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Harcèlement scolaire

Harcèlement scolaire : le changement d’école pour plus de 300 agresseurs, une mesure qui fait ses preuves

À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale, a dévoilé des chiffres marquants ce jeudi. Depuis l'entrée en vigueur d'un décret en août 2023, plus de 300 élèves auteurs de harcèlement en école élémentaire ont été contraints de changer d'établissement.

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Le ministre de l'Éducation, Edouard Geffray, rencontre des élèves lors d'un atelier organisé dans le cadre de sa visite au collège Catherine-Bernard, axée sur la lutte contre le harcèlement scolaire, à Barentin, en Normandie, le 6 novembre 2025.

Photo: LOU BENOIST/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Lors de son déplacement dans un collège de Barentin en Seine-Maritime, le ministre a précisé : « En deux ans, 282 élèves ont été changés d’établissement. Avec les décisions prises depuis le début de l’année, nous dépassons probablement les 300 élèves transférés. »

Ce n’est plus la victime qui doit fuir son école

Cette mesure représente un changement de paradigme majeur : ce n’est plus la victime qui doit fuir son école, mais l’agresseur qui en est éloigné. Durant l’année scolaire 2023-2024, 95 élèves du primaire ont été concernés, contre 187 pour l’année en cours, témoignant d’une application croissante du dispositif.

Les conseils de discipline explosent au collège et au lycée

Dans le secondaire, la fermeté se manifeste également par une multiplication des procédures disciplinaires. Les conseils de discipline liés au harcèlement ont été multipliés par 2,5 en seulement deux ans, selon Édouard Geffray.
Les données du ministère révèlent une progression spectaculaire : le nombre de conseils de discipline organisés durant le premier trimestre de l’année scolaire actuelle a plus que doublé par rapport à la même période en 2023-2024. Toutefois, le ministère précise que ces conseils, qui représentent 6% du total pour l’année 2024-2025, ne débouchent pas systématiquement sur un changement d’établissement.

La justice se saisit massivement du phénomène

Le volet judiciaire accompagne cette offensive administrative. Environ 600 poursuites pénales ont été initiées entre 2022 et fin 2024 dans des affaires de harcèlement scolaire, comme l’a indiqué le ministre lundi dernier.
Les statistiques du ministère de la Justice témoignent de l’ampleur du problème : plus de 10 000 affaires ont été enregistrées par les parquets depuis mars 2022, aboutissant à 240 condamnations jusqu’à fin 2024. Depuis la loi Balanant de 2022, le harcèlement scolaire constitue un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, même sans incapacité temporaire de travail.

« Tu es harcelé, tu es protégé. Tu es harceleur, tu es sanctionné »

Cette formule d’Édouard Geffray résume la doctrine gouvernementale : une tolérance zéro envers les auteurs de harcèlement, couplée à une protection renforcée des victimes. Une approche qui contraste avec les décennies d’inaction où les victimes restaient souvent isolées.

Un fléau qui touche près d’un élève sur six

Selon le baromètre publié mercredi par l’association Marion la main tendue, 17% des élèves ont subi du harcèlement, tandis que 7% sont identifiés comme auteurs. Un chiffre particulièrement révélateur : deux harceleurs sur trois ont eux-mêmes été victimes de harcèlement, illustrant le cycle vicieux de la violence scolaire.
Plus inquiétant encore, 60% des auteurs déclarent n’avoir jamais été sanctionnés, soulignant l’importance cruciale du renforcement des mesures disciplinaires et pénales désormais en vigueur pour briser l’impunité qui a longtemps caractérisé ce phénomène destructeur.
Avec AFP