Fibromyalgie : une maladie chronique douloureuse - des solutions naturelles pour soulager les symptômes

La douleur cervicale est un symptôme fréquent de la fibromyalgie, souvent associée à une raideur musculaire et à une sensibilité accrue.
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La fibromyalgie affecte la façon dont le système nerveux traite la douleur, amplifiant les signaux et provoquant douleur, sensibilité et fatigue généralisées. (Illustration : Epoch Times, Shutterstock)
Poussées de symptômes
les personnes atteintes de fibromyalgie connaissent souvent des variations d’intensité, avec des périodes appelées poussées où les symptômes s’aggravent. Ces épisodes sont fréquemment déclenchés par des facteurs liés au stress, comme une maladie, un voyage, des changements climatiques, des fluctuations hormonales, une modification de traitement ou encore une situation émotionnellement difficile.
Quelles sont les causes de la fibromyalgie ?
Ces changements pourraient être liés à une altération du fonctionnement des neurotransmetteurs, en particulier la sérotonine et la noradrénaline.
La fibromyalgie se développe souvent progressivement, mais elle peut parfois apparaître à la suite d’un événement déclencheur comme un traumatisme, une maladie ou un stress émotionnel intense.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à son apparition :
• Génétique : des antécédents familiaux augmentent le risque. Les personnes ayant un proche atteint sont plus susceptibles de développer la maladie.
• Immunité et inflammation : des niveaux élevés de cytokines inflammatoires et une inflammation neurogène dans le cerveau, la moelle épinière et les tissus périphériques pourraient jouer un rôle.
• Facteurs environnementaux : un traumatisme physique (accident de voiture, chirurgie), certaines maladies douloureuses, des infections comme la maladie de Lyme ou la Covid-19. Des traumatismes émotionnels, notamment un trouble de stress post-traumatique, peuvent également déclencher la fibromyalgie.
Autres facteurs de risque :
• Sexe : les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. Les fluctuations hormonales, une anxiété plus élevée et une sensibilité accrue à la douleur pourraient y contribuer.
• Âge : la fibromyalgie apparaît le plus souvent à l’âge mûr, avec un risque croissant avec l’âge. Elle est le plus souvent diagnostiquée entre 35 et 45 ans.
• Obésité : elle est associée à un risque accru et à des symptômes plus sévères. L’inflammation liée à l’excès de poids peut encore aggraver la douleur.
La plupart des cas surviennent spontanément, sans cause médicale identifiable. Dans d’autres situations, la fibromyalgie accompagne des maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, la spondylarthrite ankylosante, l’arthrose, mais aussi des affections comme les lombalgies chroniques, le syndrome de l’intestin irritable, les troubles du sommeil, la dépression ou l’anxiété. Dans ces cas, les symptômes peuvent se chevaucher ou être déclenchés par la maladie principale, ce qui complique le diagnostic et la prise en charge.
Il n’existe pas d’examens de laboratoire ni d’imageries spécifiques permettant de confirmer directement la fibromyalgie. Le diagnostic repose sur les symptômes rapportés – notamment les douleurs diffuses – et sur l’exclusion d’autres maladies présentant des signes similaires.
Selon l’American College of Rheumatology, le diagnostic de fibromyalgie nécessite :
1. Un score d’indice de douleur généralisée (WPI) de 7 ou plus et un score de sévérité des symptômes (SSS) de 5 ou plus, ou un WPI de 3 à 6 et un SS de 9 ou plus.
2. Des symptômes présents de manière constante depuis au moins trois mois.
3. L’absence d’autre condition médicale pouvant expliquer ces symptômes.
Le WPI évalue le nombre de zones du corps douloureuses, tandis que l’échelle SS mesure la fatigue, la mauvaise qualité du sommeil et les troubles cognitifs.
Étapes du diagnostic
1. Antécédents médicaux
Le médecin interroge le patient sur ses symptômes (localisation, intensité et durée des douleurs, fatigue, troubles cognitifs) ainsi que sur d’éventuels antécédents familiaux de fibromyalgie ou de maladies similaires.
2. Examen clinique
Il permet d’écarter d’autres pathologies présentant des symptômes proches, comme le syndrome de fatigue chronique, le syndrome douloureux myofascial, la polymyalgie rhumatismale ou la sclérose en plaques.
3. Examens complémentaires
Analyses et imageries peuvent être prescrites, non pas pour détecter directement la fibromyalgie, mais pour éliminer d’autres causes possibles de douleur :
• Analyses sanguines : numération formule sanguine, protéine C-réactive, tests de la fonction thyroïdienne, etc., afin de rechercher une inflammation, un déséquilibre hormonal ou une maladie associée.
