La députée Laure Lavalette dépose plainte contre Var-Matin pour avoir révélé sa commune de résidence

La députée du Rassemblement national (RN), Laure Lavalette, près de Toulon, le 6 octobre 2023.
Photo: CLEMENT MAHOUDEAU/AFP via Getty Images
Le parquet de Toulon a ouvert une enquête préliminaire à la suite de la plainte déposée par Laure Lavalette, députée RN, après la publication par Var-Matin du nom de sa commune de résidence. Selon l’élue, cette information menace sa sécurité et celle de sa famille.
Plainte pour atteinte à la vie privée
Laure Lavalette a officiellement porté plainte pour diffusion d’informations permettant de la localiser, ce qui exposerait directement son foyer à un risque. Le procureur de la République de Toulon, Raphaël Balland, précise que l’enquête vise à « déterminer si les éléments constitutifs de l’infraction sont caractérisés et, le cas échéant, en identifier les auteurs ».
Le nom de la commune a initialement été dévoilé par Mediapart et Le Canard Enchaîné, avant d’apparaître dans un article de Var-Matin du 3 octobre sur les municipales à Toulon. Le texte indiquait que Laure Lavalette et le sénateur LR Michel Bonnus « n’habitent pas dans la ville convoitée ».
La députée avait averti la direction du journal qu’elle ne souhaitait pas voir sa commune révélée, selon son entourage.
« Des menaces de mort, de violences, de viol »
Son entourage précise que Laure Lavalette reçoit « depuis deux ans des menaces de mort, de violences, de viol ». Après une nouvelle intrusion dans son impasse début 2025, elle décide avec son mari de quitter l’agglomération toulonnaise pour s’installer dans un village voisin.
Peu après la publication, le nom de la commune est retiré du site. Dans un SMS consulté par l’AFP, Denis Carreaux, directeur des rédactions de Nice-Matin, explique à la députée qu’il a fait corriger l’article, s’excusant que la consigne de confidentialité n’ait pas été respectée. Laure Lavalette lui répond alors : « Vous venez de coller une cible sur la tête de mes enfants. »
Intervention du préfet et débat sur la protection des élus
Le préfet du Var, Simon Babre, sollicité par l’élue, est également intervenu auprès du journal pour insister sur « la nécessité de ne pas divulguer d’information à caractère personnel concernant la domiciliation des élus, ou d’informations trop précises permettant de les localiser, a fortiori lorsque ces informations concernent des élus ayant déjà fait l’objet de menaces ».
Réactions du syndicat des journalistes
Le SNJ (Syndicat national des journalistes) qualifie l’affaire de « nouvelle tentative d’intimidation de l’extrême droite contre nos titres, dans un contexte tendu des municipales », pointant des précédents comme le boycott d’un plateau par Laure Lavalette en raison de la présence d’un journaliste jugé indésirable.
En mai, la députée avait qualifié le journal de « Var Mytho » dans un tweet, évoquant une « haine » à son égard. Selon son entourage, ses différends concernent principalement un seul journaliste du quotidien.
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