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LR au gouvernement : Bruno Retailleau fixe les lignes rouges

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Bruno Retailleau, président de LR.

Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Lors d’une réunion en visioconférence mercredi soir avec les parlementaires de son parti, Bruno Retailleau a posé les conditions d’une éventuelle participation des Républicains au futur gouvernement.
Le président du groupe LR au Sénat a rejeté catégoriquement la possibilité d’un Premier ministre de gauche ou issu de la Macronie, ainsi que toute suspension de la réforme des retraites. « Il ne faut pas s’embarquer dans une aventure qui pourrait nous nuire », a-t-il averti, quelques heures après l’annonce par l’Élysée de la nomination prochaine d’un nouveau chef du gouvernement.

Refus d’un Premier ministre de gauche ou proche de la Macronie

Bruno Retailleau a rappelé que le futur locataire de Matignon devait « s’éloigner de la Macronie pour donner une assurance aux Français » et tenir compte du message envoyé lors des législatives et des partielles. « À titre personnel, je n’irai pas dans un gouvernement qui voudrait abroger ou suspendre la réforme des retraites ou même un Lecornu bis », a insisté le sénateur de Vendée, précisant qu’il refusait toute participation à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche.

Opposition ferme à une suspension de la réforme des retraites

Pour Bruno Retailleau, toute remise en cause de la réforme des retraites ouvrirait la voie à une contestation systématique des réformes structurelles. « Si on accepte ça, toutes les futures réformes de fond pourraient être contestées dans la rue », a-t-il affirmé.
Sur Public Sénat, le député LR Philippe Juvin, rapporteur général du Budget, a confirmé qu’aucune position ferme n’avait encore été arrêtée, même si « un fort mouvement de parlementaires » considère qu’une suspension « poserait un problème » au regard des valeurs du parti. Lui-même a jugé qu’il s’agirait d’une « erreur », tout en estimant qu’un blocage budgétaire serait encore plus préjudiciable.

Un mandat de négociation avant toute décision

La réunion de mercredi n’a pas débouché sur une décision quant à une participation des Républicains au futur exécutif. Bruno Retailleau a demandé un « mandat de négociation » avec Laurent Wauquiez, patron des députés LR, et Mathieu Darnaud, chef de file des sénateurs, afin de discuter avec le prochain Premier ministre.
Laurent Wauquiez a indiqué qu’une « très large majorité » des 50 députés LR « sont favorables à la poursuite du socle commun », tout en précisant qu’il n’y adhérait pas personnellement mais respecterait la décision collective. Il a insisté sur la nécessité de « consulter et respecter » les députés, rappelant qu’une éventuelle dissolution de l’Assemblée exposerait en premier lieu les élus LR, dont beaucoup ont frôlé la défaite face au RN l’an passé.
Une ligne pragmatique chez certains élus
Récemment élu à l’Assemblée, l’ancien Premier ministre Michel Barnier a défendu une approche pragmatique, estimant que « la participation au gouvernement » représentait « la solution la moins mauvaise ». Il a plaidé pour une « participation exigeante et lucide ». En résumé, Philippe Juvin a déclaré jeudi matin sur Public Sénat : « Nous sommes prêts désormais à discuter avec le futur Premier ministre que le président de la République choisira, à condition qu’il ne soit pas de gauche. »
Avec AFP