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Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon sera convoqué devant la commission d’enquête sur les liens entre partis et islamisme

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI), va être convoqué par la commission d'enquête lancée par Les Républicains à l'Assemblée nationale sur les liens supposés entre certains mouvements politiques et des réseaux islamistes, commission qui vise implicitement le mouvement insoumis, a-t-on appris vendredi de sources parlementaires.

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Le leader de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon.

Photo: CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La convocation du fondateur du mouvement de gauche radicale, attendue de longue date, a été officiellement annoncée vendredi et figure désormais au programme publié sur le site de l’Assemblée.

Une convocation annoncée, mais contestée

Présidée par le député LR Xavier Breton et rapportée par Matthieu Bloch (UDR), la commission d’enquête entend auditionner Jean-Luc Mélenchon mardi, sous réserve de la réponse de l’intéressé. L’entourage du dirigeant insoumis affirme toutefois que ce dernier « n’a reçu aucune convocation », dénonçant une commission « complètement dévoyée en contournant le règlement de l’Assemblée nationale ».

En filigrane, les Insoumis s’insurgent en particulier contre la composition du bureau de la commission (président, vice-présidents, secrétaires…), qui ne comprend aucun député issu des groupes de gauche, alors même que le règlement impose de s' »efforcer de reproduire la configuration politique de l’Assemblée » dans ces nominations. Selon son entourage, Jean-Luc Mélenchon « se rendrait à toute convocation reçue d’une commission d’enquête qui respecte les règles définies par le règlement de l’Assemblée nationale ».

Une commission accusée de dérive politicienne

Sur le fond, les cadres de LFI dénoncent un manque de révélations substantielles et une démarche bâtie, selon eux, sur un présupposé « ridicule et politicien », pour reprendre les termes du coordinateur du mouvement, Manuel Bompard. À l’inverse, le rapporteur ciottiste Matthieu Bloch assure : « On n’est pas là pour se faire LFI », faisant valoir que la commission doit « permettre de faire un état des lieux précis sur le phénomène d’entrisme dans notre pays » et déboucher sur des propositions concrètes, notamment à destination des élus locaux.

Mardi, la commission d’enquête auditionnera la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, à 16 h 30, et prévoit d’entendre le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, jeudi, selon une source parlementaire. Lancée après de multiples soubresauts politiques, la commission est toutefois tenue par un calendrier serré et devra boucler ses travaux autour du 10 décembre.

Des pouvoirs étendus, des travaux déjà nourris

Depuis son installation, la commission a déjà entendu plusieurs personnalités et responsables, parmi lesquels des auteurs d’ouvrages très critiques à l’égard de La France insoumise, mais aussi des chercheurs universitaires, des instituts de sondage et des hauts responsables de la sécurité, comme le directeur du renseignement de la préfecture de police de Paris ou encore le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ancien ministre de l’Intérieur. Les pouvoirs d’une commission d’enquête comprennent notamment la possibilité de convoquer toute personne avec obligation de s’y présenter, de mener des investigations étendues et d’organiser des auditions sous serment.

La séquence parlementaire autour de ces auditions, dont celle de Jean-Luc Mélenchon si elle se confirme, s’annonce donc hautement politique, sur fond de tensions persistantes entre la droite et LFI autour de la question de l’islamisme et de l’« entrisme » dans les institutions.