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L’adolescent italien Carlo Acutis, surnommé le « cyber-apôtre », canonisé dimanche au Vatican

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Une fidèle tient un portrait du défunt bienheureux Carlo Acutis, un adolescent qui a consacré sa vie à diffuser sa foi en ligne, lors d’une audience jubilaire sur la place Saint-Pierre au Vatican, le 6 septembre 2025.

Photo: Filippo Monteforte / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

L’adolescent italien passionné d’informatique, mort à 15 ans en 2006, sera déclaré saint aux côtés de Pier Giorgio Frassati lors d’une cérémonie historique présidée par le pape Léon XIV.

Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dimanche au Vatican pour la canonisation de Carlo Acutis, un adolescent italien féru d’internet mort en 2006, qui deviendra ainsi le premier millenial déclaré « saint ». Les millennials (ou génération Y) désignent les personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990 / début 2000.

Cette messe solennelle, qui débutera à 10h00 (08h00 GMT) sur la place Saint-Pierre, marquera également la canonisation de Pier Giorgio Frassati (1901-1925), étudiant laïc italien passionné d’alpinisme.

Habité d’une foi précoce

Carlo Acutis, surnommé l’« influenceur de Dieu », le « cyber-apôtre » ou « geek de Dieu » pour ses talents en informatique qu’il mettait à profit pour parler du Christ, est né à Londres en 1991 dans une famille peu pratiquante. Malgré cet environnement, ce jeune homme était habité d’une foi précoce et brûlante, au point de se rendre à la messe chaque jour avant d’être emporté à 15 ans par une leucémie foudroyante.

La canonisation, initialement prévue le 27 avril, avait été reportée en raison de la mort du pape François. « Je sais que beaucoup viendront, beaucoup suivront à la télévision (…) Et je suis sûre que Carlo les remercie », a déclaré sa mère, Antonia Salzano, dans une vidéo publiée samedi par le diocèse d’Assise. « Nous sommes tous appelés à être saints… chacun est spécial », a-t-elle ajouté.

Deux miracles reconnus par l’Église

Le Vatican a reconnu à Carlo Acutis, béatifié en 2020 par le pape François, deux miracles posthumes : la guérison d’un enfant brésilien atteint d’une rare malformation du pancréas, puis celle d’une étudiante costaricienne grièvement blessée dans un accident. Cette reconnaissance miraculeuse constitue l’une des conditions essentielles à la canonisation.

Une vénération croissante à Assise

Le Sanctuaire de la Spoliation à Assise, où le corps de l’adolescent est exposé en jeans, baskets et veste de jogging – visage joufflu et cheveux de jais —, a accueilli près d’un million de visiteurs en 2024, selon le diocèse. La fréquentation est en hausse continue.

La tombe du bienheureux Carlo Acutis, un adolescent qui a passé sa vie à diffuser sa foi en ligne, ce qui lui a valu le surnom d’« influenceur de Dieu », dans le sanctuaire de la Renonciation à Assise, qui fait partie de l’église Sainte-Marie-Majeure, le 3 avril 2025. (TIZIANA FABI/AFP via Getty Images)

Pour l’occasion, le diocèse d’Assise a mis en place des écrans géants pour suivre la cérémonie et affrété un train spécial qui doit transporter plus de 800 personnes à Rome. Selon la tradition, une tapisserie avec une photo du jeune homme, vêtu d’un polo rouge et portant un sac à dos, a été déployée sur la façade de la basilique Saint-Pierre au Vatican – une image qui tranche avec les portraits habituels de saints.

« Nous avons besoin d’exemples positifs »

L’Église catholique promeut le parcours du jeune homme auprès des jeunes, qui s’identifient plus facilement à sa vie quotidienne qu’avec le quotidien austère de certains martyrs du Moyen-Âge. « Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’exemples positifs, d’histoires de vie exemplaires », a déclaré l’évêque d’Assise, Mgr Domenico Sorrentino, dans un communiqué vendredi.

Le procès de canonisation du jeune homme a été extraordinairement rapide. La canonisation – étape finale vers la sainteté dans l’Église catholique, succédant à la béatification – est le fruit d’un long et méticuleux processus ne pouvant être approuvé que par le pape. Elle requiert trois conditions : être mort depuis cinq ans au moins, avoir mené une vie chrétienne exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles.

Pier Giorgio Frassati, second canonisé

Déclaré « saint » aux côtés de Carlo Acutis dimanche, Pier Giorgio Frassati, né à Turin dans une famille bourgeoise, avait rompu avec le parcours de son père, sénateur et fondateur du quotidien La Stampa, pour se mettre au service des pauvres et des malades de sa ville. Mort à 24 ans d’une poliomyélite, cet étudiant en ingénierie, béatifié par Jean-Paul II en 1990, résumait son idéal par la devise Verso l’alto (toujours tendre vers le haut).

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Cette cérémonie de canonisation, la première pour le pape Léon XIV depuis son élection en mai, intervient en plein Jubilé, « Année sainte » de l’Église catholique.

Avec AFP