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Finistère : le projet d’installation de Sandrine Rousseau en zone agricole fait grincer des dents les agriculteurs

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La députée EELV Sandrine Rousseau.

Photo: Crédit photo THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Sandrine Rousseau, qui a le 11 juillet dernier ouvertement signifié qu’elle se désintéressait totalement de la rentabilité des agriculteurs tout en qualifiant de « scandaleux » l’adoption de la loi Duplomb adoptée par le Parlement, envisage d’acquérir, avec et son compagnon, une résidence secondaire à Dinéault (Finistère). Un projet qui n’a pas laissé de marbre les agriculteurs.
En envisageant d’acheter une maison à Dinéault, Sandrine Rousseau a provoqué la surprise mais aussi la colère des agriculteurs de cette petite commune bretonne de 1800 âmes, qui compte 38 exploitations agricoles, comme le rapporte France 3 Bretagne. Cette indignation s’explique par les propos polémiques tenus trois semaines plus tôt par la députée écologiste, et dont elle est coutumière.
Ses futurs voisins dans l’incompréhension
Le 11 juillet dernier, la députée de la 9ᵉ circonscription de Paris avait lancé : « J’en n’ai rien à péter de leur rentabilité. […] La rentabilité de l’agriculture par des produits chimiques au détriment des sols, de la biodiversité, de notre santé, ce n’est pas de la rentabilité en fait, c’est de l’argent sale ! »
Une sortie qui avait provoqué de vives réactions dans le monde agricole, alors que la loi Duplomb venait d’être adoptée depuis quelques jours au Parlement, celle-ci prévoyant notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, un pesticide.
Le projet d’achat de Sandrine Rousseau a lui aussi engendré l’incompréhension chez certains de ses futurs voisins, notamment Patrik Sastre-Coader, éleveur de moutons en agriculture biologique et secrétaire général de la Coordination rurale. Il a expliqué à nos confrères avoir découvert « de façon fortuite » que la maison prisée par la députée et son compagnon était située dans l’impasse au bout de laquelle l’éleveur a sa ferme. « Comment peut-on vomir sur la profession agricole et venir s’installer dans une maison qui est entourée par des fermes ? », s’est-il interrogé auprès de nos confrères.
« Une nouvelle voisine qui pose question »
Dans une lettre ouverte publiée ce 28 juillet sur Facebook et adressée à l’élue écologiste, Patrik Sastre-Coader a expliqué être « surpris de son choix de résider en milieu rural breton, très agricole, très contesté, très critiqué, très méprisé », et « parmi des pollueurs, des assassins, des générateurs d’argent sale ».
« Madame Rousseau, n’avez-vous pas fait une erreur en choisissant une commune agricole ? » s’interroge encore l’éleveur dans sa missive, tout en se demandant : « Comment pensez-vous que la majorité des professionnels du polyculture-élevage autochtones vont apprécier votre venue ? Ne craigniez-vous pas – sans excuses de votre part – d’être la cible du mécontentement général au regard de vos postures idéologiques clivantes et – souvent – hors sol ? »
« Allez-vous nous donner des cours de gestion de nos fermes eu égard à vos compétences universitaires en économie ? Allez-vous m’assister à la surcharge de travail en raison de la présence des loups ? » demande-t-il encore à la députée EELV. Depuis le retour du loup, l’éleveur a dû réduire son troupeau d’une centaine de têtes et n’en possède plus que 140. Il est contraint de les rentrer chaque soir et les fait sortir chaque matin pour leur éviter toute rencontre nocturne avec le prédateur.
« Des excuses concernant ses propos à l’encontre des paysans »
« Sandrine Rousseau semble ne pas comprendre que je ne suis pas le seul à m’interroger sur sa venue au milieu des ploucs. Elle semble ne pas entendre, comprendre, accepter qu’elle a des comptes à rendre à la communauté agricole en général », explique Patrik Sastre-Coader dans une autre publication Facebook.
Il déclare attendre de la part de Sandrine Rousseau, tout comme d’autres, une « communication publique », à savoir « des excuses concernant ses propos à l’encontre des paysans » et une « mise en cohérence entre ses paroles et ses actes (et je ne parle pas de la démarche bobo pas écolo de s’acheter une maison à la ‘campagne’) ».
« Rien de définitif n’est signé »
Sandrine Rousseau a confirmé auprès de nos confrères du Télégramme son projet d’installation à Dinéault, tout en précisant que « rien de définitif n’est signé ». Elle explique avoir choisi cette commune en raison de sa proximité avec Douarnenez, où elle passe ses étés chez sa meilleure amie depuis trente ans, et parce qu’elle souhaite « un lieu à proximité pour se ressourcer ».
En réponse à la lettre de Patrik Sastre-Coader, elle prévoit de l’appeler, affirmant ne pas être opposée aux agriculteurs et regrettant que ses propos sur la rentabilité aient été sortis de leur contexte. En réaction à sa potentielle installation, l’éleveur appelle les agriculteurs à se rassembler autour d’une grillade, le 8 août prochain, en clin d’œil à d’anciennes déclarations polémiques de Sandrine Rousseau sur la viande rouge et le barbecue.