• Analyses d’urine : pour dépister certaines anomalies révélant d’autres troubles sous-jacents.
• Examens d’imagerie (radiographies, etc.) : pour exclure des anomalies structurelles ou des pathologies imitant la fibromyalgie.
Approches naturelles et hygiène de vie contre la fibromyalgie
S’il n’existe pas de traitement curatif, les symptômes peuvent souvent être atténués grâce à des mesures de mode de vie visant à réduire la douleur, la fatigue et la dépression, et à rompre le cercle vicieux de l’hypersensibilité douloureuse qui limite l’activité physique.
1. Alimentation anti-inflammatoire et sans déclencheurs
Consommer des aliments anti-inflammatoires – comme les légumes-feuilles, les légumes jaunes foncés, les fruits et les céréales complètes – peut contribuer à réduire la douleur et l’inflammation associées à la fibromyalgie.
Plusieurs suppléments peuvent aider à soulager les symptômes :
• Magnésium : une étude de 2022 a montré qu’une supplémentation en magnésium pouvait réduire le stress et la douleur. Des recherches suggèrent que 300 mg de citrate de magnésium par jour amélioreraient les points douloureux, la dépression et l’anxiété.
• Vitamine D : une supplémentation pourrait atténuer la douleur chez les personnes présentant un déficit en vitamine D.
• Acétyl L-Carnitine : une étude de 2015 a indiqué que l’ALCAR peut réduire la douleur et les symptômes dépressifs, tout en améliorant la qualité de vie.
• S-adénosylméthionine (SAM-e) : une dose quotidienne de 800 mg pourrait aider à réduire la douleur, la raideur matinale, la fatigue et les troubles de l’humeur.
• Coenzyme Q10 : une étude de 2021 a révélé que 300 mg par jour pendant 40 jours réduisaient significativement la douleur, le nombre de points douloureux, la fatigue et la sensation de fatigue matinale.
• Mélatonine : sa supplémentation peut contribuer à diminuer la douleur, augmenter le seuil de tolérance et améliorer la qualité du sommeil.
3. Gestion du stress
Le tai-chi et le qigong, pratiques traditionnelles chinoises alliant mouvements doux, respiration et méditation, favorisent la détente et le bien-être global.
Ces disciplines ont démontré leur efficacité pour réduire le stress et améliorer les symptômes liés à la fibromyalgie. Une étude de 2018 a montré que le tai-chi procurait des bénéfices comparables, voire supérieurs, à ceux de l’exercice aérobique, avec de meilleurs résultats lors de séances prolongées.
De plus, une revue de 2017 regroupant quatre études (201 participants) a montré qu’une pratique quotidienne du qigong (30 à 45 minutes sur 6 à 8 semaines) entraînait des améliorations significatives de la douleur, du sommeil, du fonctionnement quotidien ainsi que de la santé mentale et physique. Ces bienfaits se maintenaient plusieurs mois.
4. Hygiène du sommeil
Pour viser 7 à 8 heures de sommeil réparateur par nuit :
• maintenir des heures de coucher et de réveil régulières.
• éviter caféine, alcool et aliments épicés avant le coucher.
• limiter ou supprimer les siestes diurnes.
• privilégier des activités relaxantes avant de dormir.
5. Sevrage tabagique
Chez les personnes atteintes de fibromyalgie, le tabagisme est associé à des troubles cognitifs, une aggravation des symptômes, une qualité de vie réduite, des problèmes de sommeil et une anxiété accrue par rapport aux non-fumeurs. Arrêter de fumer constitue donc une étape essentielle pour soulager les symptômes.
Les formes légères de fibromyalgie peuvent souvent être prises en charge par des changements de mode de vie. En revanche, les cas plus sévères nécessitent une approche thérapeutique globale et coordonnée.
Trois médicaments sont actuellement approuvés pour traiter la fibromyalgie : la duloxétine, le milnacipran et la prégabaline. Plus généralement, les classes de médicaments pouvant aider incluent :
• Antidépresseurs : la duloxétine et le milnacipran sont des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Ils augmentent les niveaux de ces neurotransmetteurs dans le cerveau, ce qui peut réduire la sensibilité à la douleur et améliorer la fatigue. Les antidépresseurs peuvent toutefois provoquer des effets indésirables graves, notamment des pensées suicidaires – surtout chez les enfants et les jeunes adultes – bien que ces cas soient rares.
