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Économie russe

Face à une croissance proche de zéro, la Russie assouplit sa politique monétaire

La Banque centrale russe amorce un nouveau virage monétaire. L’institution réduit son taux directeur dans un contexte de stagnation économique.

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Vue du siège de la Banque centrale russe dans le centre de Moscou, le 12 septembre 2025.

Photo: Olesya Kurpyaeva/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

La Banque centrale de Russie (BCR) a abaissé vendredi son taux directeur de 17 % à 16,5 %, alors que la croissance du pays frôle désormais zéro. L’économie russe subit de plein fouet les effets de l’offensive en Ukraine et des sanctions occidentales.

L’institution dirigée par Elvira Nabioullina estime toutefois que l’économie nationale « continue de renouer avec une croissance équilibrée ». Dans un communiqué, la BCR reconnaît un net ralentissement après deux années d’une expansion rapide, soutenue par les dépenses militaires massives engagées depuis le début du conflit.

Une économie sous perfusion budgétaire

Au cours de cette période, la hausse des dépenses publiques a permis à la Russie de déjouer les pronostics annoncés par de nombreux observateurs, qui prévoyaient un effondrement économique sous la pression des sanctions. Mais cette stratégie a eu un coût : elle a provoqué un emballement de l’inflation, poussant la Banque centrale à relever ses taux à des niveaux records, jusqu’à 21 % en octobre dernier, avant de les abaisser progressivement.

Vendredi, la BCR a par ailleurs abaissé ses prévisions de croissance, anticipant désormais une progression comprise entre 0,5% et 1 % pour 2025, contre une estimation précédente de 1% à 2%. Elle avertit également que l’inflation, qui avoisine actuellement les 8%, devrait rester élevée plus longtemps que prévu.

Pression accrue sur les finances publiques

« La Banque centrale estime globalement que nous pourrions assister l’an prochain à une stagnation économique très sévère », a commenté l’analyste Evguéni Kogan sur Telegram à la suite de la décision.

Ce ralentissement fait peser une pression supplémentaire sur les finances publiques du pays, déjà fragilisées. Depuis le début de l’année, le déficit budgétaire atteint environ 50 milliards de dollars. Dans ce contexte, le ministère des Finances a proposé d’augmenter la TVA de 20 % à 22 % à compter de 2026, afin de renflouer les caisses de l’État.