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Industrie de défense européenne

Défense de l’UE contre la Russie : Londres dit « non » au paiement des 6,5 milliards d’euros

Face à la proposition de verser jusqu’à 6,5 milliards d’euros pour rejoindre le programme européen de soutien à l’industrie de défense, le Royaume-Uni ferme la porte. Le bras de fer entre Bruxelles et Londres met en lumière les enjeux stratégiques pour l’autonomie militaire européenne, sur fond d’inquiétudes vis-à-vis de la Russie.

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Le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Photo: Toby Melville/Pool/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Alors que la menace russe pèse sur l’Europe, le Royaume-Uni rejette la demande de Bruxelles concernant sa participation au plan de réarmement commun. Ce refus ravive les tensions post-Brexit entre l’Union européenne et Londres.

Les raisons du refus britannique

C’est «non». Londres vient de refuser de payer le ticket d’entrée réclamé par la Commission européenne pour participer au fonds SAFE (Security Action For Europe), dédié à la relance de l’industrie de défense européenne, selon BFMTV. La somme réclamée à Londres atteint entre 4 et 6,5 milliards d’euros pour accéder au programme, auxquels s’ajoutent des frais administratifs de 150 à 250millions d’euros, rapporte Bloomberg.

Le gouvernement britannique justifie son rejet par le manque de «valeur ajoutée» pour son industrie: «Nous ne conclurons que des accords qui apportent une valeur au Royaume-Uni et à son industrie. Aucun accord n’a été conclu et nous ne ferons aucun commentaire sur les négociations en cours», précise un communiqué officiel.

Des négociations tendues et des motifs stratégiques

La Commission européenne défend des conditions jugées «excessives» par Londres, bien supérieures à ce qu’attendaient les Britanniques. Selon une source gouvernementale, «les frais sont bien au-delà des attentes britanniques». Plusieurs capitales européennes soutiennent la position britannique pour abaisser ce montant, tandis que d’autres militent pour le respect strict des règles d’accès.

Le programme SAFE de 150milliards d’euros prévoit le financement d’armements stratégiques, comme les drones, la cyberdéfense ou les missiles. Les entreprises britanniques pourraient y participer uniquement si 65% de la valeur des équipements provient d’un État membre.

« Un mauvais signal »

Ce nouvel épisode fait suite à un sommet tendu entre Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique, où la présidente de la Commission européenne a refusé de rencontrer Keir Starmer en marge de la COP 30.

Plusieurs responsables européens avertissent: empêcher le Royaume-Uni d’entrer dans SAFE «fragiliserait l’effort européen de réarmement et enverrait un mauvais signal à Vladimir Poutine sur la capacité du continent à faire face à la menace».

Le calendrier des décisions est serré: les États membres doivent soumettre leurs projets avant le 30novembre.

Ce refus de Londres souligne à la fois le coût politique et financier d’une défense européenne intégrée et l’ambivalence stratégique des partenaires face à la menace russe: entre exigences de solidarité et intérêts industriels nationaux, le SAFE devient le terrain du nouveau bras de fer euro-britannique.