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Colombie : un tournoi de football d’agricultrices en bottes, poncho et chapeau traditionnels

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Les joueuses de Las Jediondas (en bleu) et Las Habas (en noir) se disputent le ballon lors d'un tournoi de football pendant le festival culturel et sportif Botas, Ruana et Sombrero à Jenesano, dans le département de Boyaca, en Colombie, le 18 août 2025.

Photo: LUIS ACOSTA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Bottes aux pieds, jupe autour de la taille, ponchos colorés sur les épaules et chapeau vissé sur la tête, dans le centre rural de la Colombie, un tournoi de football féminin, baptisé « botte, poncho et chapeau », fait la fierté des joueuses, pour majorité des agricultrices.
« Ce tournoi représente beaucoup parce qu’il fait partie de notre culture traditionnelle » et « parce que les agricultrices se sentent délaissées », déclare à l’AFP Luz Mery Contreras, une agricultrice de 39 ans.
Malgré la tenue peu propice à l’activité sportive, « on joue super bien », affirme la capitaine de l’équipe de Las Habas (les fèves, ndlr), tout en montrant sous son poncho (« ruana » en Colombie), le maillot de l’équipe nationale colombienne, dont elle est fervente supportrice depuis l’enfance.
La référence d’une star de l’équipe nationale
Sa passion reflète l’engouement pour le football féminin en Colombie, dont l’équipe nationale, menée par sa star Linda Caicedo, attaquante du Real Madrid, débutera en octobre sa campagne de qualification pour la Coupe du monde 2027.

Linda Caicedo de la Colombie lors de la finale de la CONMEBOL Copa America Femenina 2025 entre la Colombie et le Brésil au stade Rodrigo Paz Delgado le 2 août 2025 à Quito, Équateur. (Franklin Jacome/Getty Images)

Un ballon difficile à dompter
Contrairement au football traditionnel, le ballon officiel de ce tournoi « Bota, Ruana et Sombrero » est fait de peau de vache, avec ses poils, et est plus difficile à dompter en raison de sa légèreté.

Les joueuses de Las Jediondas (en bleu) et Las Encalambradas (en bleu rayé) se disputent le ballon lors d’un tournoi de football pendant le festival culturel et sportif Botas, Ruana et Sombrero à Jenesano, dans le département de Boyaca, en Colombie, le 18 août 2025. (LUIS ACOSTA/AFP via Getty Images)

Des règles spécifiques et une tenue traditionnelle
Réparties en huit équipes aux noms tirés du vocabulaire rural colombien –Las Jediondas (les malodorantes) ou Las Potrancas (les pouliches)– le tournoi a ses règles spécifiques : si un chapeau tombe ou si une botte s’envole d’un pied, le jeu s’arrête le temps pour la joueuse de se rééquiper.

Les joueuses de Las Jediondas (en bleu) et Las Encalambradas (en bleu rayé) se disputent le ballon lors d’un tournoi de football pendant le festival culturel et sportif Botas, Ruana et Sombrero à Jenesano, dans le département de Boyaca, en Colombie, le 18 août 2025. (LUIS ACOSTA/AFP via Getty Images)

« Jouer avec des bottes, une ruana et un chapeau, c’est complètement fou, même les plus professionnelles n’y arriveraient pas », affirme fièrement Milena Arias, une agricultrice pompier volontaire de 42 ans qui défend les couleurs de l’équipe de Las Garrapatas (les tiques).

Une joueuse de Las Habas porte une ruana (poncho traditionnel colombien) avant de participer à un tournoi de football lors du festival culturel et sportif Botas, Ruana et Sombrero à Jenesano, dans le département de Boyaca, en Colombie, le 18 août 2025. (LUIS ACOSTA/AFP via Getty Images)

Du guarapo pour se désaltérer à la mi-temps
A la mi-temps, les joueuses, toutes le visage maquillé, étanchent leur soif avec du « guarapo », un jus à base de canne à sucre utilisé comme énergisant dans les zones rurales.

Des joueuses de Las Habas servent du guarapo (une boisson traditionnelle colombienne) avant de participer à un tournoi de football lors du festival culturel et sportif Botas, Ruana et Sombrero à Jenesano, dans le département de Boyaca, en Colombie, le 18 août 2025.

Certaines jouent toute l’année
Pour de nombreuses participantes, le football ne se limite pas à ce tournoi annuel, certaines jouent toute l’année au futsal.

Les joueuses de Las Jediondas célèbrent leur but lors d’un tournoi de football pendant le festival culturel et sportif Botas, Ruana et Sombrero à Jenesano, dans le département de Boyaca, en Colombie, le 18 août 2025. (LUIS ACOSTA/AFP via Getty Images)

« C’est un sport que j’ai toujours pratiqué », déclare Milena Arias. « Et si une urgence survient avec les pompiers, je suis disponible 24 heures sur 24 », ajoute-t-elle.