Alerte info
VoyageLa France détrônée : son passeport n’est plus le plus puissant du monde
La France vient de céder sa couronne. Après avoir occupé la première place du Henley Passport Index en 2024, le passeport tricolore rétrograde en 2025, détrôné par les puissances asiatiques. Singapour, le Japon et la Corée du Sud mènent désormais la danse dans le classement mondial qui mesure la liberté de circulation internationale.

Photo: RAMZI HAIDAR/AFP via Getty Images
Selon le dernier rapport du cabinet Henley & Partners, publié le 22 juillet 2025, la France n’est plus en tête du palmarès des passeports les plus puissants du monde. Elle partage désormais la troisième place avec six partenaires européens – le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne – chacun offrant à ses citoyens un accès sans visa à 189 destinations, selon Le Figaro.
Un glissement influencé par la montée asiatique
Singapour conserve la première position avec 193 destinations accessibles, suivie du Japon et de la Corée du Sud à 190. Ce trio asiatique continue d’imposer son leadership en matière de mobilité internationale, reflet d’un réseau diplomatique dense et d’accords de visa élargis en Asie et au-delà.
Le recul français reste mesuré : en 2023, le pays n’occupait que la sixième place. Mais la perte du titre conserve une portée symbolique.
Ce déclassement s’inscrit dans une recomposition géopolitique plus large. Pour la première fois depuis près de vingt ans, les passeports asiatiques dominent presque entièrement le podium. L’Asie, dynamisée par des politiques d’ouverture économique et touristique, s’impose désormais comme la région la plus favorable à la mobilité internationale.
Une Europe encore bien placée
Si le leadership glisse vers l’Est, l’Europe conserve une domination globale dans le top 10. La France figure parmi les huit pays européens présents dans les premières places du classement 2025. L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie confirment leur capacité à maintenir des réseaux d’accords largement ouverts, illustrant une coopération consulaire stable au sein de l’Union européenne.
Selon Le Figaro Voyages, cette performance européenne s’explique par l’harmonisation diplomatique dans l’espace Schengen, qui continue d’assurer une ouverture réciproque et un haut niveau de confiance entre États partenaires.
Malgré la perte du titre, le passeport français reste un outil de prestige international. Il permet toujours un accès quasi universel, soutenu par la francophonie et la présence consulaire française, l’un des réseaux les plus denses au monde.
L’Amérique et le Royaume-Uni en recul
En revanche, les grandes puissances occidentales accusent une érosion continue de leur influence. Le Royaume-Uni recule à la sixième place et les États-Unis sortent pour la première fois du top 10 mondial, chutant à la douzième position, le site de la BBC.
Annie Pforzheimer, associée principale du Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington, indique dans le rapport que « ce retrait trouve ses racines dans la politique ». Elle ajoute : « Même avant le second mandat de Trump, la politique américaine s’était repliée sur elle-même. Cet isolationnisme se reflète aujourd’hui dans la perte du pouvoir du passeport américain ».
Ces choix diplomatiques ont réduit la réciprocité des accords de visas. Le Brésil a ainsi supprimé l’exemption de visa pour les citoyens des États-Unis, mais aussi pour ceux du Canada et de l’Australie. Les conséquences sont immédiates : moins de mobilité, plus de contraintes pour les voyageurs, et une perte de prestige sur le plan symbolique.
Articles actuels de l’auteur









