du quotidien local Trinidad Guardian, qui rapportait des allégations selon lesquelles deux pêcheurs trinidadiens figureraient parmi les victimes d’une frappe américaine.
L’article du Trinidad Guardian citait des habitants d’un village de pêcheurs affirmant que deux hommes du cru avaient pris la mer pour le Venezuela et ne sont jamais revenus, suscitant la crainte qu’ils aient été tués lors d’une attaque américaine. Aucune preuve n’a pour l’heure étayé ces dires, et les responsables américains n’ont pas commenté l’article.
M. Moncada a également fustigé l’autorisation donnée à la CIA, accusant Washington d’avoir accordé « une licence pour mener des assassinats politiques au Venezuela et dans toute la région ».

Trump vise le régime Maduro

Ces frappes s’inscrivent dans une campagne de pression intensifiée contre l’homme fort socialiste Nicolás Maduro, au pouvoir depuis 2013.
Des responsables américains accusent Maduro de diriger personnellement le Cartel de los Soles, également appelé Cartel des Soleils, un réseau de narcotrafic qui serait ancré au sein des institutions militaires, de renseignement, législatives et judiciaires du Venezuela.
Trump a par ailleurs relié le régime Maduro au Tren de Aragua, un gang carcéral vénézuélien désigné comme organisation terroriste, le qualifiant de force d’invasion parrainée par l’État et invoquant l’« Alien Enemies Act » en temps de guerre pour accélérer l’expulsion des membres présumés du gang.
Les États‑Unis ne reconnaissent pas Maduro comme dirigeant légitime du Venezuela. En 2019, Washington a rompu ses relations diplomatiques avec Caracas après que Trump, aux côtés de nombreux dirigeants latino‑américains, a rejeté la réélection très contestée de Maduro.
En 2020, le département de la Justice américain a inculpé Maduro pour narco‑terrorisme, offrant initialement une récompense de 10 millions de dollars pour sa capture. Ce montant a été porté à 25 millions de dollars dans les derniers jours de l’administration Biden, puis l’administration Trump l’a récemment doublé à 50 millions de dollars.
« Maduro utilise des organisations terroristes étrangères comme [Tren de Aragua], Sinaloa et le Cartel des Soleils pour importer drogues mortelles et violence dans notre pays », a déclaré la procureure générale Pam Bondi, le 7 août, dans un message vidéo annonçant la récompense de 50 millions de dollars.
L’Agence antidrogue américaine (DEA) a, à ce jour, saisi 30 tonnes de cocaïne liées au réseau de Maduro, a précisé Mme Bondi, dont « près de sept tonnes liées à Maduro lui‑même, ce qui constitue une source de revenus majeure pour les cartels meurtriers basés au Venezuela et au Mexique ».
Une grande partie de ce produit, a‑t‑elle ajouté, est coupée au fentanyl, un cocktail qui a alimenté « la perte et la destruction d’innombrables vies américaines ».