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La nouvelle cheffe du renseignement britannique met en garde contre une Russie « agressive, expansionniste et révisionniste »
Ses déclarations interviennent alors que les dirigeants européens ont émis des avertissements de plus en plus directs au sujet des intentions de la Russie au delà de l’Ukraine.

Le siège du MI6, à Vauxhall, à Londres, le 17 mai 2016.
Photo: Chris Ratcliffe/Getty Images
La nouvelle cheffe du renseignement britannique a averti, le 15 décembre, que le Royaume‑Uni évolue désormais dans une époque où « la ligne de front est partout », alors qu’elle dressait un état des lieux des menaces mondiales et décrivait la Russie comme une puissance « agressive, expansionniste et révisionniste », déterminée à exporter l’instabilité en Europe et au‑delà.
Blaise Metreweli, qui vient de prendre la tête du Secret Intelligence Service — plus connu sous le nom de MI6 — a déclaré que la campagne menée par la Russie contre l’Ukraine, ainsi que ses opérations hybrides plus larges, représente un danger aigu et durable pour le Royaume‑Uni et ses alliés, selon un aperçu de son premier discours public publié par le gouvernement britannique.
« L’exportation du chaos n’est pas un dysfonctionnement, mais un élément structurel de l’approche russe des relations internationales, et nous devons nous préparer à ce que cela se poursuive jusqu’à ce que Poutine soit contraint de revoir son calcul », a‑t‑elle déclaré.
« La ligne de front est partout »
S’exprimant depuis le siège du MI6 à Londres, Mme Metreweli a expliqué qu’à mesure que la Russie et d’autres acteurs hostiles réécrivent les règles du conflit à travers les opérations cyber, la guerre informationnelle et le sabotage clandestin, l’environnement de menaces globales devient toujours plus complexe et interconnecté.
« La ligne de front est partout », a‑t‑elle affirmé, en avertissant que le Royaume‑Uni est confronté à une nouvelle « ère d’incertitude ».
Mme Metreweli a assuré que le soutien du Royaume‑Uni à l’Ukraine restera solide et que la pression sur Moscou sera maintenue, en dépit de la durée et du coût de la guerre.
« Poutine ne doit avoir aucun doute, notre soutien est durable », a‑t‑elle déclaré. « La pression que nous exerçons au nom de l’Ukraine sera maintenue. »
L’OTAN avertit que la Russie pourrait viser ses alliés
Ses propos interviennent alors que les dirigeants européens ont lancé des avertissements de plus en plus explicites au sujet des intentions de la Russie au‑delà de l’Ukraine.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré la semaine précédente que les pays alliés pourraient devenir « la prochaine cible de la Russie », estimant que la disposition de Moscou à encaisser des pertes massives en Ukraine révélait sa volonté d’affronter l’ensemble de l’Alliance.
« Nous devons être parfaitement clairs quant à la menace », a souligné M. Rutte. « Nous sommes la prochaine cible de la Russie, et nous sommes déjà dans sa ligne de mire. »
M. Rutte a appelé à une hausse rapide des dépenses de défense afin de dissuader toute agression et d’éviter le type de conflit généralisé que les générations passées ont connu.
« La Russie a ramené la guerre en Europe, et nous devons nous préparer à un conflit d’une ampleur que nos grands‑parents ou arrière‑grands‑parents ont connue », a‑t‑il poursuivi.
« Imaginez un conflit qui atteigne chaque foyer, chaque lieu de travail, fait de destructions, de mobilisation massive, de millions de déplacés, de souffrances généralisées et de pertes extrêmes. C’est une perspective terrible, mais si nous tenons nos engagements, c’est une tragédie que nous pouvons empêcher. »
En juin, les alliés de l’OTAN ont convenu de relever leurs objectifs de dépenses militaires à 5 % du produit intérieur brut d’ici 2035 — plus du double du seuil actuel de 2 % et en ligne avec les exigences formulées de longue date par le président américain Donald Trump.
Sanctions et diplomatie
Le discours de Mme Metreweli s’inscrit également dans une série de mesures britanniques et européennes visant à contrer les opérations d’influence russes et chinoises.
Le Royaume‑Uni a récemment sanctionné plusieurs entités russes accusées de mener des opérations de guerre informationnelle, ainsi que deux entreprises basées en Chine, liées à ce que le gouvernement britannique a décrit comme des « activités cyber indiscriminées » visant le Royaume‑Uni et ses alliés.
Parallèlement, l’Union européenne a annoncé, le 15 décembre, de nouvelles sanctions contre des personnes et des entreprises soutenant la « flotte fantôme » de la Russie, qui transporte du pétrole et génère des revenus pour l’effort de guerre, dans le cadre d’une stratégie plus large destinée à restreindre la capacité de Moscou à financer ses opérations militaires.
Les propos de Mme Metreweli à Londres ont coïncidé avec de nouveaux pourparlers organisés à Berlin, le 15 décembre, entre des envoyés américains, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des responsables européens, afin de garantir la paix et la stabilité en Europe sous la pression exercée par la Russie.
L’émissaire américain Steve Witkoff et Jared Kushner, le gendre du président Trump, ont tenu le 14 décembre, à Berlin, des discussions avec M. Zelensky et d’autres délégués, dans le cadre des efforts visant à mettre un terme à la guerre en Ukraine.
« Les représentants ont mené des discussions approfondies portant sur le plan de paix en 20 points, les agendas économiques et d’autres sujets », a indiqué M. Witkoff dans une mise à jour publiée sur les réseaux sociaux. « Beaucoup de progrès ont été accomplis. »
Donald Trump pousse à une fin rapide de cette guerre qui dure depuis près de quatre ans, mais la recherche d’un compromis acceptable à la fois par la Russie et par l’Ukraine reste jusqu’ici insaisissable.

Tom possède une vaste expérience du journalisme, de l'assurance-dépôts, du marketing et de la communication, ainsi que de l'éducation des adultes. Le meilleur conseil en écriture qu’il ait jamais écouté est celui de Roy Peter Clark : « Atteignez d'abord votre objectif » et « gardez le meilleur pour la fin ».
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