Hausse de la taxe foncière en 2026 : 7,4 millions de logements concernés, le gouvernement promet un « point d’étape »
Critiqué de toutes parts, le gouvernement a promis mercredi de procéder à « un point d’étape » dans « quelques mois » concernant l’augmentation de la taxe foncière, une mesure technique annoncée mardi soir et qui devrait toucher 7,4 millions de logements à l’horizon 2026.

Photo d'illustration (PHILIPPE HUGUEN/AFP/GettyImages)
« On se réserve le droit d’interroger la pertinence de cette mesure dans quelques mois, lors d’un point d’étape », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, à l’issue du Conseil des ministres.
Une revalorisation des critères de confort
Maud Bregeon a précisé que cette augmentation résultait « d’un recalcul effectué de façon automatique » sur les critères de « confort » des logements. Payée par près de 32 millions de propriétaires, la taxe foncière repose, en plus de la surface habitable, sur des critères dits « de confort », comme la disponibilité d’eau courante, d’électricité, de sanitaires ou de lavabos. La présence de chacun de ces éléments majore le nombre de mètres carrés pris en compte, et, mécaniquement, augmente le montant acquitté au titre de la taxe.
Cette révision, qui concerne 7,4 millions de logements, sera notifiée individuellement aux propriétaires concernés, a souligné la porte-parole, « afin de répondre à leurs éventuels questionnements ». Il s’agirait, selon la Direction générale des Finances publiques, de « généraliser une règle qui aurait déjà dû l’être auparavant », dans le cadre d’une opération de fiabilisation des bases foncières prévue en 2026.
Un vent de contestation immédiat
Dès son annonce, la perspective de cette hausse et sa méthode de communication – une notification par courrier de la Direction générale des Finances publiques – ont provoqué un tollé sur l’ensemble de l’échiquier politique, y compris au sein du camp gouvernemental. Lors du Congrès des maires de France, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal s’est distingué en appelant à « l’abandon » de cette révision de la taxe foncière. « On a plutôt besoin de faire en sorte que les Français puissent devenir propriétaires, plutôt que de leur mettre des bâtons dans les roues », a insisté le patron du parti Renaissance. Il a également estimé que si « beaucoup de choses ont été réussies ces dernières années d’un point de vue économique », dans le domaine de l’immobilier et du logement, « objectivement, c’est un échec ».
Sur les réseaux sociaux, Gabriel Attal a qualifié la réforme de la taxe foncière de « mesure administrative qui décourage et entrave les Français dans leur vie quotidienne », assurant qu’« elle doit être abandonnée ».x
L’opposition ferraille sur tous les fronts
Déjà, le président du Rassemblement national Jordan Bardella voit dans cette évolution le symbole d’une politique fiscale injuste : il a déploré que les propriétaires soient « devenus les vaches à lait » du gouvernement, accusé « d’avoir tenté en catimini d’imposer cette mesure dans le dos de la représentation nationale ». Dénonçant « un coup dans le dos porté aux propriétaires français », le responsable d’extrême droite a solennellement appelé « le Premier ministre à renoncer à cette mesure ».
À gauche également, la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, en visite au Congrès des maires, s’est opposée frontalement à ce projet : « Nous nous opposons totalement à cette nouvelle trouvaille qui vise encore une fois à prendre de l’argent dans la poche des Français et des Françaises, et à refuser de faire contribuer les plus riches de ce pays ».

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