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Déserts médicaux

Déserts médicaux : Sébastien Lecornu réserve 130 millions d’euros pour les maisons France Santé en 2026

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé jeudi une enveloppe de 130 millions d'euros destinée au déploiement des maisons France Santé sur l'ensemble du territoire national. Cette annonce, faite lors d'un déplacement à Carentan dans la Manche, marque une nouvelle étape dans la lutte contre la désertification médicale qui frappe de nombreuses zones rurales.

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Sébastien Lecornu arrive pour assister à un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025.

Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le financement sera intégré au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale, concrétisant ainsi une promesse esquissée lors de son premier déplacement en tant que chef du gouvernement à Mâcon, où les contours du projet restaient encore flous.

Un forfait de 50 000 euros par structure : mode d’emploi

Chaque maison France Santé bénéficiera d’une dotation forfaitaire de 50 000 euros. Ces structures s’appuieront sur l’existant : maisons de santé pilotées par des médecins libéraux ou centres de santé employant des praticiens salariés.
Pour obtenir le précieux label France Santé, les établissements devront remplir au minimum quatre conditions strictes :
– Garantir la présence permanente d’un médecin et d’une infirmière
– Pratiquer des tarifs sans dépassement d’honoraires
– Assurer une ouverture au moins cinq jours par semaine
– Accueillir les patients orientés par le 15 ou le service d’accès aux soins

Une aide polyvalente pour renforcer l’offre de soins

L’enveloppe de 50 000 euros offre une grande souplesse d’utilisation. Sébastien Lecornu a détaillé plusieurs affectations possibles : sécurisation des locaux, réalisation de travaux d’aménagement, embauche de secrétaires médicales ou encore accompagnement à l’installation de nouveaux professionnels de santé, qu’il s’agisse de médecins ou de kinésithérapeutes.
Le Premier ministre a également souligné l’adaptabilité du dispositif aux réalités territoriales. Dans certaines zones rurales particulièrement isolées, les pharmacies pourront elles-mêmes constituer le socle d’une maison France Santé, reconnaissant ainsi leur rôle de dernier rempart sanitaire dans des territoires délaissés.

Objectif : 2 000 maisons d’ici l’été 2026

Le calendrier de déploiement s’annonce ambitieux. Sébastien Lecornu vise l’agrément de 15 à 20 maisons France Santé par département avant Noël, soit environ un millier de structures sur le territoire national.
La montée en puissance se veut ensuite rapide : 2 000 maisons opérationnelles d’ici l’été 2026, puis 5 000 à l’horizon 2027, selon les sources gouvernementales. Un rythme d’expansion qui témoigne de l’urgence à répondre aux besoins de santé dans les territoires abandonnés.

Hôpitaux : Sébastien Lecornu prêt à desserrer l’étau budgétaire

Sur le front hospitalier, le Premier ministre s’est montré ouvert à un assouplissement des contraintes financières. Le projet de loi actuel, hérité du gouvernement Bayrou, prévoit une hausse de 2,4% des dépenses hospitalières, publiques comme privées.
Cette progression est jugée dérisoire par la Fédération hospitalière de France (FHF), qui dénonce la plus importante baisse tarifaire subie depuis vingt ans. Face à cette levée de boucliers, Sébastien Lecornu se dit favorable à ce que le Parlement « desserre un tout petit peu la pression sur les économies » imposées aux établissements.

Franchises médicales : maintien du principe, élargissement des exonérations

Malgré le rejet en commission des Affaires sociales mercredi, le Premier ministre maintient son soutien au doublement des franchises médicales. Toutefois, il a ouvert une porte : l’exécutif n’est pas opposé à l’élargissement du périmètre des personnes exemptées.
Actuellement, 18 millions de Français échappent à ces franchises : femmes enceintes, mineurs, bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire. Le gouvernement se dit prêt à rehausser ce seuil, offrant ainsi une possible issue au débat parlementaire sur cette mesure controversée.
Avec AFP