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Emmanuel Macron promet de nommer un nouveau Premier ministre d’ici vendredi soir

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Photo: LUDOVIC MARIN/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Après deux jours de tractations intenses avec les partis politiques, mettant un terme à sa « mission », Sébastien Lecornu a écarté mercredi l’hypothèse d’une dissolution. Emmanuel Macron, déterminé à clore ce chapitre de crise, a promis de nommer un nouveau Premier ministre d’ici vendredi soir.

Encore quarante-huit heures de sursis pour l’actuel locataire de Matignon, qui a présenté sa démission lundi, plongeant le pays un peu plus dans l’impasse politique.

Sébastien Lecornu acte la fin de sa mission

Invité du journal de 20 heures de France 2, juste après un entretien d’une heure à l’Élysée avec Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu a dressé le bilan de ses consultations auprès des formations politiques. « J’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient et que je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les quarante-huit prochaines heures », a-t-il confié à l’antenne. Le chef de l’État a confirmé dans la foulée vouloir s’en tenir à ce calendrier, un proche n’excluant pas que la composition du gouvernement puisse également être annoncée d’ici vendredi soir.

Interrogé sur une éventuelle reconduction à son poste, Lecornu a assuré ne « pas courir après le job ». Sa mission est, selon lui, « terminée » depuis mercredi soir. « J’ai tout essayé », lâche-t-il, se présentant en « moine-soldat » et esquissant les contours d’une équipe « complètement déconnectée des ambitions présidentielles », après avoir dénoncé ces derniers jours « les appétits partisans » qui auraient précipité sa chute.

Une réforme des retraites en sursis

Sur le dossier explosif des retraites, dont même sa conceptrice Elisabeth Borne propose la suspension pour éviter une censure des socialistes, Sébastien Lecornu a insisté sur la nécessité « de trouver un chemin pour que le débat ait lieu ». Une suspension qui représenterait, selon lui, un coût de « pas moins de trois milliards d’euros » en 2027. Il n’a cependant pas communiqué de prévisions pour 2026, année précédant l’élection présidentielle.

Cette ouverture sur un totem macroniste divise profondément le camp présidentiel. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a confié sa « gêne » face à ce renoncement à « de grandes réformes ». Horizons, le parti d’Édouard Philippe, après avoir suggéré mardi une présidentielle anticipée, s’oppose farouchement à cette suspension. Du côté des Républicains, Bruno Retailleau y voit une « ligne rouge ».

Une pression maximale sur Macron

La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron, acculé depuis la démission du gouvernement lundi. Jeudi soir, il s’offrira néanmoins une parenthèse en présidant la cérémonie d’entrée au Panthéon de Robert Badinter. Sur les appels à sa propre démission, y compris dans son camp, Lecornu juge que « ce n’est pas le moment de changer » et plaide pour protéger « cette institution présidentielle ».

Il promet que le projet de budget 2026 sera présenté lundi en Conseil des ministres, tout en admettant qu’il « ne sera pas parfait » et devra être débattu. Il réaffirme son souhait de renoncer au recours au 49.3 afin de redonner la main au Parlement. Reçus à Matignon le matin même, les socialistes exigent toujours un Premier ministre issu de leur camp, tout en saluant le retrait du 49.3 et l’assouplissement de la trajectoire budgétaire, avec un déficit pouvant atteindre 5 % du PIB en 2026.

La patronne des écologistes, Marine Tondelier, prévient que la reconduction d’un chef du gouvernement issu du camp présidentiel serait une « ultime provocation ». Le Rassemblement national, qui refuse toute invitation à Matignon, réclame sans relâche la dissolution. « Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution (…) La plaisanterie a assez duré », a martelé Marine Le Pen depuis le Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne. La France insoumise, par la voix de Manuel Bompard, déplore qu’aucun Premier ministre de gauche ne soit envisagé et persiste à réclamer le départ du chef de l’État. La motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’Assemblée, a toutefois été jugée irrecevable.