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La droite peut-elle croire en ses chances pour les élections municipales de Paris en 2026 ?

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La ministre de la Culture Rachida Dati à l'Assemblée nationale à Paris, le 7 juillet 2025.

Photo: BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

ANALYSE – Depuis 2001, la droite a enchaîné les défaites aux élections municipales à Paris face à une gauche qui a su séduire une majorité d’électeurs parisiens et s’installer durablement dans le paysage politique local. Pour autant, les choses pourraient se dérouler différemment l’an prochain. L’alliance possible avec la macronie et les divisions de la gauche vont peut-être permettre aux Républicains de reconquérir Paris.
La dernière fois que la droite a remporté la mairie de Paris, c’était en 1995 avec Jean Tiberi, décédé le 27 mai dernier. À l’époque, le candidat du RPR soutenu également par l’UDF avait obtenu 47,9 % des voix au second tour contre 46,4 % pour le candidat de l’union de la gauche, Bertrand Delanoë. Une élection remportée de justesse par la formation gaulliste et qui marquera la dernière victoire de la droite dans la capitale. Six ans plus tard, le socialiste sera élu maire de Paris en battant largement Philippe Seguin, pourtant homme fort du parti créé par Jacques Chirac. Un succès électoral que la gauche a su rééditer en 2008, puis avec les deux victoires d’Anne Hidalgo en 2014 et 2020.
Mais à un an des prochaines municipales, la droite parisienne peut croire en ses chances. Sa principale figure, la ministre de la Culture Rachida Dati est en position de force pour créer l’alternance à Paris.
Alliance droite-Renaissance probable
Candidate déclarée depuis janvier 2024, Rachida Dati n’a toujours pas officiellement reçu le soutien de LR et de Renaissance. Cependant au sein des deux partis, nombreux sont ceux qui estiment qu’elle est la seule à être en mesure de faire tomber la gauche et appellent à se rassembler derrière sa candidature.
Dans un entretien au Figaro au mois de janvier, la présidente de la puissante Fédération les Républicains de Paris et sénatrice Agnès Evren appelait à soutenir la candidature de la maire du VIIe arrondissement. « J’appelle l’ensemble des élus parisiens de notre famille politique, ainsi que nos alliés de la droite et du centre, à se réunir dès que possible pour créer les conditions de la victoire », avait-elle lancé.
Même son de cloche du côté du chef des députés LR, Laurent Wauquiez, qui réaffirmait au mois d’avril son soutien à Rachida Dati.
En macronie, la proche de Nicolas Sarkozy peut compter sur le soutien du ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad. Les deux ministres d’Emmanuel Macron se sont d’ailleurs retrouvés vendredi 4 juillet dans le XVIarrondissement devant des militants LR et Renaissance et ont évoqué l’union de la droite et de la macronie.
« On a une responsabilité d’union. On a un socle idéologique commun », a insisté l’ancienne garde des Sceaux. Benjamin Haddad a quant à lui qualifié sa collègue de « warrior » c’est-à-dire de « guerrière ».
Une gauche dispersée
Par ailleurs, la double candidate à la mairie de Paris pourrait profiter des fortes divisions à gauche, à commencer par celles au sein même du PS. L’ex-premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a remporté la primaire du parti à la rose le 30 juin. Problème, les relations entre lui et l’ancienne candidate à l’élection présidentielle se sont dégradées ces dernières années et l’édile de la capitale avait apporté son soutien au sénateur PS Rémi Féraud dans le cadre de la primaire.
« Je ne pourrai pas soutenir quelqu’un qui, ces deux dernières années, a passé son temps à me tirer le tapis sous le pied, parce que ça nous fera perdre », avait-elle d’ailleurs précisé sur Public Sénat en mars. Du pain béni pour la ministre de la Culture.
Et pour l’heure, les partis de gauche qui forment l’actuelle majorité municipale à savoir le PS, le PCF et les Écologistes partent en ordre dispersé dans cette course à la mairie. Emmanuel Grégoire, Ian Brossat et David Belliard sont candidats chacun de leur côté. Les trois figures importantes de la gauche parisienne devaient se rencontrer mercredi afin d’évoquer l’union de la gauche, mais la réunion a été reportée à la rentrée.
Une gauche fragmentée dont Rachida Dati pourrait tirer profit. D’après une enquête Elabe pour la Tribune Dimanche et BFMTV, la maire du VIIe arrondissement obtiendrait dès le premier tour entre 28 et 34 % des suffrages selon la participation ou non de Pierre-Yves Bournazel (Horizons), soit un bond d’une dizaine de points par rapport au résultat obtenu en 2020. De son côté, l’écologiste David Belliard récolterait entre 17 et 22 % des voix et devance les autres candidats de gauche. Une liste PS-PCF menée par Emmanuel Grégoire oscillerait entre 14 et 19 %.
Sophia Chikirou, qui devrait conduire la liste LFI et avec laquelle le candidat socialiste refuse toute alliance est quant à elle créditée de 14 à 17 % des intentions de vote.
La maire du VIIarrondissement semble donc pour le moment avoir un boulevard devant elle pour redonner à la droite les clefs de la mairie de la rue de Lobau.
Et l’adoption hier de la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) par l’Assemblée nationale devrait aussi faciliter son accession à l’Hôtel de Ville parisien.
Sauf censure du Conseil constitutionnel, ce texte soutenu par la principale intéressée, mettra fin à un mode de scrutin particulier, en vigueur dans les trois principales villes françaises depuis 1982. Autrement dit, les Parisiens pourront directement élire le Conseil municipal comme dans toutes les autres communes françaises, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
« Si nous avions eu ce mode de scrutin en 2020, l’alternance serait intervenue et nous aurions changé Paris. Nous avons perdu six ans », avait d’ailleurs déclaré Rachida Dati à BFM Paris Île-de-France au mois de février.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.