Logo Epoch Times

Exclusif

plus-iconNigeria

Les États Unis prêts à renforcer la coopération avec le Nigeria pour enrayer les attaques contre les chrétiens

Washington envisage des options militaires et des sanctions économiques afin de pousser le Nigeria à mieux protéger sa population chrétienne.

top-article-image

Le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth arrive au Capitole pour une réunion sécurisée avec les parlementaires et le secrétaire d’État Marco Rubio, à Washington, le 5 novembre 2025.

Photo: Tom Brenner/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 5 Min.

Le Nigeria a déclaré que les États‑Unis sont disposés à l’aider à combattre ce que le président Donald Trump a qualifié de massacres massifs de chrétiens perpétrés par des militants islamistes dans le pays d’Afrique de l’Ouest.
Les États‑Unis sont prêts à élargir leur coopération sécuritaire, notamment le partage de renseignements et l’accélération des demandes d’équipement de défense, selon un communiqué du 24 novembre émanant du bureau du président nigérian Bola Tinubu.
Washington entend également accroître son aide humanitaire aux communautés touchées dans la région de la Ceinture centrale nigériane et fournir un appui technique pour renforcer les systèmes d’alerte précoce, précise la même source.
En échange, le Nigeria « a réaffirmé son engagement à renforcer les mesures de protection des civils », ajoute le bureau de M. Tinubu, précisant que les deux pays se sont accordés pour créer un groupe de travail conjoint, afin de mettre en place « une approche unifiée et coordonnée ».
Cette annonce intervient à l’issue de réunions la semaine dernière entre une délégation nigériane et des hauts responsables américains, incluant des membres du Congrès, du Conseil de sécurité nationale, du bureau interconfessionnel de la Maison-Blanche, ainsi que des représentants des départements d’État et de la Défense.
Plus tôt ce mois-ci, Trump avait menacé d’intervenir militairement après avoir dénoncé l’inaction du gouvernement nigérian face à la persécution des chrétiens par les insurgés islamistes.
« Si le gouvernement nigérian continue de tolérer les tueries de chrétiens, les États‑Unis cesseront immédiatement toute aide et assistance au Nigeria, et pourraient bien intervenir militairement dans ce pays désormais discrédité pour éradiquer totalement les terroristes islamistes responsables de ces atrocités », a‑t‑il écrit sur sa plateforme Truth Social le 1ᵉʳ novembre.
Jonathan Pratt, haut responsable du Bureau des affaires africaines au département d’État, a déclaré le 20 novembre devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre que l’administration Trump pourrait accentuer sa pression par des leviers diplomatiques et économiques, dont des sanctions.
« L’administration Trump élabore un plan visant à inciter et contraindre le gouvernement nigérian à mieux protéger les communautés chrétiennes et à améliorer la liberté religieuse », a‑t‑il expliqué aux élus. « Ce plan prévoit des sanctions potentielles appliquées via le département d’État et le Trésor, ainsi qu’une possible implication du département de la Guerre dans les actions antiterroristes et la protection des collectivités religieuses. »

Violences récurrentes dans la Ceinture centrale nigériane

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, est divisé à parts presque égales entre musulmans et chrétiens. La ceinture centrale, ou Middle Belt, zone sans majorité ethnique, reste particulièrement exposée à des violences nourries par des tensions religieuses, ethniques et économiques, notamment lors d’affrontements meurtriers entre éleveurs musulmans fulanis et agriculteurs chrétiens issus de diverses ethnies.
Durant le week-end de Noël 2023, des militants fulanis musulmans ont attaqué plus de 160 villages dans le Middle Belt, tuant au moins 200 chrétiens dans ce que des observateurs ont décrit comme une agression ciblée. Plus récemment, en juin, d’autres assaillants ont incendié maisons et réserves alimentaires, bloquant des familles dans des bâtiments en flammes, provoquant la mort de plus de 100 chrétiens, selon Amnesty International Nigeria.
Les rapports annuels du département d’État américain sur la liberté religieuse indiquent que les autorités nigérianes attribuent souvent ces tueries aux conflits persistants entre agriculteurs et éleveurs ainsi qu’à la concurrence pour les terres et la ressource en eau. D’autres, comme l’ambassadeur des États‑Unis à l’ONU Mike Waltz, voient dans le ciblage systématique des chrétiens au Middle Belt une véritable situation de génocide.

Réponse du gouvernement nigérian

M. Tinubu, musulman marié à une pasteure chrétienne, a réaffirmé sa volonté de protéger toutes les confessions présentes dans son pays. Sa présidence a rejeté les accusations de génocide ou d’intolérance religieuse, qualifiant ces affirmations de contraires à la réalité selon laquelle tant les chrétiens que les musulmans sont victimes de la violence.
Les attaques « touchent familles et communautés, quel que soit leur credo ou leur origine ethnique », résume la présidence nigériane.