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“La gestion du temps, c’est la gestion de notre vie” : et si vous repreniez le contrôle de votre temps ?
Notre quotidien exige temps et énergie pour honorer nos engagements. Activités domestiques, professionnelles, scolaires… Quel que soit notre environnement, chaque instant nous invite à trouver un but qui nous stimule et donne sens à notre vie.

Une jeune femme consacre du temps à l’élaboration d’un projet artistique.
Photo: QuickModel_Image/Pixabay
Cependant, les distractions d’aujourd’hui brouillent notre attention et nous empêchent de saisir pourquoi il est essentiel de bien gérer notre temps — celui qui nous ancre dans le présent et nous aide à répondre aux exigences du quotidien. Il s’agit de mobiliser nos aptitudes pour tracer notre propre chemin vers la réussite et l’épanouissement.
Chacun aspire à être productif, mais la plupart des gens ne disposent pas des outils nécessaires pour gérer efficacement leur temps. Cette ressource intangible peut être un allié précieux, mais mal utilisée, elle freine l’apprentissage et le développement personnel.
Une enquête actualisée en 2024 par l’Institut national de statistique (INE) sur la répartition quotidienne du temps entre travail, loisirs et soins révèle que les Espagnols consacrent sept à huit heures au travail rémunéré, souvent interrompus, ce qui réduit leur efficacité.
Les résultats montrent que le « temps libre réel » reste limité, en raison du multitâche, au détriment de la créativité et de la productivité.
Il ne s’agit pas de travailler plus vite, mais de consacrer son temps à des activités en accord avec nos valeurs et nos objectifs, explique Alexandra Barragán, cheffe d’entreprise, écrivaine et coach professionnelle, qui a consacré sa vie à redéfinir la productivité cohérente.
« Après un parcours personnel marqué par l’anxiété et le stress, jusqu’à atteindre le point de rupture, j’ai compris qu’en fin de compte, la gestion du temps, c’est la gestion de notre vie », confie Alexandra.
« Évidemment, dans un monde où tout semble urgent et important, il est difficile de s’arrêter et de dire : d’accord, ceci est important pour les autres, mais qu’est-ce qui est important pour moi ? Et qu’est-ce que je veux vraiment vivre ? », poursuit l’experte en coaching professionnel.
Se concentrer sur l’essentiel nous rapproche des objectifs que nous souhaitons atteindre
Une idée freine souvent la bonne gestion du temps : vouloir tout faire sans hiérarchiser ce qui compte vraiment.
Si nous ignorons ce que nous voulons, nous ne pouvons savoir ce qui nous procure un vrai bien-être. L’entrepreneure affirme que nous adoptons souvent des modes de vie, des comportements et des façons de penser éloignés de qui nous sommes vraiment.
« Il faut savoir s’arrêter un moment et se demander : ce que je vis et ce que je fais à cet instant, est-ce bien ce que je veux faire pour le reste de ma vie ? À partir de là, inutile de tout bouleverser, mieux vaut commencer par de petites décisions », explique Alexandra.
De plus en plus de personnes consomment aujourd’hui des somnifères, des anxiolytiques et diverses substances pour tenir au quotidien. L’experte en coaching estime que ce stress accumulé provient souvent d’un mode de vie dépourvu de bien-être réel.
Les ennemis d’une bonne gestion du temps
Selon Alexandra, le premier ennemi de la gestion du temps est l’ignorance.
En général, nous ne savons pas comment aborder la question du temps, et cette méconnaissance nous empêche d’entrevoir d’autres façons de faire. « Nous ignorons qu’il est possible de gérer le temps différemment », souligne-t-elle.
La procrastination est un autre facteur qui mine la productivité. Remettre à plus tard l’essentiel, en pensant qu’on aura bien le temps de s’en occuper un jour, limite la productivité et nous fait perdre des occasions d’avancer.
Viennent ensuite les « voleurs de temps », comme elle les appelle. Aujourd’hui, le flux d’informations est constant : les réseaux sociaux et les plateformes de streaming sont devenues des sources majeures de distraction.
« Toute cette masse d’informations est conçue pour capter notre attention, au détriment de nos véritables objectifs », observe Alexandra, ajoutant que ces plateformes provoquent stress et anxiété, surtout chez les jeunes.
Une étude publiée dans la Revista Iberoamericana de Psicología y Salud, intitulée Procrastinación: una revisión de su medida y sus correlatos (La procrastination : analyse des outils de mesure et des facteurs associés, ndlr), indique que, pour la population espagnole, le score moyen de procrastination atteint 51 points sur 100.
Chez les étudiants espagnols, 80 % présentent un certain degré de procrastination et 50 % en souffrent de manière chronique.
L’étude révèle aussi que les employés qualifiés sont plus touchés que les non qualifiés.
La procrastination ne nuit pas seulement à la gestion du temps : elle traduit un manque d’autorégulation du comportement pouvant mener à l’anxiété et à un faible bien-être émotionnel.
Pour la psychiatre Marian Rojas Estapé, reprendre le contrôle de sa vie et de son temps est la clé du bonheur. Dans son ouvrage Recupera tu mente, reconquista tu vida (Récupérez votre esprit, reconquérez votre vie, ndlr), publié en 2024, elle écrit :
« Le bonheur n’arrive pas si l’on attend que les choses tombent du ciel ; il faut assumer la responsabilité de le construire. »
Le Dr Rojas Estapé recommande de diviser chaque objectif en étapes simples et d’y consacrer un temps défini, ce qui suppose d’utiliser le temps avec attention et intention.
Définir un « pourquoi » est essentiel pour éviter de gaspiller son énergie dans des tâches vides. Elle conseille de consacrer cinq minutes chaque matin à fixer le but du jour, afin d’aligner son temps sur ses besoins.
Pour favoriser la concentration, la psychiatre suggère de mettre son téléphone en mode silencieux une ou deux heures pendant le travail et de dresser chaque jour une liste de trois objectifs afin d’éviter la surcharge mentale.
L’engagement est également essentiel pour atteindre ses buts. Marian Rojas Estapé invite à se fixer une action quotidienne concrète — lire cent pages d’un livre, ou marcher quinze minutes, etc.
Sur le plan émotionnel, elle recommande d’éviter l’autocritique et de se parler plutôt avec bienveillance, car les émotions négatives font aussi perdre du temps. Elle préconise aussi de consacrer au moins dix minutes par jour à la détente.
Enfin, la psychiatre souligne l’importance d’un équilibre entre travail et repos, et recommande de planifier les tâches par blocs de temps précis.
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