• Anticonvulsivants : la prégabaline, approuvée pour la fibromyalgie, agit en calmant l’hyperactivité des cellules nerveuses impliquées dans la transmission de la douleur. Elle peut également améliorer la qualité du sommeil, souvent perturbé dans cette maladie.
• Analgésiques : le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’ibuprofène ou le naproxène) peuvent apporter un soulagement temporaire à certaines personnes. Cependant, les recommandations médicales majeures ne les préconisent pas, en raison de leur efficacité limitée et de leurs effets secondaires potentiels.
• Relaxants musculaires : la cyclobenzaprine peut être prescrite pour réduire la douleur et favoriser un sommeil plus réparateur. Les autres myorelaxants n’ont pas démontré d’efficacité notable contre la fibromyalgie.
2. Thérapies psychologiques et accompagnement
La psychothérapie (ou thérapie par la parole) regroupe différentes approches visant à aider les patients à mieux gérer la douleur, le stress et les difficultés émotionnelles, en travaillant sur les schémas de pensée et de comportement néfastes.
Deux méthodes sont particulièrement utilisées dans la fibromyalgie :
TCC (thérapie cognitivo-comportementale) : centrée sur la modification des pensées et comportements inadaptés ; elle a montré une efficacité pour réduire la douleur et le handicap.
ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement) : encourage l’acceptation de ce qui ne peut être contrôlé et l’engagement dans des actions favorisant le bien-être à long terme.
3. Oxygénothérapie hyperbare (OHB)
L’OHB consiste à respirer de l’oxygène pur dans une chambre pressurisée, afin de stimuler les mécanismes naturels de réparation de l’organisme. Une étude de 2023 a montré que cette méthode était nettement plus efficace que la prégabaline et la duloxétine pour réduire la douleur chez les personnes atteintes de fibromyalgie.
4. Stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS)
La tDCS est une technique non invasive de stimulation cérébrale, qui modifie l’activité du cerveau afin d’influencer l’humeur et le comportement. Une métaanalyse de 2023 a révélé qu’elle procurait un soulagement à court terme de la douleur, ainsi que des améliorations à court et moyen terme de la dépression et de l’anxiété chez les patients fibromyalgiques.
La kinésithérapie, qui utilise le mouvement pour restaurer la fonction et la mobilité, occupe une place centrale dans la prise en charge de la fibromyalgie.
L’exercice cardiovasculaire régulier est particulièrement efficace pour réduire la douleur et améliorer le sommeil. Une recommandation fréquente est de pratiquer au moins 30 minutes d’activité aérobie trois fois par semaine.
Les exercices à faible impact comme la natation ou l’aquagym (hydrothérapie) sont particulièrement bénéfiques. La chaleur et la pression de l’eau aident à réduire la douleur, à calmer l’inflammation et à favoriser la mobilité.
D’autres exercices doux – comme la marche, les rotations de la colonne thoracique ou les étirements – renforcent la force, la souplesse et l’endurance.
Comme les personnes atteintes de fibromyalgie sont plus sensibles à la douleur, il est important d’éviter les activités à fort impact ou brusques (course à pied, sauts) sauf si la tolérance est progressivement construite. Une approche douce et progressive est essentielle : commencer en dessous de ses capacités perçues, et arrêter si l’exercice provoque une douleur inhabituelle ou excessive.
6. Thérapies intégratives
Les approches complémentaires et intégratives peuvent soulager les symptômes de la fibromyalgie lorsqu’elles sont associées aux soins conventionnels. Elles visent à soutenir la connexion corps-esprit, réduire le stress et atténuer l’inconfort physique.
• Acupuncture : une métaanalyse de 2019 regroupant 12 études a montré que l’acupuncture semble être un traitement sûr et efficace pour les personnes atteintes de fibromyalgie.
• Capsaïcine topique : un essai randomisé portant sur 130 patients a révélé une amélioration des symptômes après six semaines de traitement local à la capsaïcine.
• Massage : une métaanalyse de 2014 a conclu qu’une thérapie par massage d’au moins cinq semaines apportait un soulagement immédiat, en réduisant douleur, anxiété et dépression.
• Pratique de la pleine conscience : une étude de 2016 a montré que les patients fibromyalgiques ayant suivi un programme de réduction du stress basée sur la pleine conscience rapportaient une amélioration significative du stress perçu, de la qualité du sommeil et de la sévérité globale des symptômes.

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