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Fermeture des aéroports belges en raison de survols de drones
Le ministre de la Sécurité intérieure de la Belgique a indiqué avoir demandé au Premier ministre de convoquer une réunion du Conseil national de sécurité.

Le tableau des départs affichant les vols annulés et retardés à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le 4 novembre 2025.
Photo: Emile Windal/Belga Mag/AFP via Getty Images
Le trafic aérien a été suspendu dans les aéroports de Bruxelles et de Liège le 4 novembre, après des signalements de survols de drones, quelques jours seulement après que le gouvernement eut reçu des rapports sur la présence d’aéronefs sans pilote à proximité d’une base militaire belge abritant des armes nucléaires américaines.
Kurt Verwilligen, porte-parole du service de contrôle du trafic aérien belge Skeyes, a précisé que le trafic à l’aéroport de Bruxelles a été interrompu peu avant 20 heures, heure locale, pour des raisons de sécurité.
Brussels Airlines a déclaré que quinze vols n’ont pas pu décoller, tandis que huit vols n’ont pas pu atterrir et ont été déroutés vers d’autres aéroports. L’aéroport de Liège a également interrompu ses opérations, selon un porte-parole, en raison de la présence de drones.
Des drones ont également été aperçus au-dessus de deux bases militaires belges, Kleine-Brogel et Florennes, selon l’agence Belga.
En réaction à ces incidents, le ministre belge de la Sécurité et de l’Intérieur, Bernard Quintin, a déclaré dans un message publié sur X avoir demandé au Premier ministre Bart De Wever de convoquer une réunion du Conseil national de sécurité « dans les plus brefs délais ».
« La récurrence des incidents liés aux drones a un impact direct sur la sécurité de notre pays », a affirmé M. Quintin le 4 novembre. « Nous devons agir de façon calme, réfléchie et coordonnée. »
La réunion du Conseil national de sécurité est prévue pour le 6 novembre, selon l’agence de presse.
Des drones au-dessus de la base militaire
Le ministre de la Dénse belge, Theo Francken, a déclaré le 3 novembre que des drones, signalés près d’une base abritant des armes nucléaires américaines, pourraient être liés à une opération d’espionnage.
M. Francken a expliqué lors d’un entretien sur la radio La Première que des drones ont été aperçus au-dessus de la base militaire de Kleine-Brogel pendant trois jours à partir du 31 octobre.
Selon lui, la première journée a impliqué « des petits drones pour tester les fréquences radio », tandis que « le samedi et le dimanche, il s’agissait de gros drones destinés à l’observation et à la déstabilisation ». Le ministre estime également que les opérateurs de ces drones cherchaient à « créer la panique en Belgique ».
« Cela ressemble à une opération d’espionnage. Par qui ? Je l’ignore. J’ai quelques idées, mais je préfère rester prudent », a-t-il confié au diffuseur public.
La Russie a été accusée d’incursions dans l’espace aérien européen ces derniers mois, notamment en Pologne et en Estonie. Moscou a démenti les accusations de violations répétées de l’espace aérien portées par l’OTAN.
M. Francken s’est refusé à attribuer immédiatement la responsabilité de ces incidents.
Il a également évoqué les stratégies de défense belges, soulignant que les capacités d’interception des drones sont en retard de quatre ans par rapport à ce qu’elles devraient être.
« Nous courons après la menace », a-t-il expliqué à La Première. « Nous aurions dû acheter des systèmes anti-aériens pour contrer les drones il y a cinq ou dix ans. L’OTAN le dit depuis des années. Je suis ministre de la Défense depuis neuf mois… Nous sommes en retard de quatre ans. J’essaie de rattraper beaucoup de choses depuis mon arrivée. »
L’Europe se prépare à la guerre hybride
Le mois dernier, la Commission européenne a souligné la nécessité pour l’Europe de se préparer à contrer de nouvelles formes de guerre, notamment le sabotage des câbles sous-marins, les cyberattaques et les incursions de drones, des menaces que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a qualifiées de « guerre hybride ».
L’OTAN définit la guerre hybride comme une combinaison de moyens conventionnels et non conventionnels, incluant la subversion ou la déstabilisation de l’adversaire, ainsi que des attaques menées de façon à rendre difficile l’identification des responsables.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’exprime à Bruxelles le 23 octobre 2025. (Nicolas Tucat/AFP via Getty Images)
La guerre hybride se déroule souvent dans la « zone grise », un seuil sous la guerre conventionnelle, pouvant inclure des cyberattaques, des attaques sur des infrastructures critiques et de l’espionnage.
« Nous ne devons pas seulement réagir ; nous devons dissuader, car si nous hésitons à agir, la zone grise ne fera que s’étendre », a averti Mme von der Leyen.
Le 16 octobre, Mme von der Leyen a présenté des propositions phares pour quatre projets de défense, dont un « mur anti-drones » et le renforcement de la frontière orientale de l’Europe, dans le cadre de mesures visant à renforcer la défense continentale d’ici 2030.
Avec Reuters.

Victoria Friedman est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux.
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