Drones suspects
Drones suspects au-dessus de sites sensibles : la France en état d’alerte
Les autorités françaises ont lancé une investigation après la détection d'un drone non identifié survolant mardi le commissariat central de Mulhouse, dans l'est du pays. L'appareil a effectué plusieurs passages au-dessus du bâtiment de police, selon les sources policières. Mais ce n'est pas tout : l'engin a également été repéré près de la gare locale où stationnait un convoi de chars Leclerc, tout juste revenus d'exercices militaires. À ce jour, l'origine et l'identité du drone demeurent inconnues, alimentant les inquiétudes des forces de l'ordre.

Un drone DJI s1000.
Photo: Brendon Thorne/Getty Images
Cette intrusion aérienne s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu. La France commémore actuellement les attentats du 13 novembre 2015, qui avaient endeuillé Paris et Saint-Denis. Les dispositifs de sécurité ont été considérablement renforcés sur l’ensemble du territoire national, dans un climat géopolitique déjà fragilisé par les tensions internationales.
Une vague d’incidents inexpliquée
L’événement de Mulhouse n’est pas isolé. Ces dernières semaines, la multiplication des survols par drones de sites stratégiques inquiète tant en France qu’ailleurs en Europe. Lundi dernier, une enquête avait déjà été ouverte après qu’un drone ait violé l’espace aérien d’Eurenco à Bergerac, dans le sud-ouest. Cette entreprise fabrique de la poudre propulsive pour obus, un secteur hautement sensible pour la défense nationale. L’appareil responsable serait un modèle commercial standard de type DJI, relativement accessible au grand public.
Fin septembre, la base militaire de Mourmelon, située dans la Marne, avait également subi des intrusions similaires. Ce site revêt une importance particulière puisqu’il a servi à la formation de soldats ukrainiens dans le cadre du soutien français à Kiev. Ces incidents répétés soulèvent naturellement la question d’une coordination potentielle, voire d’une implication étrangère.
La piste russe évoquée, Moscou dément
Face à cette série d’événements troublants, certains observateurs n’hésitent pas à pointer du doigt la Russie. Toutefois, Moscou rejette catégoriquement toute implication dans ces survols suspects. Sans preuve formelle, les autorités françaises restent prudentes dans leurs déclarations publiques, même si les soupçons persistent dans les milieux sécuritaires.
Des enquêtes compliquées par les fausses alertes
Le général Marc Le Bouil, responsable de la protection de l’espace aérien français, a reconnu mercredi devant les députés la difficulté d’identifier avec certitude ces appareils volants. « La difficulté, c’est d’être sûr de ce qu’on a vu », a-t-il expliqué, évoquant de nombreux cas de confusion. De nuit notamment, plusieurs bases militaires ont signalé des drones qui se sont avérés être simplement des avions de ligne détectés sur les radars, survolant verticalement les installations.
Cette confusion complique considérablement le travail des enquêteurs et mobilise des ressources importantes pour des alertes qui se révèlent parfois infondées. Néanmoins, face à la menace potentielle que représentent ces intrusions, les autorités maintiennent leur vigilance maximale et poursuivent leurs investigations pour éclaircir ces mystérieuses apparitions dans le ciel français.
Avec AFP

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