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Ne cédez pas face à la Chine

Alors que se lève le soleil sur un nouveau chapitre géopolitique de l’ère Trump, Washington se trouve confronté à un choix déterminant : les États‑Unis envisageront‑ils la République populaire de Chine et son Parti communiste chinois au pouvoir à travers le prisme rassurant des transactions et de la diplomatie, ou reconnaîtront‑ils lucidement Pékin comme le principal adversaire géopolitique des États‑Unis dans une guerre froide multigénérationnelle ?

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Des missiles antibalistiques HQ 19 lors d’un défilé militaire sur la place Tiananmen, à Pékin, le 3 septembre 2025.

Photo: Greg Baker/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 9 Min.

Les enjeux ne sauraient être plus élevés, et la réponse devrait être évidente. Il faut cesser de traiter la Chine avec des gants – comme un simple concurrent économique ou diplomatique particulièrement combatif – et commencer à la considérer comme le défi existentiel pour la République américaine et le mode de vie américain qu’elle est manifestement devenue.
En juin, des procureurs fédéraux du Michigan ont inculpé plusieurs ressortissants chinois pour avoir conspiré afin de faire passer en contrebande des agents pathogènes biologiques dangereux vers les États‑Unis, en vue de leur utilisation dans des laboratoires de recherche universitaires américains. L’affaire portait sur le Fusarium graminearum, un champignon largement classé comme une « arme potentielle d’agroterrorisme » en raison de sa capacité à ravager les cultures et à causer de graves dommages aux humains comme au bétail. Les procureurs ont affirmé que les accusés avaient reçu des financements du gouvernement chinois et avaient introduit cet agent pathogène aux États‑Unis pour un prétendu « travail de laboratoire » à l’Université du Michigan. Comme si l’Université du Michigan avait besoin de recourir à des trafiquants pour se procurer des matériaux de recherche.
Cet épisode aurait dû déclencher une alerte chez quiconque a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre : des chercheurs chinois auraient tenté de faire passer des menaces biologiques à travers les frontières américaines sous couvert de travaux universitaires légitimes. Les implications sont glaçantes. Dans un monde encore marqué par les ravages de la pandémie de Covid‑19 – qui, ne l’oublions pas, a pris naissance à Wuhan, en Chine – il n’est pas possible de traiter ce type d’incident biologique comme un simple accident isolé. Plus encore, en novembre, des poursuites supplémentaires ont été engagées dans le Michigan contre un troisième ressortissant chinois, dans le cadre d’allégations similaires de contrebande.
Tout cela s’inscrit dans un schéma de subversion profonde, étalée sur des années, conduite sur le sol américain. Beaucoup ont déjà oublié qu’en 2023, des agents fédéraux ont découvert un laboratoire biologique chinois en Californie. Comme l’ont confirmé des tests du service « Division of Select Agents and Toxins » des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), ce laboratoire contenait au moins vingt agents potentiellement infectieux – dont le VIH, le paludisme et le Covid‑19. Et lorsque ce n’est pas la guerre biologique, c’est la guerre de l’information : prolifération des Instituts Confucius soutenus par le Parti communiste chinois et servant depuis longtemps de relais de propagande sur les campus universitaires américains, multiplication des tentatives d’espionnage économique, et vaste potentiel de surveillance et de manipulation des Américains via TikTok et d’autres moyens.
Quelqu’un estime‑t‑il vraiment que tout cela constitue un comportement acceptable ?
Dans ce contexte préoccupant, l’administration Trump vient d’annoncer un changement inquiétant dans sa politique de contrôle des exportations en autorisant Nvidia à vendre à la Chine certaines puces d’intelligence artificielle (IA) haute performance, notamment les processeurs avancés de la série H200. Cette décision réduit considérablement l’avantage comparatif des États-Unis sur la Chine en matière d’informatique et de semi-conducteurs, contribuant ainsi à renforcer les capacités militaires et de surveillance de la Chine à un moment où la concurrence entre les grandes puissances est exacerbée et particulièrement intense. Il n’y a aucune justification économique à un tel renforcement stratégique de notre principal adversaire. Ces puces sont les moteurs qui alimentent l’IA moderne. Autoriser leur vente à la Chine, quelles que soient les conditions réglementaires qui y sont associées, est absurde.
Parallèlement, les tensions s’enflamment rapidement dans l’Indo‑Pacifique. Il y a quelques jours à peine, les autorités japonaises ont protesté après qu’un avion militaire chinois a braqué son radar de conduite de tir sur des avions de chasse japonais près d’Okinawa – un acte extraordinaire que Tokyo a à juste titre qualifié d’injustifié et de menaçant. L’incident, au cours duquel un chasseur chinois J‑15 a ciblé par intermittence des F‑15 japonais pendant plusieurs minutes, a été dénoncé par des responsables américains comme une provocation déstabilisatrice.
L’attitude agressive de la Chine à l’égard du Japon – allié des États‑Unis lié par traité et placé sous le parapluie de sécurité américain – reflète la stratégie plus large de Pékin visant à remodeler le statu quo régional. La Chine met à l’épreuve non seulement la détermination du Japon, mais aussi l’engagement des États‑Unis envers leurs alliés formels. Pékin souhaite que la région – et, à terme, le monde entier – soit remodelée à son image. Si Tokyo cède sous la pression chinoise, cela ne fera qu’encourager les ambitions de Pékin et ne fera que renforcer l’incitation à une invasion de Taïwan par l’Armée populaire de libération. La suite, comme on dit, pourrait entrer dans l’histoire.
Pourrait seulement. Il n’est pas trop tard pour que l’histoire prenne une autre direction. Et le président Donald Trump, qui mérite un immense crédit pour avoir été, depuis la visite du président Richard Nixon au dirigeant Mao Zedong, le premier chef de l’État américain à réinitialiser en profondeur la relation entre les États‑Unis et la Chine, ne doit surtout pas flancher aujourd’hui.
Les États-Unis doivent poursuivre une stratégie indo-pacifique qui donne la priorité à l’endiguement de la Chine, et non à la complaisance ou à son renforcement. Cela implique une stratégie diplomatique, économique et militaire globale, fondée sur la mise en place et le maintien d’alliances solides et durables, notamment avec le Japon, la Corée du Sud, les Philippines, l’Australie et Taïwan. Washington devrait accélérer le partage de renseignements, multiplier les exercices militaires conjoints et approfondir l’intégration économique avec ces pays. L’objectif n’est pas de provoquer la Chine, mais de mettre en place une dissuasion éprouvée, fondée sur la « paix par la force ». Il n’est pas utile de faire la leçon aux alliés et de leur dire de se calmer, comme Trump l’aurait récemment fait lors d’un appel téléphonique avec la nouvelle Première ministre japonaise, réputée pour son esprit vif.
Le Parti communiste chinois considère l’Occident – et en particulier les États‑Unis – non comme un partenaire, mais comme un rival à dépasser et à supplanter. La posture et les actions de Pékin sont celles d’un acteur engagé dans une longue et épuisante guerre froide. Washington doit, lui aussi, envisager Pékin de cette manière.
Les dirigeants américains ne doivent pas confondre engagement transactionnel et confiance stratégique. Ils ne doivent pas traiter des rivaux géopolitiques menaçants comme de simples clients anodins à l’exportation. Ils ne peuvent pas davantage considérer de précieux alliés géopolitiques comme de simples pions, dont les préoccupations légitimes seraient aisément sacrifiées pour le frisson à court terme de l’apaisement. L’aube froide et prolongée de la grande confrontation géopolitique de ce siècle s’est déjà levée, et les États‑Unis doivent tenir bon. La Chine communiste, elle, ne vacille certainement pas.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Josh Hammer, avocat de formation, est chroniqueur, rédacteur d'articles opinion pour Newsweek, collaborateur de BlazeTV et conseiller au First Liberty Institute.

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